Millo-Chluski, l'indispensable

Par Rugbyrama
  • romain millo-chluski france 2009
    romain millo-chluski france 2009
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S'il a mis trois ans avant de revenir en équipe de France après sa première sélection, le deuxième ligne du Stade toulousain, Romain Millo-Chluski, est désormais intouchable au niveau international. Jugé indispensable, il tient pourtant à rester dans l'ombre. Profil bas pour mieux surprendre.

Papé ou Chabal ? Nallet ou Chabal ? Mais il en est un pour qui ne se pose aucune question : Romain Millo-Chluski (26 ans, 12 sélections), tout simplement incontournable. Titulaire contre les All Blacks, il va jouer son troisième match dans cette tournée d'automne. Depuis son retour en équipe de France en novembre 2008, plus de trois ans après sa première sélection, il n'a manqué que deux tests des Bleus face à l'Italie et l'Angleterre dans le dernier Tournoi. Absences justifiées par une tendinite au talon d'Achille droit. Sinon, il fait partie des hommes qui comptent. Et pourtant, il est missionné dans un travail de l'ombre : rucks, déblayages, soutiens... "Il faut voir les statistiques pour se rendre compte du travail de Romain sur un terrain", assure Yannick Bru, son entraîneur au Stade toulousain. Ses coéquipiers, eux, savent. Le talonneur William Servat en tête : "Je ne suis pas surpris de le voir à ce niveau. Je le cotoie en club depuis un moment. A le voir, vous pouvez vous douter qu'il est costaud. Sur les rucks, vous pouvez vous en rendre compte. Moi ce qui m'interesse, c'est quand je l'ai derrière moi pour pousser. 120 kilos d'un mec qui a du coeur, qui ne triche pas : quand il pousse, on le sent". La puissance de la mêlée française, c'est aussi Romain Millo-Chluski. Mais voyez plus loin. William Servat vous aide : "En touche, il dispose d'un jump impressionnant par rapport à sa poids".

Tout cela pour expliquer sa dimension de joueur essentiel. Servat prolonge : "Il prend confiance en lui bien sûr. Et on n'est jamais aussi fort quand on a une bonne estime de soi. Tout en restant dans une humilité necessaire..." Avec Romain Millo-Chluski, pas de danger. L'homme est cravaté de modestie.

"Un gros challenge à relever"

Et c'est ainsi qu'il prépare la réception des All Blacks au Vélodrome de Marseille. Même s'il a fait plier les Springbosk au Stadium. Même s'il était titulaire dans le squad qui a fait plier la Nouvelle-Zélande en juin dernier à Dunedin. Il prévient : "Là, ce sera une équipe différente de celle alignée en juin. Des joueurs clé ont réintégré le squad. Je pense à Carter qu occupe bien le terrain et anime parfaitement le jeu. Mais il y a aussi McCaw, essentiel dans le jeu au sol et qui couvre des distances phénoménales. A tous les étages, ça brille. Les Blacks sont invaincus sur cette tournée, c'est un gros test en perspective. Un gros challenge à relever". Ne lui parlez pas de confiance emmagasinée sur les derniers tests même si le pack français paraît sans égal dans le monde. "La conquête sera encore une fois primordiale. Mais il faut faire table rase du passé. Oublier tout ce qu'on a pu faire. Il faut faire abstraction des derniers matchs. Face aux All Blacks, ce sera autrement plus difficile. Le portrait des Boks est particulier : jeu rigoureux, conquête performante. Là, ce sera différent. Avec des joueurs techniques, rapides, dotés d'une excellente vision du jeu. Il ne faudra pas les laisser respirer. Il y a chez eux tellement d'individualités et de technique. En plus, ils ont retrouvé Carter."

"Continuer à travailler pour faire mal"

Mais, au moins physiquement, les Bleus semblent à même de rivaliser. La nouvelle dimension fut patente contre les Boks, nette aussi en Coupe d'Europe contre les clubs anglais. Millo-Chluski acquiesce sur ce plan-là : "Le travail fourni dans les clubs est absolument considérable. C'est aussi une chance de disputer pour la huitième année consécutive la H Cup avec Toulouse. Cela nous prépare. Et l'expérience européenne est aussi très importante."

Il y a aussi matière d'espérer au sujet de la mêlée. "RMC" reconnaît une osmose, des automatismes nés du travail commun, mais refuse de voir plus loin : "On s'est bien calé et il y a quelques motifs de satisfaction sur les derniers matchs. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Continuer à travailler pour faire mal : imposer sa force et sa technique. Que huit hommes n'en fassent plus qu'un". Comme avant les Boks, il fait profil bas avant de défier les All Blacls : "On appréhende tous. Ca va aller vite, frapper fort. La pression est sur nous".

L'objectif ? Ils seraient nombreux à dire : "Rivaliser ! Gagner ! Réaliser l'exploit !". Millo-Chluski voit les choses autrement : "Avancer dans la continuité". Le plus sûr moyen de se construire pour le Mondial 2011. Et de rivaliser avec les All Blacks là-bas.

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