L'Aviron tangue dangereusement

Par Rugbyrama
  • 2010 Top 14 Bayonne Remy Martin
    2010 Top 14 Bayonne Remy Martin
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Rugbyrama met à profit la trêve internationale pour dresser un premier bilan du Top 14, club par club. Gros plan sur Bayonne, mauvaise surprise de cette première moitié de saison. Relégable après 12 journées, l'Aviron a sans aucun doute les moyens de s'en sortir, même si l'heure est grave.

OU EN SONT-ILS?

Bayonne est LE bide de cette première partie de saison. Dans la foulée d'un exercice précédent prometteur, l'Aviron comptait parmi les outsiders de ce Top 14, avec les phases finales en ligne de mire. La probante victoire à Anoeta contre le Stade français, lors de la 2e journée, semblait annoncer le meilleur, mais c'est le pire qui est arrivé. Au fil des matches et des défaites, les Basques ont perdu leur jeu, leur confiance et leur manager, Richard Dourthe, d'abord mis à l'écart de la gestion sportive à la demande de plusieurs cadres de l'équipe puis carrément limogé pas plus tard que samedi. Aujourd'hui, Bayonne est relégable et reste sur cinq défaites consécutives. L'heure est grave. Qui aurait imaginé un tel scénario à la fin du mois d'août?

LE TOP: Benjamin Fall

Dans la grisaille basque, Benjamin Fall est un vrai rayon de soleil. Auteur d'un gros début de saison, l'ancien Bordelais est actuellement co-meilleur marqueur d'essais du Top 14 avec cinq réalisations. Des performances qui ont tapé dans l'oeil des sélectionneurs puisque Benjamin vient d'être appelé en équipe de France pour la première fois à l'occasion des tests du mois de novembre. S'il est encore un diamant brut à polir, Fall possède à 20 ans un potentiel hors normes. "Il a tout pour devenir un grand ailier, même s'il a beaucoup à apprendre", dit de lui Emile N'Tamack, le responsable des lignes arrières chez les Bleus.

LE FLOP

Beaucoup de choses clochent ces temps-ci sur la côte basque. Il manque un esprit de révolte à cette équipe. Un numéro 8 aussi. Mais la plus grosse lacune, une des plus accablantes en tout cas, réside dans la faillite des buteurs. Benat Arrayet, si performant la saison dernière avec Mont-de-Marsan, n'est pas en réussite, et les expériences Edmonds ou Gower ne peuvent être viables sur le long terme. L'Aviron lâche trop de points en route et quand on sait que la plupart de ses défaites ont été concédées sur des écarts assez faibles, cette carence coûte cher.

LES CHIFFRES CLES

2. Battu successivement à Jean-Dauger par Castres et Toulon, l'Aviron a déjà perdu deux matches à domicile, soit autant que sur toute la saison dernière. En 2008-2009, Bayonne s'était incliné contre Toulouse et Biarritz.

7. Fait rarissime pour une relégable, Bayonne possède un ratio points marqués / points encaissés positif de + 7 (224 contre 217). Un signe, peut-être, que l'Aviron n'est pas tout à fait à sa place dans ce championnat...

11. La moyenne de points marqués par rencontre par les Bayonnais lors de leur série en cours de cinq défaites. Lors des sept premières journées, elle était de 24 points par match.

L'AVENIR

Il est légitime de penser que cette équipe a trop de qualités et de talent pour sombrer jusqu'au bout et descendre en Pro D2. Cela dit, on pensait la même chose d'Agen il y a deux ans et le SUA, à force d'être persuadé de s'en sortir, avait fini par descendre en Pro D2. Il y est toujours aujourd'hui. Sans doute les Bayonnais ne sont-ils pas à leur place, à l'instar du voisin biarrot il y a un an à la même époque. Mais l'important, pour l'Aviron, c'est donc d'abord de prendre conscience de la gravité de la situation.

Le mal est collectif et il est avant tout psychologique. Les Basques doutent d'eux-mêmes. S'ils parviennent à retrouver un minimum de confiance, ils ont les moyens de s'en sortir. La seconde période à Brive, jeudi, est porteuse d'espoir. En termes d'état d'esprit, l'Aviron était alors dans le vrai. Une chose est sûre, les cinq prochaines journées seront décisives: Bayonne va alors jouer quatre fois à domicile (Montauban, Perpignan, Racing et Toulouse, pour un déplacement à Paris contre le Stade français). A l'inverse, les coéquipiers de Rémy Martin devront jouer quatre de leurs cinq dernières rencontres en déplacement. Ils auront intérêt à se donner de l'air avant le printemps...

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