Défaits... Pas défaitistes !

La saison 2008-2009 de Montpellier fût mouvementée. Agitée par des affaires extra-sportives, un climat peu propice à la concentration des joueurs s'installa dans les rang héraultais et finit par bouleverser le groupe. A l'origine du feuilleton, l'arrivée du président Deffins en décembre 2008, avec dans son sillage l'annonce tapageuse d'un projet ultra ambitieux, qui ne taisait pas ses objectifs : jouer les premiers rôles dans le Top 14, et gagner le championnat dans un délais de trois ou quatre ans ! Des recrues clinquantes (Chabal, Nallet...) dans les cartons du nouveau patron tendaient à donner de la crédibilité à ses prétentions. On connaît la suite...

Si le club a bien perdu dans la tempête un de ses quatre fanstastiques, Louis Picamoles, il a finalement évité l'exode de ses joueurs clé comme Fulgence Ouedraogo et François Trihn-Duc. L'équipe intérimaire, Denis Navizet en tant que manager général, et le duo d'entraîneurs Didier Bés et Jean Philippe Lacoste, a été maintenue dans ses fonctions pour la saison à venir, preuve que le club recherche une certaine stabilité. Mais aujourd'hui, l'heure n'est plus aux ambitions démesurées, on est manifestement redescendu sur terre et la prudence semble être de mise. Tout le monde est à l'évidence dans l'expectative quant aux potentialités réelles du groupe, comme en attestent les propos de Fulgence Ouedraogo: "Je vais pouvoir juger le niveau du groupe quand je reprendrai (propos recueillis ce vendredi 24 juillet, NDLR). On sait que ce sera une saison compliquée pour tout le monde, il ne faudra pas craquer. On va voir dans la difficulté le vrai caractère de cette équipe."

Lacoste : "Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir "

La lourde défaite en match amical contre Toulouse (3-41), vendredi dernier, n'aura pas permis de lever le doute. Vassili Bost tire une analyse sans concession: "On est très déçu de cette défaite. On avait à coeur de faire quelque chose et on n'a rien montré, nous ne prenons aucune initiative. On repart avec des doutes". Même si le troisième ligne tient à préciser que tout n'est pas noir : "L'état d'esprit du groupe est bon. Il faut s'en servir pour rebondir. " Benoît Paillaugue, le jeune demi d'ouverture, abonde dans ce sens : "Certes le score est lourd mais il faut en tirer du positif. Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts, nous manquons de rythme mais il nous reste trois matchs pour avancer et arriver dans les meilleures dispositions pour la reprise."

De la même façon, du côté des entraîneurs, si on se montre sans explication quant à la partition jouée face à Toulouse, on refuse toutefois de baisser les bras. Jean-Philippe Lacoste dresse un constat assez réaliste : "Nous avons un gros problème collectif. On mesure l'ampleur de la tâche, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir pour être au haut niveau. On a pris une fessée contre Toulouse mais on ne va pas se couper la tête pour autant. Le groupe vit bien, les choses sont mises à plat. Le retour des internationaux va booster les joueurs, la concurrence va jouer et le niveau de l'équipe va s'améliorer."

Pas de défaitisme donc, tous croient dur comme fer au potentiel du club. Benjamin Thiery, nouvelle recrue, en est certain, tout comme Ouedraogo qui a décidé de rester, persuadé que le MHR aura son mot à dire dans le Top 14. Après s'être brûlé les ailes comme Icare, Montpellier veut juste retrouver des certitudes, en toute humilité.