Du retard à l’allumage

A son regard noir au coup de sifflet final, on pensait que Richard Dourthe allait morigéner ses joueurs dans les vestiaires par un de ses discours à faire trembler les murs. Que nenni. Ils ont pourtant perdu face à une équipe poussive de Brive et se sont placés dans des conditions difficiles avant le derby contre Biarritz samedi. Mais le manager a préféré les plonger directement dans leur prochain match. Comme pour oublier ces quatre points offerts à Brive, qui compliquent la course à l'Europe et stoppent pour de bon celle pour les demi-finales.

"Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le staff nous a dit qu'on avait fait de notre mieux et a immédiatement basculé sur le derby contre Biarritz, confirme l'ailier Jean-Baptiste Peyras. C'est surtout à la mi-temps que ça a chauffé en fait. Ça a vraiment, vraiment chauffé." C'est vrai que c'est en première période que Bayonne a perdu son match. Apathiques, les Basques ont mis plus d'une demi-heure à entrer dans la rencontre. Beaucoup trop long pour espérer vaincre les Brivistes sur leurs terres, même quand ils ne sont pas dans un grand jour. "C'est bien, on a testé le vent, on a vu qu'il ne pleuvait pas, que le terrain était bon et que le public briviste n'est pas trop hostile. Maintenant, on peut commencer à jouer", déclarait, furibond, Dourthe à la pause.

Dourthe : "C'est de la bêtise"

C'est pour ça qu'il a lancé une de ces "soufflantes" dont il a le secret à la pause, parce que l'Aviron a de nouveau manqué son entame alors qu'il avait réussi à gommer ce problème depuis quelques semaines. "Je ne me l'explique pas, déplore Jean-Baptiste Peyras. Lors des nos quatre derniers matchs, nous avons fait de bonnes entames. Puis c'est revenu. Est-ce mental, physique ? Je ne sais pas, peut-être manquons-nous d'expérience." Richard Dourthe, lui, parle de "bêtise"...

Cette entame ratée est clairement ce qui a coûté ce match important à Brive. Outre les fautes de main, l'indiscipline et le manque de lucidité à certains moment, les Bayonnais ont surtout payé leur "première mi-temps catastrophique". Au final, les voilà à quatre points de Brive et cinq points seulement devant Biarritz. Le point de bonus défensif ne suffit pas. "C'est sûr que ce n'est pas du tout une bonne opération comptable, reconnaît Jean-Baptiste Peyras. Nous sommes frustrés et déçus mais aussi revanchards. Nous voulons montrer une autre image contre Biarritz." Il sera primordial, en effet, de prendre le pays basque pour espérer enlever l'Europe.