Clermont s'en sort bien

Avec Perpignan-Castres, c'était le choc poids lourds de ce week-end de la Toussaint. Mais en ce jour anniversaire des 10 ans de la victoire du XV de France face aux Blacks en demi-finale de la Coupe du monde, ce Clermont-Stade français ne restera probablement pas aussi durablement dans les annales. Parfois brouillon, le duel entre Auvergnats et Parisiens a toutefois valu par son intensité. Par son suspense, aussi. L'ASM, qui a mené l'essentiel de la rencontre, aurait dû l'emporter. Mais Paris, qui a cru réussir le K.O. parfait à moins de cinq minutes de la fin, est passé à 30 secondes de la victoire. Au final, les deux ténors se sont quitté dos à dos sur un match nul (19-19) qui laissera à chacun une saveur mitigée.

Une semaine après leur désillusion du Stade de France face à Perpignan, les Parisiens ont montré qu'ils avaient de l'orgueil. Deux séquences symbolisent leur tat d'esprit irréprochable. L'un au tout début, l'autre en toute fin de rencontre. Dans les cinq premières minutes, acculés sur leur ligne par le premier gros temps fort clermontois, ils ont refusé de céder, à l'image de Mathieu Bastareaud et Pierre Rabadan, irréprochables en défense sans jamais se mettre à la faute. Au contraire, c'est l'ASM qui fut pénalisée. Le message était adressé: le Stade français ne se ferait pas marcher dessus. Une heure et quart plus tard, il était même sur le point de signer sa première victoire du siècle à Marcel-Michelin. A l'orée des cinq dernières minutes, une action aussi classique limpide suite à une mêlée avait permis à Philips de marquer en coin pour redonner l'avantage aux siens.

Paris, roi du nul

Mais de l'orgueil, Clermont en a aussi. Refusant de subir sa première défaite à domicile après 13 succès consécutifs, l'ASMCA a poussé son adversaire à la faute au pied de ses poteaux pour offrir à Brock James une balle d'égalisation immanquable. Sur le bord du terrain, Jacques Delmas laissa échapper un rictus trahissant à la fois sa satisfaction devant la performance de ses hommes, et la frustration de voir s'envoler si près du but la première victoire parisienne de la saison en déplacement. Avec ce troisième nul en six déplacements, statistique par ailleurs peu commune, le club de la capitale évite néanmoins de se laisser décrocher. Une défaite l'aurait placé à neuf points de son hôte du jour.

Pour Clermont, c'est la possibilité de reprendre le pouvoir qui venait de s'évaporer. Une victoire bonifiée et les Auvergnats s'installaient seuls en tête, une longueur devant Perpignan. Sans le bonus, ils auraient partagé le leadership avec l'Usap. Mais sur ce qu'ils ont montré durant ces 80 minutes, les joueurs de Vern Cotter sont sans doute à leur place sur la troisième marche du podium. Leur volume de jeu, incontestable, aurait dû leur permettre de mettre définitivement la main sur ce match. On a cru la chose possible en première période, achevée sur un avantage tout de même conséquent de 10 points, grâce notamment à un essai de Julien Bonnaire à la demi-heure de jeu, suite à ballon chapardé en touche sur lancer parisien. Mais l'ASM a aussi trop souvent manqué de réalisme et de maîtrise, surtout lors du deuxième acte, globalement mal géré. Comme son adversaire, Clermont sort donc de là sans trop avoir s'il a fait une bonne ou une mauvaise affaire...