Bourgoin en état d'alerte

Petite question pour des trublions : depuis quand le CSBJ n'a-t-il plus remporté quatre victoires consécutives ? Tic tac... Réponse du talonneur Jean-Philippe Genevois : "Je ne sais pas du tout." La main passe à l'expérimenté demi de mêlée Mickaël Forest : "Euh... Non je ne me souviens pas." Réponse : septembre 2006, soit trois ans et quelques semaines. Une autre époque...

Victorieux contre Montauban, Albi, Leeds et Bucarest, les Berjalliens apparaissent à une inattendue huitième place, à une longueur seulement de leur adversaire de samedi, Toulon. Qui aurait pu le prédire au coeur de l'été ? "Nous sommes en train de démentir tous les pronostics du début de saison, savoure Jean-Philippe Genevois. Après toutes les affaires extra-sportives, c'est presque inespéré." Presque seulement. "Car nous avons toujours su que nous avions de la qualité, explique Mickaël Forest. Et notre grande solidarité a été indispensable pour ne pas imploser." Ce qui ne les a pas tué les a renforcés. "Avec l'année très difficile que nous avons passé, le groupe a grandi, collectivement et psychologiquement", témoigne l'international A. "Nous sommes en train de prouver que nous avons notre place en Top 14", reprend son coéquipier.

Alors, revoilà le CSBJ redevenu aspirant à la cour des grands ? Non, les Berjalliens se sont au contraire convertis à la doctrine Guy Roux : en 1, récolter les points, en 2, se concentrer sur le maintien et en 3, spéculer avec modération sur l'après-demain. "Nous allons attendre la fin des matchs aller pour réaliser un nouvel état des lieux. En attendant, nous ne changeons pas de philosophie : nous gardons notre état d'alerte."

Un air de revanche

Car derrière l'efficacité mathématique, la réalité du terrain se révèle moins reluisante. Le CSBJ n'a, lors de ses quatre victoires consécutives, pas su exploiter son potentiel à 100 %. A Bucarest samedi dernier (19-21), il a même frôlé la déconvenue. "Nous devons gagner en constance. Nous avons encore une grande marge de progression", estime l'aîné des frères Forest. "L'année dernière, nous aurions perdu ces matchs. La différence, c'est que nous sommes capables de gagner sans être à notre meilleur niveau", positive le cadet des Genevois.

Mais le duo Catinot-Péméja ne se contente pas de ces prestations en mode "assez bien mais peut mieux faire". Les compères tacticiens ont donc, cette semaine, demandé à leurs hommes de "retrouver l'envie et l'agressivité du match contre Perpignan (N.D.L.R. victoire 17-6, le 11 septembre)", révèle le demi de mêlée. La confrontation de samedi face au RCT va éclairer davantage sur la véritable valeur du groupe. "Il n'y a rien de mieux que Toulon pour se tester au niveau de l'intensité."

Les Berjalliens n'ont d'ailleurs pas oublié la déculottée toulonnaise reçue à Rajon. Souvenez-vous ce 27 février : les Varois, concurrents pour le maintien, avaient quitté l'Isère avec cinq précieux points (12-23). Jean-Philippe Genevois et ses coéquipiers se sont adressé une promesse. "Cette fois, nous allons tout faire pour répondre présent dans le défi et quitter la pelouse la tête haute."