La passation de pouvoir…

Par Rugbyrama
  • Noel OELSCHIG Stade français Racing Top 14
    Noel OELSCHIG Stade français Racing Top 14
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Le derby de l’Ile-de-France, samedi au Stade de Charléty, revêtira un enjeu avant tout symbolique. Pendant que le Stade français achèvera une saison galère, le Racing-Metro 92 préparera son barrage. Le duel entre les deux formations parisiennes pourrait se conclure par un passage de témoin.

Sur le plan sportif, ce derby entre le Stade français et le Racing-Metro n’offrira aucun enjeu. Et encore moins de suspense. Les Parisiens, 9e au classement et éliminés de la course aux barrages, n’ont plus rien à espérer de ce Top 14 (si ce n’est une éventuelle et peu probable 7e place). De leur côté, les Racingmen ont assuré la 6e et dernière place qualificative pour la phase finale en s’imposant face à Biarritz samedi dernier. Et pourtant… De nombreux regards seront braqués sur le Stade de Charléty. La raison ? L’attribution du titre de champion d’Ile-de-France, certes honorifiques mais amplement symbolique. "En étant qualifiés, nous ne pouvons plus nier avoir pris l’ascendant, avoue le Racingman Jérôme Fillol dans Midi Olympique. Mais le Stade français a de l’orgueil et les joueurs voudront partir en vacances l’esprit un peu léger". Si la saison des hommes du président Max Guazzini restera décevante en tous points, ces derniers ont l’occasion de terminer sur une bonne note lors de ce rendez-vous particulier. Le talonneur Mathieu Blin confirme : "Ça reste le derby. Et le résultat aura son importance pour une équipe aussi souffrante que la nôtre".

Au-delà du simple résultat, ce duel semble marquer la fin d’une ère. Ou le début d’une autre. Depuis huit ans (et la saison 2001-2002), le Stade français avait toujours atteint les phases finales du championnat. Le club parisien, qui a décroché le Brennus en 1998, 2000, 2003, 2004 et 2007, est le plus titré sur le plan hexagonal de ces douze derniers années… En face, son voisin a végété dans la division inférieure durant plusieurs années avant d’accéder à nouveau à l’élite cette saison. Et quel retour ! Pendant que le Stade français enchaînait les galères (limogeage du duo McKenzie-Dominici, graves blessures de Parisse et Liebenberg, lourdes suspensions de Dupuy et Attoub, problèmes financiers…), les Franciliens et leur recrutement clinquant (Nallet, Chabal, Steyn,…) ont joué les trouble-fêtes du Top 14. Neuf victoires de rang entre la 8e et la 16e journée et une qualification pour les barrages désormais assurée. L’ironie de l’histoire…

Rabadan : "Quand on gagnait, on n’a pas toujours fait les bons choix"

"Le Racing fait, avec des moyens extraordinaires et un collectif de joueurs qui fait un boulot très propre, ce que font d'autres clubs en plein développement. Le Stade français l'a fait bien avant tout le monde, mais les structures sont restées les mêmes qu'il y a dix ans. Ça ne fonctionne plus comme ça", estime Mathieu Blin, l'un des cadres du Stade français. "Au moment où l'on gagnait, on n'a pas toujours fait les bons choix. Maintenant, il va falloir les faire dans un contexte plus difficile", renchérit Pierre Rabadan, autre cadre du club. Max Guazzini a bien réussi à enrôler Michael Cheika, le patron du secteur sportif du Leinster, champion d’Europe en titre, pour la saison prochaine. Mais le départ de plusieurs joueurs, l’obligation de restrictions financières ou l’absence de H Cup pourraient obliger l’équipe de la capitale à se montrer modeste lors de l’exercice à venir.

Au contraire, le Racing compte bien s’installer durablement dans le haut du tableau du Top 14. L’ambitieux président Jacky Lorenzetti, dont le projet de stade à l’horizon 2013 a bien avancé, ne compte ainsi pas en rester là et a d'ores et déjà annoncé pour la saison prochaine un "recrutement de qualité, ciblé sur sept ou huit joueurs" (dont Hernandez, Durand ou Fall). Son but est bel et bien de bousculer la hiérarchie sur le long terme : "Je comprends la position de certains clubs qui sont assis autour de la table et veulent garder leur position. Mais est-ce acceptable d'imaginer qu'il puisse y avoir quatre clubs autour de Toulouse, et quatre clubs autour de Bayonne comme la saison passée ?". Au rendez-vous des phases finales, il y aura bien un club parisien présent mais ce sera cette fois le Racing. Un succès face au Stade français pourrait être le symbole de la passation de pouvoir.

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