Ces drôles de mots bleus

  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Jefferson Poirot (France) contre le Pays de Galles
    Tournoi des 6 Nations 2019 - Jefferson Poirot (France) contre le Pays de Galles
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TEST MATCH - Au-delà d’une prestation collective très faible, c’est la manière dont les Bleus ont positivé cette troisième de rang en Écosse qui a interpellé après le match. Méthode Coué ou vraie arrogance ? Difficile de se faire une opinion, au juste...

C’est peut-être un détail, après tout, auquel il ne faudrait pas prêter plus d’attention que ça. N’empêche que la communication des tricolores, après cette troisième défaite de rang en Écosse (un première depuis 1992, quand même…) a interpellé. Parce que les Bleus ont une fois de plus laissé échapper un match qui semblait pourtant imperdable peu avant la mi-temps, avec un flegme et une confiance qui laissent songeurs… Alors certes, il ne s’agissait "que" d’un match amical, on veut bien l’entendre. N’empêche qu’il y avait bel et bien quelque chose de gênant à entendre sélectionneur et joueurs se laisser aller à une "positive attitude" en guise de communication officielle.

Que les Bleus, malgré le score final, se soient réellement trouvés sur le terrain supérieurs physiquement aux Écossais ? On veut bien l’entendre, après tout, car il ne serait pas la première fois que le ressenti sur le terrain soit totalement de celui des tribunes. Mais quand les Tricolores nous refont le coup des "quelques détails qui restent à régler", pardon, mais on ne les suit plus. Parce qu’après bientôt dix ans (et on exagère à peine) à devoir régler des détails pour seule urgence, on peut se convaincre que le diagnostic n’est certainement pas le bon.

Et que même s’il l’était, le seul dernier match de préparation contre l’Italie ne saurait décemment suffire. Le point de non-retour de cet analyse étant atteint par le pilier Jefferson Poirot, qui affirmait sans rire qu’après cette rencontre, il préférait "être Français qu'Écossais", argumentation à l’appui. "Ils en ont pris trente la semaine passée et là ils gagnent de trois points, ils se grattent la tête. Personnellement, je ne suis pas inquiet. On s'est un peu précipités, on a manqué de patience, on a joué un peu moins dans notre structure. Mais on n'est pas inquiets car sur l'état d'esprit, c'est comme la semaine passée : avec une défense très costaud, on les a agressés, on les a fait déjouer." Heureusement que cette si fameuse défense n’a pas craqué à l’heure de jeu, alors, lorsqu’il s’agissait de tenir la ligne d’en-but et le match...

Y croient-ils vraiment ?

Faut-il en rire ou en pleurer ? On veut bien entendre, là encore, Poirot lorsqu’il affirme qu’il faut "regarder d'où on vient" et "ne pas tout jeter", le principal point du satisfaction du capitaine de la semaine dernière consistant, après ce match, "à ne pas se faire de fausse illusion". On imagine dès lors que les Anglais sont sortis sacrément fâchés de leur match d’hier, alors, eux qui ont eu la bêtise de se gorger d’illusions en passant 50 points à l’Irlande… Car tout cynisme à part, le constat qu’il était plus légitime de tirer à Edimbourg était que si les Bleus savent hausser leur niveau à domicile face à une équipe B d’Écosse, ils sont encore très loin d’y parvenir hors de leurs bases face à une "vraie" équipe, capable d’un certain degré d’investissement dans le combat. Un constat qu’on aurait franchement aimé entendre, plutôt que cette soupe positiviste sur le mode du "pas de panique" dont on craint franchement que les Bleus, à force de la répéter, finissent par y croire...

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