James : "Je n'abandonnerai pas"

Comment vous sentez-vous ?

Brock JAMES : Très bien... J'ai connu un match un peu difficile contre le Racing mais l'équipe a gagné. C'est tout ce qui importe.

Craignez-vous cette équipe de Toulon ?

B.J. : Je n'en ai pas peur mais je la respecte. Les Toulonnais sortent de onze victoires consécutives. Ils seront favoris. Ce sera donc un excellent test pour nous. L'équipe aime ce genre de défis.

Que vous inspire votre duel avec Jonny Wilkinson ?

B.J. : Jonny est un très grand demi d'ouverture. C'est très enrichissant d'affronter le meilleur joueur du monde à son poste. On en ressort toujours beaucoup d'enseignements.

A Saint-Etienne, Morgan Parra sera le buteur numéro un de l'ASMCA. Avez-vous été vexé par la décision de votre staff technique ?

B.J. : Pas du tout. Je vais pouvoir me focaliser sur mon jeu, sur les lancements de l'équipe et la défense. Morgan tourne depuis quelques matchs à 100 % de réussite dans ses tirs au but. C'est une décision logique. Si c'est mieux pour l'équipe, je dois l'accepter. Point barre.

Vos échecs sur les tirs au but vous déstabilisent-ils dans le jeu courant ?

B.J. : Peut-être... Mais je n'aurai plus ce problème à Saint-Etienne. Je serai concentré à 100 % sur mon jeu. C'est une bonne chose.

Reprendrez-vous un jour cette responsabilité à l'ASMCA ?

B.J. : J'aime toujours buter. C'est un compartiment du jeu que j'apprécie énormément. Je resterai toujours un buteur dans l'âme. Si on me le demande, je répondrai donc présent.

Le problème est-il psychologique ?

B.J. : Non. Mon rythme sur les frappes de balle n'est pas bon, c'est tout. Je travaille d'ailleurs dur comme fer pour le corriger. Vous savez, j'ai détaillé mes tirs au but un par un et j'en arrive toujours au même constat : c'est juste un problème technique.

Parvenez-vous à faire abstraction de tous ces soucis lorsque vous rentrez chez vous ?

B.J. : Oui. J'ai une vie au stade et une autre à la maison. Je ne confonds jamais les deux. Une fois que je suis chez moi, j'oublie tout. Même si ce qui m'arrive reste très frustrant...

Avez-vous pensé à tout arrêter ?

B.J. : (surpris) Non, jamais. J'aime ce sport et ce métier plus que tout. Je suis plus fort qu'on ne le croit. Je n'abandonnerai jamais.

Vos statistiques personnelles font état d'un huit sur huit au plaquage face au Racing-Métro en match de barrage. La défense est-elle un secteur de jeu que vous travaillez plus qu'auparavant ?

B.J. : Oui. Défendre n'est pas naturel chez moi. Le plaquage n'a jamais été moins point fort. Je travaille donc beaucoup pour m'améliorer.

De quelle manière ?

B.J. : Je fais des ateliers spécifiques, sur des situations de un contre un, après chaque entraînement. Je travaille davantage en opposition. Je demande aussi à mes troisième ligne de me défier au maximum.

A Dublin, le numéro huit du Leinster Jamie Heaslip vous avez visé après chaque mêlée fermée. Ce fut la même chose face au Racing-Métro, où Sébastien Chabal vous provoqua à plusieurs reprises. Pensez-vous être devenu une cible pour vos adversaires ?

B.J. : Un numéro dix est toujours une cible pour ses adversaires. Ce n'est pas propre à ma situation. Mettre la pression sur un demi d'ouverture est une stratégie des plus normales.

Que pensez-vous de la troisième ligne de Toulon ?

B.J. : Elle est très complète. Joe El Abd est un excellent gratteur de ballons. Van Niekerk est très perforant. Quant à Juan Fernandez-Lobbe, il sait tout faire.

Vous retrouverez au Stade Geoffroy Guichard votre ancien partenaire de la charnière clermontoise, Pierre Mignoni. En quoi celui-ci est-il différent de son successeur à l'ASMCA Morgan Parra ?

B.J. : Je ne les trouve pas si différents que ça... Ils possèdent tous deux une énergie immense, un caractère très fort, une rage de vaincre intense. Ils aiment prendre des initiatives. Ce sont deux vrais leaders de jeu.