Les clubs voient (bleu blanc) rouge

Par Rugbyrama
  • Jean Baptiste Poux France 2008
    Jean Baptiste Poux France 2008
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La 20e journée de Top 14 ce week-end se jouera sans 23 internationaux français. Comme le prévoit la convention FFR-LNR signée l'an dernier, ils resteront à disposition du XV de France. Mais certains clubs ont demandé des dérogations qui ont été refusées. Et la polémique est montée.

Guy Novès appelle ça les "faux doublons". Ce week-end, on jouera seulement du Top 14 mais les internationaux tricolores ne pourront pas être utilisés par leurs clubs en vertu de la convention LNR-FFR adoptée et signée l'an dernier. Rentrés chez eux dans la journée de lundi, les 23 Bleus retenus pour le match contre le pays de Galles le 26 février retrouveront ainsi Marcoussis dès jeudi.

Une disposition destinée à permettre au XV de France de bénéficier de plus de temps de préparation pendant les périodes internationales. Mais elle fait, bien sûr, bondir dans les clubs. D'autant que les autres équipes nationales libèrent leurs joueurs, à l'image de l'Italie, de l'Irlande, du pays de Galles ou de l'Ecosse. Seule l'Angleterre conserve ses internationaux pendant tout le Tournoi en échange de compensations financières en faveur des clubs.

Des dérogations refusées

Concrètement donc, seuls les Français et les Anglais manqueront à l'appel ce week-end. Les formations françaises pourront compter sur les Perugini, Gower, Canale, Zirakashvili, Dumitras, Koulemine et autres Giorgadze ou Southwell. Elles resteront pourtant pénalisées. Du coup, plusieurs dirigeants ont demandé des dérogations. C'est le cas à Toulouse et Clermont. Les deux clubs ont argué du fait que certains de leurs internationaux avaient peu ou pas joué ces dernières semaines avec les Bleus. "J'ai contacté l'ensemble des intervenants afin de donner du temps de jeu à deux de nos joueurs, explique le directeur sportif de l'ASMCA Jean-Marc Lhermet. Il s'agit de Julien Pierre et Julien Bonnaire. Ils ont joué respectivement 22 et 32 minutes les trois dernières semaines. Pour le bien de tous, nous pensons qu'il aurait été bon de leur donner un peu de temps de jeu afin d'être dans le rythme pour la rencontre au pays de Galles."

Requêtes refusées toutefois. Et ce refus a du mal à passer dans les clubs. Le manager toulousain Guy Novès, qui devra se passer de sept joueurs et souhaitait utiliser Jean-Baptiste Poux contre Toulon samedi, n'a pas caché sa colère lundi soir sur notre site : "Libérer les joueurs, on le fait avec plaisir à la limite. Ce n'est pas seulement par rapport à Toulouse. C'est juste que les circonstances étaient différentes cette fois. Si Jean-Baptiste Poux avait joué la semaine dernière, je vous dirais : "D'accord, ils ne veulent pas prendre de risques" et je comprendrais. Mais ça vient après quinze jours de vacances, il n'a pas joué avec l'équipe de France, ni avec son club et ne va pas jouer ce week-end alors que cela lui aurait fait du temps de jeu. On l'en empêche parce qu'on a signé un protocole disant que même celui qui n'a pas joué ne doit pas jouer en suivant. C'est là que c'est complètement stupide. On ne parle pas de la santé du joueur, on est seulement dans les textes sans comprendre pourquoi on les a écrits."

Mise au point de la LNR

La polémique est déjà là. Au point que la LNR a senti le besoin de faire une mise au point par communiqué de presse lundi soir. Elle y précise notamment que "cette disposition a été discutée et conclue dans le cadre de la préparation optimisée de l’Equipe de France durant les quatre ans d’application de la convention dans laquelle la FFR et la LNR ont chacune consenti des efforts. Les Assemblées Générales de la FFR et de la LNR ont adopté cette convention en juillet dernier. Il n’a jamais été question pour les deux instances que sont la FFR et la LNR de déroger à cet accord pour quelque joueur que ce soit." Le sujet est clos donc, mais les rancoeurs toujours aussi vivaces. Les problèmes de calendrier et de mise à disposition des internationaux n'ont décidément pas fini de polluer le rugby français. Et les dirigeants des clubs devraient surveiller avec attention les performances des Tricolores au pays de Galles le 26 février. Ils n'ont pas intérêt d'avoir des crampes au Millennium...

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