Grice, la force tranquille

  • Pro D2 - Rory Grice (Oyonnax) contre Carcassonne
    Pro D2 - Rory Grice (Oyonnax) contre Carcassonne
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Pro D2 – Depuis le début de la saison, Rory Grice donne la sensation de traverser sa meilleure période depuis qu’il porte le maillot d’Oyonnax. Arrivé en 2017 avec l’expérience Top 14, le Néo-Zélandais semble avoir mis les soucis derrière lui, au profit du rugby, dans une ville où il se sent bien. Il veut triompher avec Oyo, au moment de retrouver… Grenoble.

Bon, il faut reconnaitre que vouloir discuter avec Rory Grice quelques jours avant un déplacement à Grenoble – club dont il a porté le maillot pendant trois saisons – n’a d’abord pas enchanté le troisième ligne à la sortie de l’entrainement. Mais, petit à petit, le Néo-Zélandais s’est prêté au jeu alors que cette affiche au sommet du Pro D2 fait quelque peu saliver. Assis sur le banc visiteur, il faut se méfier d’un ballon expédié (volontairement ?) dans cette direction par un coéquipier, mais constater aussi cette atmosphère particulière à l’issue de la séance. "Tu as vu ? On sent qu’à l’entraînement il y a plus d’envie et que tout le monde veut jouer. Cela doit être dur de sélectionneur l’équipe", plaisante le numéro 8 qui n’a pas de souci à se faire quant à sa participation au derby, lui qui n’a raté qu’une seule rencontre cette saison.

Avant un déplacement à @FCGrugby, @OyonnaxRugby et Rory #Grice se préparent sur un air de #BimBamBoom (vous allez l’avoir en tête toute la journée !) ? #ProD2 #FCGOYO pic.twitter.com/5R4kprkIhd

— Julien Plazanet ???? (@JulienPlazanet) December 17, 2019

Le casse-tête, ce sera pour Joe El Abd et son staff, surtout qu’un duel entre Oyonnax et Grenoble est devenu un rendez-vous attendu au fil des saisons… "C’est un gros match, un choc, on ne va pas se mentir. On est premiers, ils sont troisièmes", confie d’abord l’entraîneur qui insiste ensuite sur le fait de devoir "remette les pendules à l’heure au niveau de notre jeu." Car après sept victoires de suite, Oyonnax a perdu à Aurillac vendredi dernier. "Il faut que l’on soit meilleur. On n’a pas été au top, notamment en conquête, en touche et dans le jeu au pied. Mais ça peut être un mal pour un bien. Il faut que l’on apprenne à rester concentré", analyse Rory Grice qui situe la marge de progression dans la capacité "à être plus exigeant et il faut que l’on attaque davantage. Mais on est bien car on a réussi à gagner des matchs serrés."

Si on peut gagner à Grenoble, on peut gagner de partout

Celui de jeudi devrait l’être, et l’ex-Grenoblois estime qu’Oyo "n’a rien à perdre. Si on peut gagner là-bas, on peut gagner de partout. On se souvient de ce fameux match perdu là-bas (la défaite lors de l’Access Match 2018, ndlr). C’est un match différent des autres, plus important. C’est un derby avec la petite ville contre la grande." C’est aussi un adversaire particulier… "C’est mon premier club en France et avec lui le souvenir du Top 14. Je connais quelques joueurs mais ça ne me fait plus rien de jouer contre eux. Ce sera juste spécial d’être au stade des Alpes." Et Oyonnax s’avance avec force et envie, Rory Grice insistant d’ailleurs sur ce qui fait la force de l’équipe cette saison. "On a recruté de bons joueurs, lui notamment", glisse-t-il en regardant l’ouvreur Yohan Le Bourhis. "On est plus structuré et responsable. On connait davantage notre rôle. Et on est plus en forme", poursuit-il. À commencer par lui d’ailleurs, se souvenant de ses soucis à un mollet qui sont maintenant derrière lui.

Pas un leader, mais un cadre

Le Rory Grice qui va bientôt fêter ses 30 ans lève finalement le voile sur son état d’esprit actuel, lui qui dégage désormais une certaine tranquillité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est le deuxième joueur le plus utilisé de l’effectif ! "Je joue. C’est tout. Je ne suis pas un leader. Je ne parle pas beaucoup mais je suis bien ici. J’ai la paix, la forêt et ça me plait. Tu peux te promener de partout. C’est tranquille. Il n’y a pas de bouchons sur les routes et c’est ce qu’il me faut", plaisante-t-il, tout en restant sincère, rebondissant notamment sur le bien-être de sa petite famille installée à Veyziat, commune rattachée à Oyonnax. Quant à s’avoir s’il s’est assagi ? Rory Grice fait encore preuve d’humour pour répondre à sa manière. "Je ne sais pas si je suis toujours calme. Des fois, je m’énerve car c’est dur la Pro D2. Il y a beaucoup de joueurs qui me prennent les cheveux et il y a de gros gros joueurs qui tapent fort." Et sur le pré des Alpes, jeudi, son duel à distance avec Deon Fourie fait déjà saliver.

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