Bourgoin s’offre un bol d’air

Un score étriqué. Pas d’essais. Un énorme combat. En somme, pas vraiment de flamboyance pour les joueurs berjalliens mais ce n’était pas l’essentiel. Loin de là même. Seule la victoire était belle et elle fut au rendez-vous. Une semaine plus tôt, l’Aviron bayonnais s’était montré étincelant sur la pelouse de Montpellier, avec trois magnifiques essais à la clé, pour sortir de la zone de relégation et placer le CSBJ dans le rouge. Face à ces mêmes Basques, les Isérois n’ont pas utilisé les ingrédients similaires… Mais le résultat est identique : Bourgoin n’est plus relégable, laissant à nouveau la place à Bayonne dans un chassé-croisé incessant. "C’est un gros soulagement. Cette victoire est hyper importante pour la suite du championnat. Il nous fallait ces quatre points, c’est chose faite", se félicitait le demi de mêlée Mickaël Forest sur le site internet du club.

Et pourtant, la dynamique semblait bayonnaise avant ce match crucial dans la course au maintien. Il faut dire que la défaite de Bourgoin à domicile face au Stade français avait plongé les hommes de Xavier Péméja et Eric Catinot dans le doute. Et donc laissé des traces. "Après la défaite contre Paris, il y avait beaucoup de pression sur ce match", avouait le capitaine Julien Frier avant de recevoir Bayonne. "On a vécu une semaine difficile, ajoutait Mickaël Forest. Je crois qu’on a su bien réagir en affichant un bel état d’esprit. Physiquement, on a évolué dans un autre registre que la semaine dernière où l’on avait manqué de rythme. Cela s’est vu sur les déplacements et sur notre rideau défensif. Mentalement, on n’a pas lâché non plus".

"Encore du pain sur la planche"

L’état d’esprit, toujours l’état d’esprit. Cela demeure encore le principal point fort d’une formation qui, après avoir tenté d’envoyer du jeu en début de match sans succès, aurait pu se désunir. Pas du tout… "Nous pouvions craindre que l’équipe renonce, explique Xavier Péméja dans Midi Olympique. D’autant que derrière, nous encaissons un drop-goal contre le cours du jeu. L’équipe n’a pas lâché, elle est repartie de l’avant". Allant jusqu’à l'affirmer : "C’est la victoire d’un groupe. Un groupe qui reste solidaire dans les moments difficiles". Décidément, malgré les épreuves sportives et souvent extra-sportives, les Berjalliens tiennent bon, s’accrochent et ont promis de conserver cette caractéristique. "C’est ce qu’il faut garder pour la suite car on a encore du pain sur la planche", espère Mickaël Forest.

En effet, si les Berjalliens peuvent respirer au moins jusqu’à la réception de Montauban samedi, il faudra continuer sur cette voie. Car la lutte s’annonce acharnée jusqu’au terme de la saison. "Dommage qu’on leur laisse le point de bonus défensif à la fin", regrettait d’ailleurs Sylvain Nicolas après le succès face à Bayonne. Et la rencontre face à Montauban sera d’autant plus importante que le MTGXV occupe actuellement la 11e place, un point devant le CSBJ. Et de l’aveu même d’Eric Catinot, il faudra dépasser le club tarn-et-garonnais car "le classement de Bayonne (13e) ne correspond pas à sa valeur. Cette équipe ne descendra pas, elle a trop de qualités pour ça. Je suis persuadé que d’ici la fin de la saison, l’Aviron ira chercher des points à l’extérieur". Ses troupes sont prévenues. De toute façon, maintenant que Bourgoin n’est plus relégable, la conclusion de Julien Frier est parfaite : "On a notre destin en mains, à nous de savoir ce qu’on veut en faire."