Bourgoin ou l'énergie de l'espoir

Par Rugbyrama
  • RUGBY 2009-2010 Top 14 Bourgoin - Boyet
    RUGBY 2009-2010 Top 14 Bourgoin - Boyet
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Suite de notre bilan club par club du Top 14. Lundi, gros plan sur Bourgoin. Après avoir frôlé la disparition pure et simple en début de saison, le CSBJ a repris quelques couleurs grâce à l'union sacrée de ses joueurs. Mais pour se maintenir, les Isérois devront lutter jusqu'au bout.

OU EN SONT-ILS?

Dire que le CSBJ a vécu un début de saison difficile relève de l'euphémisme. Bourgoin a tout simplement failli mourir. A l'agonie financièrement, structurellement dépassé par ce rugby devenu trop grand pour lui, le club isérois a frôlé la catastrophe avant d'être sauvé in extremis, au moins provisoirement. On l'imagine, il n'a pas dû être pas simple dans ces conditions pour le staff et les joueurs de se focaliser sur les choses quotidiennes du terrain. Ils ont pourtant su le faire, notamment entre la fin du mois d'août et la fin du mois de septembre, remportant alors cinq matches sur sept pour se donner un peu d'air au classement. Depuis, l'euphorie est un peu retombé, puisque Bourgoin reste sur trois rencontres sans victoire et deux gros bouillons à Toulon et Toulouse. La trêve arrive sans doute au bon moment pour un groupe qui a besoin de souffler. Aujourd'hui, le CSBJ, 11e, est loin d'être tiré d'affaire, mais il n'est pas relégable. Quand on sait d'où il revient, c'est déjà une forme de victoire.

LE TOP

Quoi qu'il advienne en fin de saison, la révolte berjallienne de la fin de l'été restera comme un des moments forts de ce Top 14 2009- 2010. Les difficultés économiques ont permis (obligé, même) les joueurs à se souder entre eux. Le résultat sur le terrain a été immédiat. Galvanisés, portés par une forme d'énergie qu'ils ne soupçonnaient peut-être pas eux-mêmes, les joueurs ont soulevé des montagnes sur certains matches. Ceux qui étaient à Pierre-Rajon le soir de la victoire face à Biarritz n'oublieront pas la communion partagée avec l'équipe.

LE FLOP

Evidemment, a contrario le contexte économique particulièrement sombre a pollué la vie de l'équipe. Ne serait-ce que parce que le CSBJ n'a pu aligner lors des premières journées quasiment une quinzaine de joueurs, faute de voir leur contrat valider par la Ligue. Cette situation précaire a eu une autre conséquence: Pour sauver le club, le président Gaston Maulin avait convaincu les joueurs d'accepter début septembre une baisse de salaire. Contrepartie à l'accord : une clause libératoire à activer avant le 31 octobre. Parmi les joueurs susceptibles de bénéficier d'une libération de contrat anticipée, Florian Denos, 24 ans, un des fers de lance de la nouvelle génération berjalienne. Il a ainsi quitté le CSBJ pour rejoindre Castres.

LES CHIFFRES CLES

0. Le CSBJ est la seule équipe à ne pas avoir obtenu un seul point de bonus cette saison, ni offensif ni défensif. Quand les Berjalliens perdent, c'est toujours d'au moins neuf points (28-37 à domicile contre Clermont). Et quand ils gagnent, ce n'est jamais en marquant trois essais de plus que l'adversaire. C'est ce qui explique que Bourgoin se retrouve aujourd'hui à trois points de Montauban avec un bilan identique.

48. 5e meilleur réalisateur du Top 14, Benjamin Boyet a inscrit 48,2% des points de son équipe. Aucun autre joueur n'a atteint un tel pourcentage cette saison. C'est davantage que Jonny Wilkinson (47,7%), Brock James (46,1%), Frédéric Manca (44,7%) ou Cédric Rosalen (41,8%), qui le suivent dans ce classement.

304. Bourgoin possède la défense la plus friable du Top 14 avec 304 points encaissés, soit une moyenne de 25,3 points par rencontre. C'est surtout en déplacement que les Isérois prennent l'eau (33,5 points par match), avec quelques cartons (53 points à Bayonne, 46 à Toulon ou 41 à Toulouse).

L'AVENIR

Les Berjalliens ont beaucoup joué sur l'émotion ces dernières semaines. Ils y ont indéniablement puisé une force qui leur a permis de remporter certains matches, mais cette solution ne peut fonctionner qu'à court terme. Eric Catinot l'avouait après la défaite à Toulouse, ses joueurs sont déjà usés mentalement par tout ce qui s'est passé autour du club depuis le début de la saison. Pour le CSBJ, il n'y a évidemment qu'un seul objectif cette année: le maintien. Pour l'instant, il est dans les clous mais sa 11e place ne lui laisse aucune marge de manoeuvre, surtout avec à ses trousses une équipe de Bayonne qui va bien finir par se réveiller. Il faudra aussi que le président Maulin offre rapidement des perspectives d'avenir solides, sans quoi une possible démobilisation des joueurs, lassés de se battre en vain, pourrait ruiner les effets de la si belle révolte estivale.

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