Paris vu par... Alain Penaud

Le bilan de la saison en cours.-

"Le bilan est mitigé. On attendait un peu plus de cette équipe parisienne. Après le départ de Fabien Galthié, le staff est en reconstruction et il est difficile la première année de rester dans la continuité de ce que faisaient les prédécesseurs. Tout le monde, et Max Guazzini le premier, est déçu du déroulement de la saison du Stade français, qui a notamment perdu plusieurs matchs au Stade de France. On note une absence de jeu, ce qui était pourtant la grande force du club. Ewen McKenzie n'a pas réussi à faire oublier l'ère Galthié. De plus, de l'extérieur, on a l'impression qu'il y a quelques rapports délicats au sein de l'encadrement".

La forme actuelle.-

"Après la salve de performances inquiétantes des Parisiens, il est difficile de dire que le club est reparti sur une bonne dynamique grâce à sa victoire à Castres (21-16). Les deux derniers matchs de la première phase sont importants pour le club car ils montreront si, avec le retour de quelques pièces essentielles, il peut retrouver un véritable équilibre et un certain réalisme dans le jeu. Au-delà des résultats, nous verrons si Paris peut renouer avec son rugby. Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions".

Les points forts.-

"Justement, nous n'avons pas vraiment vu de points forts chez les Parisiens. Ils ne sont pas parvenus à exploser dans un domaine en particulier et c'est d'ailleurs là que se trouve un des principaux problèmes. Mais évidemment, le Stade français reste doté de très bonnes individualités et d'une belle troisième ligne. Des joueurs comme Hernandez, Messina ou Gasnier, quand il est dans un bon jour, sont capables de faire la différence. Cette équipe possède aussi un excellent buteur en la personne de Lionel Beauxis. Paris est donc tout de même une équipe dangereuse à l'approche des demi-finales".

Les points faibles.-

"Le principal point faible du Stade français réside en son incapacité à mettre son jeu en place. Il y a toujours des doutes qui persistent autour de cette équipe. Elle est moins flamboyante et son jeu est un peu plus restrictif qu'auparavant. Surtout, elle n'a pas réussi à trouver de constance et quand il n'y a pas de constance, les joueurs ont du mal à se libérer et à prendre confiance. Du coup, le jeu est haché et sans véritable liant".

Le Stade français peut-il être champion de France ?

"Le Stade français peut être champion de France. Il reste un prétendant car c'est une grande écurie et elle peut encore surprendre. En tout cas, je lui souhaite d'être sacrée car j'ai encore des amis là-bas et j'ai une affection toute particulière pour ce club. Paris n'est pas favori dans la course au Bouclier car Clermont, Toulouse ou Perpignan semblent plus réguliers. Mais ce statut d'outsider est peut-être celui qui lui va le mieux et j'espère qu'il peut s'avérer être un avantage au moment d'attaquer les phases finales. Pour cela, il faudra tout de même être rapidement capable de proposer autre chose dans le jeu".