Toulon garde son calme

Craquez une allumette à Mayol et voyez si le stade ne s'enflamme pas dans la seconde. La ferveur toulonnaise ne s'est jamais démentie... sauf peut-être cette semaine. Et pourtant c'est Bayonne, autre équipe de caractère, qui vient... Le discours s'est voulu plus prudent que jamais dans le Var malgré la victoire à Bourgoin, la première à l'extérieur, ou les bonnes nouvelles, comme la prolongation de Joe Van Niekerk. "Je ne m'avancerais surtout pas à dire que Toulon va bien, explique Aubin Hueber dans Midi Olympique. Ça va mieux, oui, mais si ça se passe mal contre Bayonne, tout va retomber. C'est effectivement encore très fragile".

Les dix points pris lors des trois dernières journées ont évidemment fait du bien au RCT. Sans eux, il serait lanterne rouge. Malheureusement, ils sont loin d'être suffisants pour les mettre à l'abri et tout le monde sait sur la Rade que le chemin est encore long et semé d'embûches. "Oui, il y a une vraie crainte, ajoute Hueber. Après Bayonne, il faudra recevoir Perpignan et en imaginant le pire, cela peut faire deux défaites. On se retrouverait rapidement au fond, de nouveau sous une grosse pression. Nos derniers matchs nous font du bien au moral mais si le RCT a le malheur de se relâcher…"

"On veut tout défoncer"

Et ce n'est vraiment pas le moment. L'Aviron a retrouvé son âme de guerrier et veut entretenir son rêve de demi-finale. "C'est une équipe bien équilibrée, bien organisée, reconnaît Hueber. Elle a une excellente conquête avec une mêlée très forte et une touche efficace. Pour nous, il s'agira de les maîtriser en conquête. Derrière, nous avons des individualités qui peuvent faire la différence à tout moment. " A l'image de Sinoti, auteur d'un doublé à Bourgoin, et motivé. "On veut tout défoncer et même s'il y a victoire au bout, il faudra encore rester concentré. Le maintien sera très loin d'être acquis".

Les Toulonnais se seraient-ils assagis? Alors qu'il est de bon ton de s'enflammer dans le Sud, la zen attitude est de rigueur cette fois. Joe Van Niekerk donne l'exemple dans les colonnes de Var-Matin. "Il reste encore huit matchs et on va tout faire pour se maintenir. Pour l'an prochain, on ne va pas tirer de plans sur la comète. On va essayer de stabiliser le club en Top 14, d'assurer le maintien pour que dans quelque temps on puisse concurrencer des équipes comme Paris, Toulouse, Clermont". Non le RCT n'a pas mis entre parenthèses, ses rêves de grandeurs. Il a enfin compris qu'il faut du temps pour jouer dans la cour des grands.