Clermont ne s'affole pas

ASM, t'entends pas comme un bruit? Un bruit de moteur, celui de la rutilante mécanique briviste, lancée à toutes berzingues depuis quatre mois et demi. A cinq journées de la fin du Top 14, Clermont est toujours bien ancré à la 4e place, mais sa marge de manoeuvre sur son poursuivant corrézien s'est réduite à quatre points. Elle était presque trois fois supérieure à la fin du mois de février, lorsque les Clermontois comptaient 11 unités de plus que le CAB. Mais lors des cinq derniers matches, Brive a engrangé 20 points (5 victoires), contre seulement 13 au vice-champion de France (2 victoires, 1 nul, 2 défaites).

Avant de se rendre au Stade de France ce week-end, pendant que Brive recevra un Stade toulousain déjà tourné vers son quart de finale européen, le risque de voir le menace limousine se préciser est réelle. Pourtant, à l'image du capitaine Aurélien Rougerie, l'heure n'est pas franchement à l'affolement en Auvergne. " Franchement, je ne suis pas plus inquiet que ça, assure l'ailier international. Que ce soit Brive ou Bayonne, ils ont toujours été là. On n'a pas du tout de pression, ce n'est pas un souci pour nous."

Ne pas se tromper d'objectif

Clermont a quelques raisons objectives de ne pas céder à la panique. D'abord parce que ces quatre points qui les séparent de Brive, s'ils sont moins confortables que leur marge d'il y a un mois, restent non négligeables. Ensuite parce que le calendrier ne réserve pas que des mauvaises surprises aux hommes de Vern Cotter. Certes, ils vont devoir se déplacer à Paris et Perpignan, mais ils ont l'avantage de recevoir trois fois: Brive, bien sûr, mais aussi Dax et Mont-de-Marsan, les deux relégables landais, lors des deux dernières journées. Même en admettant qu'ils perdent à domicile face au CAB, ils peuvent espérer prendre 10 points contre les deux derniers. Avec un ou deux points de bonus par ci par là, cela pourrait passer.

Mais les Jaunes n'envisagent pas de scénario aussi complexe. Dès samedi, au Stade de France, ils entendent justifier leur rang sans s'occuper de ce que fait le CAB. Brive, ils s'en occuperont plus tard. "Il ne faut pas se tromper d'objectif, rappelle Laurent Emmanuelli. La priorité, c'est bien Paris. On doit y aller pour faire un résultat." Même si le bilan à l'extérieur de l'ASM cette saison laisse apparaitre une fragilité certaine: trois victoires seulement pour sept défaites et un match nul, la semaine dernière, à Montauban. Pas franchement le rythme d'un demi-finaliste. "C'est sûr, reprend Rougerie, on est plus constant à domicile. Heureusement que l'on a glané autant de points de bonus (13, ndlr). Sinon, ce serait compliqué, ça fait la différence et j'espère que ce sera encore le cas au moment de faire les comptes."

Pour un peu, les Clermontois se féliciteraient de cette situation qui va les contraindre à jouer à fond jusqu'au bout de la phase régulière. "On avait plus de marge l'an dernier, mais on s'est aperçu à nos dépends que ça ne servait à rien ", souligne encore Rougerie. Alors, oui, l'ASM est sur ses gardes. Mais elle n'a pas les jambes qui tremblent en regardant dans son rétroviseur. "A nous de faire ce qu'il faut pour rester parmi les quatre premiers. Sinon, ce serait évidemment une très grosse désillusion. Mais on a encore les cartes en main", conclut le capitaine. Brive, ne peut en dire autant.