Toulon : L'erreur du débutant

Par Rugbyrama
  • Sonny Bill WILLIAMS - Clermont-Toulon - Demi finale du Top 14
    Sonny Bill WILLIAMS - Clermont-Toulon - Demi finale du Top 14
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Toulon s'est trompé de stratégie samedi contre Clermont en demi-finale du Top 14. Les Varois se sont entêtés à vouloir forcer le verrou dans l'axe pendant une heure alors que les solutions se trouvaient visiblement sur les extérieurs, comme l'a démontré la fin de la rencontre.

99e minute de jeu à Geoffroy-Guichard samedi : l'ailier toulonnais Gabriele Lovobalavu était poussé en touche par Gonzalo Canale à un mètre de l'en-but clermontois Pour quelques centimètres à peine, les rêves de finale du RCT s'envolaient. Mais les Clermontois avaient eu très peur. Encore une fois. A deux reprises, l'ASMCA avait pensé prendre les devants. De douze points à dix minutes de la fin du temps règlementaire, puis de treize points à six minutes du terme des prolongations. Mais les Toulonnais sont toujours revenus grâce à des essais de Williams à la 74e et de Cibray à la 97e. Et si Lovobalavu n'avait pas été repris juste avant le coup de sifflet final...

Ces deux essais – et ce troisième manqué d'un rien – résultaient d'une prise d'initiatives des Toulonnais qui, après s'être entêtés à insister au près durant une grande partie de la rencontre, envoyaient enfin le ballon au large. Là était la clé, sur les extérieurs. Mais les Varois s'en sont aperçus trop tard, comme l'avoue le demi de mêlée remplaçant Fabien Cibray : "Nous avons mis du temps à comprendre que quand on envoyait du jeu, ils étaient comme les autres équipes, en difficulté." Toulon a donc opté pour la mauvaise stratégie, axant près d'une heure son match sur le jeu au près et le défi alors qu'il était malmené en conquête et parfois dans le combat.

Mignoni : "Pas assez de munitions"

Pourquoi alors ne pas avoir réagi plus tôt ? Plusieurs raisons sont avancées par les joueurs. "Nous sommes arrivés ici en faisant le même jeu que celui que nous avons produit toute l'année, se défend le troisième ligne Juan-Martin Fernandez-Lobbe, rappelant que le RCT se classe seulement septième du classement cette saison au nombre d'essais marqués. Normalement, tu entres dans un match doucement. Il s'agit de ne pas t'exposer au contre." Un phénomène habituel durant les matchs de phases finales, surtout pour les clubs qui n'en jouent pas souvent. Selon Fabien Cibray, son équipe "a su s'adapter mais trop tard. Le mal était déjà fait". Pierre Mignoni, distributeur du jeu toulonnais pendant 72 minutes samedi, explique pourquoi : "Nous n'avions pas vraiment de munitions pour envoyer du jeu. Nous avons essayé de le faire dès que c'était possible. Mais c'est vrai qu'on ne voulait pas se mettre en danger en début de match. Et ensuite les choses sont devenues difficiles, quand ils ont commencé à nous faire mal sur les mêlées et sur les mauls."

Comme le dit Fernandez-Lobbe, le RCT a finalement produit le jeu sur lequel il s'est appuyé toute l'année. Et il n'est pas simple de tout changer, particulièrement à l'occasion d'un match à enjeu comme une demi-finale. Les Varois l'ont appris à leurs dépens samedi. C'est là sûrement que leur manque d'expérience des phases finales s'est révélé le plus handicapant. Parions que la leçon, aussi sévère soit-elle, sera retenue par le RCT l'an prochain.

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