Questions de stratégie

Par Rugbyrama
  • Francois TRINH DUC - juin 2010 - France - test match
    Francois TRINH DUC - juin 2010 - France - test match
Publié le Mis à jour
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Avec deux victoires contre les Pumas, les Écossais pourraient avoir montré la voie au XV de France. Pourtant, pour relever le défi, les Bleus ne miseront pas sur les mêmes schémas de jeu. Deux méthodes, une même finalité ? Réponse ce samedi soir à Velez Sarsfield.

L'Écosse comme modèle ? A priori improbable quand on est le XV de France, une équipe classée troisième nation mondiale au dernier classement IRB. Et pourtant, avant d'affronter l'Argentine pour l'ultime round d'une saison débutée le 15 aout 2009 dans la fournaise, les Bleus auraient raison de s'inspirer de la stratégie écossaise - "les All Blacks du nord" disait le staff lors du Tournoi - parce que jusqu'à preuve du contraire, elle est celle qui gagne. Deux victoires contre les Pumas en deux tests de juin. La stratégie a été décryptée par l'ouvreur des Bleus, François Trinh-Duc. "Les Ecossais ont gagné avec leur jeu atypique, basée sur le large-large. Nous n'évoluons pas dans ce même registre. Mais ils ont aussi été très présents et efficaces sur les zones de rucks. Contre les Springboks, on s'y était peut-être un peu trop consommé. Face à l'Argentine, il faudra essayer de gagner quelques ballons là d'autant que l'on sait que les Pumas y sont durs. Il faudra exceller comme les Ecossais sur ce point là si on espère jouer et déplacer les Argentins. Parce que si les ballons sont retardés, il est acquis qu'on ne pourra pas imposer notre jeu".

En tout cas, si les Bleus y parviennent, il sera tout sauf décalqué du jeu écossais. L'ailier Vincent Clerc explique : "L'Ecosse est une des seules équipes à jouer ainsi large-large. Elle pose certes des soucis sur le plan défensif parce que les joueurs doivent être très étalés pour les contenir mais notre jeu, lui, est davantage basé sur la prise d'espaces, d'intervalles pour déstabiliser." Inspiration zéro donc. Jeudi en conférence de presse, l'ouvreur François Trinh-Duc assurait surtout qu'il faudrait retenir les leçons offertes par les Boks. Il détaillait : "Dans un premier temps, il ne faudra pas faire comme au Cap à chercher à les déborder à tout prix. Au contraire, il faudra aller les défier au milieu du terrain et si des espaces s'ouvrent sur les extérieurs, à ce moment là, aller les jouer au large." Gare donc aux soutiens au porteur de balle, point noir du crash-test du Cap. "C'est impératif quand on est ambitieux et qu'on veut multiplier les temps de jeu", dépose Vincent Clerc. Et de poursuivre : "Une des clés du match sera dans notre capacité à tenter en allant tous dans le même sens, porteur de balle et soutiens. Jouer au large ne devra pas être systématique. Il faudra surtout jouer là où il y a des espaces. La prise du milieu du terrain est souvent intéressante. Prendre la largeur doit juste nous donner la possibilité de jouer partout".

Trinh-Duc : "Répondre présent"

L'ambition comme viatique ? Trinh-Duc voit l'affaire autrement : "D'abord mettre les bases en place et répondre présent dans le combat pour se racheter de notre match contre les Boks et les faire déjouer. L'ambition doit seulement venir dans un second temps." Clerc lui donne raison : "A chaque fois qu'on a perdu contre l'Argentine, c'est qu'on a été fébriles dans les fondamentaux, qu'on s'est inclinés dans le combat."

Et que ce soit dit, les Bleus ne prennent pas ce rendez-vous à la légère. Trinh-Duc ne toise pas l'Argentine même si elle affiche deux revers de rang. Puisqu'il a pu analyser le jeu argentin sans trop de peine, il n'est pas béat. "Leur jeu n'est pas très ambitieux, beaucoup basé sur les chandelles avec d'excellent joueurs à la récupération." Mais il ne méprise pas. "Les Pumas ont montré des choses intéressantes même si je pensais qu'ils allaient rivaliser bien plus que ça. Les Ecossais avaient peut être pour eux de s'être bien préparés. Leur Tournoi avait aussi été intéressant même sans beaucoup de victoires. En face, il manquait quelques joueurs à l'Argentine qui est aussi en phase de reconquête, de renouveau. Ils font des essais, c'est normal qu'ils ne se trouvent pas." poursuit-il. Au final, l'ouvreur de Montpellier est persuadé qu'il sera toujours aussi compliqué d'affronter les Pumas. Rien de changé depuis la dernière confrontation de novembre 2008 au Vélodrome (12-6 pour les Bleus N.D.L.R.). "La différence, c'est que ce sera là un contexte de fin de saison mais il y a toujours beaucoup de Pumas qui évoluent en France. On sait à quoi s'attendre : ils savent nous faire déjouer. Pour eux, il n'y a pas d'ami sur un terrain. Il va falloir tout donner et leur faire comprendre très vite qu'on est venu là pour gagner", achève t-il. Deux méthodes, une finalité ? Réponse samedi soir à Velez Sarsfield.

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