Rouen Normandie Rugby, avec une faim de lions

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  • Les joueurs de Rouen et le Bouclier
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Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Focus sur les clubs promus en Pro D2 en cette fin de semaine. Auréolé de son titre de champion de France de Fédérale 1, Rouen Normandie Rugby espère franchir un nouveau cap et s’ancrer durablement à ce niveau. Sans bruit, les "Lions" veulent faire leur place dans cette division.

A Rouen, les recrues ont débuté l’entraînement cette semaine, avant le renfort des "anciens" qui les rejoindront sur le pré à partir de lundi 8 juillet . "L’intersaison est courte, surtout avec un nouveau staff, reconnait le manager Richard Hill. Il y a beaucoup de changements que ce soit dans l’encadrement de l’équipe ou dans la manière de travailler. Il faut être très très efficaces maintenant pour être prêts le 23 août". Vainqueur à l’arraché de la finale de Fédérale 1 devant Valence-Romans (30-25) il y a un mois, Rouen Normandie Rugby a du pain sur la planche. En 5 ans, le RNR a passé de sacrés paliers, collant à l’une des devises du club : "Ensemble plus vite plus loin !". De la Fédérale 2 en 2014 jusqu’à la Pro D2 en 2019, le club normand connait une ascension à vive allure. L’une des missions les plus ardues débute désormais : se stabiliser au deuxième échelon professionnel. Pour cela, Rouen veut compter sur une structure solide, avec un budget oscillant entre 6 et 6,5 millions en Pro D2 (contre 4,85 la saison passée).

Hill en pierre angulaire, Palmer pour l’épauler

Surtout, le RNR continuer de s’appuyer sur son homme fort du secteur sportif. L’ancien international anglais Richard Hill conserve les clés du camion en tant que manager général. Arrivé en 2013 alors que Rouen évoluait en Fédérale 2, il a prolongé l’an passé et son contrat court désormais sur les 4 prochaines saisons. Il sera épaulé par Tom Palmer qui s’occupera des avants. Celui-ci a notamment entraîné à Trevise, Bordeaux-Bègles et Aurillac. "Tom Palmer connait parfaitement la Pro D2 et parle très bien français, explique Richard Hill. Ensuite, il entre énormément dans le détail, notamment en touche et sur les mauls qui sont deux secteurs que nous devions améliorer". Le staff technique reçoit le renfort de nouveaux préparateurs physiques Grégory Marquet (ex-Castres) et Alexandre Vie (ex-Toulouse), d’un analyste vidéo, James Caruthes (ex-Bath) et sera complété par un troisième préparateur physique et un spécialiste GPS.

Pour gagner encore en qualité, Rouen change un tiers de son effectif avec une douzaine d’arrivées. Un recrutement en majorité de joueurs français, pour coller aux exigences en terme de JIFF notamment. L’effectif sera de 41 joueurs (36 contrat + 5 espoirs). "Notre effectif ne sera pas très profond car nous n’avons pas de centre de formation, rappelle Richard Hill. Mais nous avons plusieurs espoirs qui peuvent rejoindre le groupe même si c’est un peu tôt encore pour les lancer en Pro D2". Forcément, le manager s’est servi de son réseau pour attirer trois éléments du championnat anglais (le pilier Perenise, le 2e ligne Atkins et le 3e ligne Mapapalangi) mais a aussi allégrement enrôlé des éléments qui connaissent déjà le championnat professionnel français. "Nous avons recruté des joueurs qui ont de l’expérience en Pro D2 et même plus haut, explique Richard Hill. Il faut qu’ils puissent apporter quelque chose car moi je ne connais pas trop ce niveau-là. Avec les matchs le vendredi soir, on aura des semaines plus courtes pour travailler".

Jo Giraud : Nous allons arriver sur la pointe des pieds

Si le manager souligne qu’il ne connait pas encore bien ce championnat, il a eu le temps et la volonté de le préparer. En butant sur la dernière marche l’an passé, Rouen s’est donné une saison de plus pour se structurer. "La saison dernière, quand nous avons perdu contre Bourg-en-Bresse, nous n’étions pas prêts pour la Pro D2, confiait le président Jean-Louis Louvel au soir de la finale gagnée contre Valence-Romans. Honnêtement, c’était un mal pour un bien. Nous serions redescendus aussitôt. Cette fois-ci, le club et l’équipe sont renforcés. Nous gérons le club comme une entreprise et nous nous donnons les moyens de nos ambitions".

Celles-ci seront très claires : assurer le maintien. "Nous avons vu comment le championnat était très serré la saison passée, observe Richard Hill. C’est dommage pour Bourg-en-Bresse qui a gagné 13 matchs mais descend quand même. S’il faut gagner 14 matchs pour rester en Pro D2, il faudra faire un exploit. Cela va être un bon challenge mais tout le monde est motivé pour le réussir". Le 2e ligne Jonathan Giraud appuie les propos de son coach : "Ce serait une désillusion de redescendre tout de suite. L’ambition, c’est de viser la 14e place. Nous savons que cela sera relevé. Nous allons arriver sur la pointe des pieds. En Fédérale 1, nous étions mis sur un piédestal alors que là nous essayons de ne pas faire de bruit et de travailler. Nous serons dans le bas du tableau ou le ventre mou mais nous allons essayer d’exister".

Les joueurs de Rouen et le Bouclier
Les joueurs de Rouen et le Bouclier

Rouen vient de gravir deux marches quasiment coup sur coup, et doit donc bien gérer. "Nous devrons être patients en début de saison le temps que l’équipe se forge, indique Jean-Louis Louvel qui partage la direction du club avec Éric Leroy. Notre ambition sera de faire honneur à notre accession. Sans oublier les racines de la ville Rouen, nous portons l’étendard d’une région. Il se passe quelque chose en Normandie, notre projet est en train de conquérir le cœur des Normands. Et puis même si je reconnais qu’à la base nous ne sommes pas censés être une terre de rugby, nous aimons rappeler que le premier club de rugby en France était normand : Le Havre Athletic Club, créé en 1872".

Vannes et Soyaux-Angoulême comme exemples

Les Rouennais joueront à Mermoz, un stade un peu atypique d’environ 3000 places. "Ce sera un petit chaudron, avec beaucoup de monde autour du terrain, explique Jonathan Giraud. Il va surprendre, c’est sûr. Nous avons vu que le soutien populaire pouvait être présent derrière nous car le stade Diochon était plein pour la demi-finale contre Albi (Plus de 8000 spectateurs ndlr)". Ce dernier – qui abrite déjà les clubs de football locaux – devrait tout-de-même accueillir quelques grosses affiches cette saison.

Sur le plan du jeu, Richard Hill veut s’inspirer d’équipes comme Vannes ou Soyaux-Angoulême. "Ces équipes étaient bien organisées en Fédérale 1 et ont proposé beaucoup de jeu et de mouvements, souligne le technicien anglais. J’aime beaucoup leur style. Cela peut réussir en Pro D2. Nous allons tomber face à des équipes plus denses, plus costaudes que nous. Il faudra un bon système d’attaque, beaucoup de mouvements, de la conservation du ballon et des passes au contact. Avec tout cela, j’espère que nous pourrons faire bouger les autres équipes et avoir des succès comme cela". Le RNR tentera donc de surprendre ses adversaires. "Personne ne nous connait mais aucune équipe ne nous prendra à la légère je pense, estime Jonathan Giraud. A nous de bien bosser maintenant et d’être prêts à la rentrée. Il faudra que nous soyons de vrais lions sur le pré !"

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