Parce que Van Niekerk

Par Rugbyrama
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Si Toulon obtient son maintien vendredi à Dax, il le devra en partie à son capitaine Joe Van Niekerk. Le troisième ligne des Springboks est devenu l'idole de Mayol en quelques mois. Exemplaire sur le terrain, attachant en dehors, il fait l'unanimité. Le RCT tient une perle rare.

Parce que Toulon. Les purs et durs de Mayol clament le slogan, tiré du fameux Pilou-Pilou, comme une raison d'être. Aujourd'hui, ils pourraient dire "Parce que Van Niekerk". En quelques mois, le troisième ligne sud-africain est devenu incontournable sur la Rade. Si le RCT est à deux doigts du maintien après avoir longtemps craint le pire, il le doit en partie à ce joueur hors normes, doublé d'un capitaine exemplaire. Joe Van Niekerk, c'est l'anti-mercenaire. Un type qui, sitôt débarqué, démontre l'attachement d'un minot formé au club. Dans le rugby d'aujourd'hui, un personnage comme ça n'a pas de prix.

Le Springbok a pris une telle place dans le paysage rouge et noire qu'on a presque du mal à croire qu'il n'est là que depuis quelques mois. L'été dernier, c'est surtout le transfert d'un autre troisième ligne venu du Sud, le All Black Jerry Collins, qui avait fait causer. Van Niekerk, lui, est arrivé blessé. Il a dû attendre la 5e journée et la venue de Bourgoin pour effectuer ses grands débuts sous le maillot toulonnais. Premier match et premier coup d'éclat avec l'essai de la victoire en fin de rencontre. C'est le coup de foudre, jamais démenti depuis. Au contraire. Au sein d'une équipe à la dérive, il sera toujours l'un des rares à se montrer irréprochable.

Entretenir la flamme

Pas étonnant qu'au plus profond de la tourmente, début janvier, le staff ait décidé de le nommer capitaine. Un rôle créé pour lui. Van Niekerk est un leader naturel. Le genre de meneur d'hommes qui donne envie aux plus réfractaires de le suivre jusqu'au bout. "Moi, ce gars-là, je le suivrais presque les yeux fermés, confiait il y a peu le Briviste Antonie Claasen, fan absolu de son compatriote. Il a une telle autorité et dégage un tel charisme sur un terrain qu'il est impossible de ne pas vouloir se battre pour lui." A l'évidence, il a fédéré le groupe autour de lui. Sous son capitanat, le RCT est devenu une véritable équipe, trouvant enfin une cohérence désespérément recherchée en début de saison. "Pour moi, un capitaine c'est celui qui inspire les autres, explique l'intéressé. Mon boulot, c'est d'entretenir la flamme de chaque joueur." En l'occurrence, il l'a carrément ranimée chez certains.

Impossible de ne pas voir un lien de cause à effet entre sa prise de responsabilités au sein de l'équipe et la très nette amélioration des résultats de Toulon. "Son état d'esprit positif rejaillit sur tous ses coéquipiers, note Tana Umaga. Il montre l'exemple et, derrière, tout le monde suit." C'est d'autant plus vrai que, si le capitaine marque les esprits, le joueur possède une dimension exceptionnelle. Pas étonnant, direz-vous, vu son pedigree (51 sélections avec les Springboks). Mais on a déjà vu par le passé, faute d'adaptation, d'envie, ou des deux, des stars au CV épais comme un pilier samoan n'avoir aucune influence dans nos contrées. Ce n'est pas son cas. Bon gratteur de ballons, mobile, dynamique, présent en touche, l'ancien joueur des Lions de Johannesburg sait tout faire. Et il le fait (très) bien. Multipliant les performances de haut niveau, il occupe largement la tête du classement des étoiles de Midi Olympique. En moins d'une saison, il s'est déjà imposé comme une star du Top 14.

Conscient de tenir une perle, Mourad Boudjellal s'est démené pour lui faire signer un nouveau contrat. JVN a resigné jusqu'en 2012. Une aubaine, car c'est incontestablement autour de lui que devra se construire le RCT des années à venir. Tout ceci a pourtant failli ne jamais arriver. Si Northampton ne l'avait pas recalé lors de la visite médicale en 2007, il ne serait jamais venu à Toulon. Dans cette saison qui faillit être celle de toutes les galères, Van Niekerk restera comme la belle histoire. Celle d'un type venu du bout du monde pour devenir plus Toulonnais que les Toulonnais. Parce que Van Niekerk.

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