L'antisèche : Tout n'est pas à jeter, mais les Bleus ont encore craqué
TEST MATCH - Malgré une énorme débauche d'énergie, l'équipe de France a laissé échapper un succès qui lui a longtemps tendu les bras face à l'Afrique du Sud (26-29), samedi soir, devant son public du Stade de France. Efficaces et plaisants à voir jouer pendant une heure, les Bleus ont complètement raté leur fin de match. Notre antisèche.
Le match
Les Bleus avaient un immense besoin de victoire. Surtout face à une équipe aussi solide que l'Afrique du Sud. Ce succès, ils le tenaient, avant de se saborder dans les derniers instants. Jusqu'à une poignée de secondes du terme, si tout n'avait pas été parfait, le XV de France avait pourtant signé sa prestation la plus aboutie depuis longtemps. Il y avait eu du jeu, des intentions, du talent, parfois, aussi, et un engagement constant. Tout ceci aurait dû aboutir à cette victoire si attendue, et tellement nécessaire à moins d'un an de la Coupe du monde.
Les Boks, qui, de toute la rencontre, n'auront mené que cinq petites minutes, ont réussi un hold-up sur le fil, avec la complicité de leur victime. Les Bleus avaient déjà vendangé une avance confortable puisqu'ils avaient mené de 14 points (23-9) en début de seconde période. Mais à 20 secondes de la fin, ils tenaient encore le score (26-22)... et le ballon. Ils étaient même à moins de cinq mètres de l'en-but sud-africain. Bref, ce match était devenu imperdable. Mais les Bleus n'ont tellement plus l'habitude de gagner qu'ils arrivent à se battre tout seuls.
Deux bévues (une pénalité concédée pour rendre le ballon aux Springboks puis une mauvaise appréciation de Damian Penaud, voir ci-dessous), ont mis l'Afrique du Sud en position de crucifier cette équipe de France. Elle ne s'en est pas privée. Mais on ne peut s'empêcher de penser que les Bleus ont davantage perdu ce match que les Boks ne l'ont gagné. Cela ne change rien au constat : même en progrès dans bien des domaines, le XV de Jacques Brunel paie des mois et des mois de d'errements et de doutes. C'est pour cela que cette victoire aurait fait tant de bien, et que ce nouveau revers, le 5e consécutif, fait tant de mal. Sur la forme, plus que sur le fond.
L'homme du match : Arthur Iturria
Repositionné à l'aile de la troisième ligne en club, à la demande de Jacques Brunel, le Clermontois a brillé malgré la défaite des siens. Sérieux en touche, féroce sur les départs notamment de Whiteley, Iturria a su aussi faire profiter de son agilité balle en main ou sa dextérité fût d'une grande aide. Sauveur de la patrie quand Kolbe s'est échappé, il a réussi à faire échapper le ballon des mains du Toulousain. Deux minutes plus tard, c'est son jeu au pied qui enflamma le Stade de France avec une touche trouvée à deux mètres de la ligne sud-africaine.
Le fait du match : Penaud, un pied en trop
Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. N'imputons pas la défaite du XV de France à Damian Penaud. Nous sommes à quelques secondes de la fin du temps réglementaire, les Sud-Africains récupèrent une pénalité sur un ballon gratté au sol. Il reste alors 10 secondes aux Springboks pour taper en touche. L'ouvreur des Bulls s'exécute, mais son ballon enroulé ne trouve pas la touche. Damian Penaud est à la réception, mais ne voit pas que son pied est en touche lors de sa reprise d'appuis et redonne de ce fait le ballon à l'Afrique du Sud. Un détail de plus, un détail de trop. Derrière les pénalités s'enchaînent avec la fin que l'on connaît. Une fin que l'on connaît trop, malheureusement.
La décla : Louis Picamoles
Il y a beaucoup de frustration, un peu de colère aussi. C'est un match qu'on ne doit pas perdre. J'ai l'impression qu'on a un peu tout donné aux Sud-Africains et ils n'avaient pas besoin de cela. Les trois premières pénalités qui leur permettent de mener au score, c'est trop facile pour eux. Le premier essai, je n'en parle même pas: on ne communique pas et on prend un essai casquette. Et puis sur cette dernière action, on a une mêlée chez eux et on fait une petite erreur, plus une petite erreur, plus une petite erreur et avec la qualité et la patience qu'ils ont, cela finit par un essai.
La question : la France peut-elle se relever face à l'Argentine ?
La stat est édifiante : Cela fait donc depuis deux ans que le XV de France n'a plus gagné face à un adversaire de l'hémisphère sud. Alors que se profile l'Argentine la semaine prochaine à Lille, les Français ont montré des lacunes en fin de match pour sécuriser une victoire qui leur semblait promise. Pourtant, si les Français avaient gagné ce mach, Jacques Brunel aurait alors trouvé son match référence, mais la fin cruelle, une fois de plus, laisse les Bleus dans leurs doutes. Alors, les Français seront-ils capables de se relever pour battre les Pumas ?
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