Clermont sans euphorie

Par Rugbyrama
  • Bonnaire steyn racing clermont 2010
    Bonnaire steyn racing clermont 2010
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Clermont a souffert contre le Racing en match de barrage pour s’offrir une demi-finale dans la citée voisine de Saint-Etienne samedi prochain, contre Toulon. Du coup, les Auvergnats, qui ont connu de fortes désillusions ces dernières saisons, restent lucides après ce court succès (21-17).

D’abord un constat : pour la quatrième année consécutive, Clermont sera au rendez-vous des demi-finales du Top 14. C’est désormais acté depuis la victoire contre le Racing vendredi soir. Pour autant, les Auvergnats ont le triomphe modeste. Comment pourrait-il en être autrement ? Car les hommes de Vern Cotter sont lucides, et donc conscients que leur performance ne fut pas reluisante. "Nous n’avons pas mis la manière et ainsi réalisé un match moyen. Nous avons eu beaucoup de déchets", reconnaissait Julien Malzieu après la rencontre. "Nous avons eu de grosses difficultés à mettre notre jeu en place et à bien alterner", ajoutait Julien Bonnaire. Mais une phrase était reprise en chœur par tous les acteurs auvergnats qui se succédaient devant la presse : "Il fallait absolument gagner. Nous l’avons fait et c’est l’essentiel". Se contenter du principal, à savoir la qualification.

Mais la partition mitigée lors de ce barrage, l’expérience des déceptions passées ou la forme actuelle affichée par Toulon, le futur adversaire de l’ASMCA… Autant de raisons de conserver la tête froide. Voilà pourquoi la joie clermontoise était mesurée et les sourires retenus dans les couloirs de Michelin. "Il n’y a aucune euphorie, indiquait Bonnaire. Nous sommes satisfaits et contents mais vu le déroulement du match, ça s’arrête là. En plus, ce n’est qu’une étape et il nous reste encore deux cols hors catégorie à gravir". Difficile de lui donner tort. Surtout que l’équipe toulonnaise prend des allures d’inconnue aux yeux des Jaunards. "Je ne peux pas savoir si le jeu du RCT nous convient mieux que celui du Racing car nous n’avons pas affronté leur équipe type cette saison, analysait ainsi Vern Cotter. Nous savons qu’elle met un gros engagement physique dans ses rencontres. Nous sommes prévenus".

L’expérience et l’apport de Parra

Les Clermontois peuvent toutefois noter des signes encourageants après ce succès à l’arraché face aux Franciliens. En effet, les artistes auvergnats sont avant tout réputés pour leur jeu spectaculaire et leurs qualités offensives. Là, ils ont prouvé qu’ils étaient capables de puiser dans leur réserve pour renverser le cours d’un match. Une question de fierté. "Notre équipe a pris du caractère, c’est une évidence, affirmait Julien Bonnaire. Perdre autant de finales que nous, c’est dur à avaler mentalement mais on apprend à travers ces événements. Et cela forge un état d’esprit. Avant cette saison, en étant menés de cinq points à un quart d’heure de la fin, je crois que nous ne serions jamais revenus". "Nous n’avons rien lâché, ajoutait Julien Malzieu. A chaque fois que le Racing avait la possibilité de marquer, il le faisait avec des pénalités ou des drops de Steyn de plus de 50 mètres. C’est le genre d’événements qui peut vous casser le moral. Mais on commence à avoir de l’expérience. Alors on ne s’est pas affolé et on est revenu. Nous avons montré du cœur et de la solidarité".

L’expérience, la maturité, et l’apport de certains nouveaux éléments... Celui de Morgan Parra fut évident. C’est lui qui a sonné la révolte et réveillé les siens pour les porter vers la victoire. "L’équipe a grandi, relevait Bonnaire. Evidemment, nous avons un peu douté à un certain moment mais nous avons su réagir. Et en ce qui concerne Morgan, il n’est pas le demi de mêlée de l’équipe de France à seulement 21 ans pour rien. Il vise le très haut niveau et là, il ne s’est pas loupé. Encore une fois". C’est peut-être ce qui manquait par le passé. L’avenir le dira… Place donc à la rencontre face à Toulon dorénavant. Et les joueurs de l’ASMCA l’abordent avec sérénité. "Nous n’avons rien à perdre, soufflait le troisième ligne international. Après tout, nous n’avons pas terminé dans les deux premiers, contrairement aux Toulonnais". Mais la modestie des Auvergnats ne les empêchent pas de conserver de l’ambition. "Je peux vous assurer que nous nous rendons à Saint-Etienne avec une grosse envie", rassurait Bonnaire. Quand on n’a que 90 km à parcourir pour disputer une demi-finale, comment pourrait-il en être autrement ?

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