Toulouse offre des garanties

Après l’espoir né d’une victoire contre Cardiff en H Cup, Toulouse a évité cette fois de verser dans la désillusion : point de revers à domicile face à Perpignan, champion de France en titre mais une victoire au forceps pour mettre un point final à une année 2009 à tendance sombre avec quatorze défaites parmi lesquelles un quart de finale européen contre Cardiff et une demi-finale de Top 14 contre Clermont… Franchement beaucoup pour le triple champion d’Europe.

Espoir/désillusion : le schéma était trop classique pour le Stade toulousain depuis le début de saison. Mais contre Perpignan, Toulouse a donc peut-être enfin changé de dimension. Une statistique déjà : le quatrième du Top 14 a réussi à battre pour la première fois de la saison une des sept premières équipes du championnat. Au Stadium, c’est donc l’Usap qui a baissé les bras. Une victoire au bout d’un terrible combat, d’une guerre des rucks sans temps mort qui a été finalement validée par une interception de Clément Poitrenaud sur une passe à l’aveugle devant sa ligne d’Alvarez-Kairelis pour Porical. Une victoire au bout du suspense. Mais qui pourrait signifier le vrai départ du Stade toulousain beaucoup trop contrarié par les blessures et les doublons depuis le 15 août et le premier round de la saison victorieux à Montauban. Un soulagement ? Guy Novès peste : "Je ne suis pas soulagé. Il y a beaucoup de matchs comme celui-là, très durs. C’est un bonheur pour nous de gagner parce que ce n’était pas facile, c’était une grosse équipe en face déterminée pour gagner : la preuve, elle était venue avec tous ses cadres. On savait que ce serait dur, ça l’a été. Mais on a opposé beaucoup de courage. Il y a eu des hauts et des bas mais on a fait preuve de solidarité."

Confirmation attendue

Novès va plus loin : ne vous inquiétez pas pour eux. "J’en ai marre qu’on me demande si nous sommes rassurés. À Perpignan au match aller, on s’incline de deux points et encore, avec des erreurs d’arbitrage. De Clermont, nous sommes revenus avec le point de bonus défensif. Il faut arrêter de demander : rassuré ? Pas rassuré ? Contre Perpignan, on a mis du cœur. On croit en nous, en notre jeu." Tout n’est pas parfait mais Toulouse a des raisons de garder la tête haute : sa défense, l’impact de son coaching – après l’Usap Novès rendait hommage : "les remplaçants ont fait le boulot", sa tenue en mêlée même si le pack catalan a imposé une épreuve de force terrible. De l’ouverture, Skrela a aimé : "l’Usap était solide en conquête et on a eu du mal à lancer le jeu. Et puis on a su corriger le tir. On s’est resserré et on n’a rien laissé passer. Il y a du positif dans l’étatd’esprit et le courage."

Alors 2010 en fanfare ? L’ouvreur y croit mais tempère quand même l’euphorie. "Cette année en Top 14, on n’a pas encore réussi à trouver la bonne carburation, à enchaîner, à prendre beaucoup de points à l’extérieur. D’où une première partie de saison en dents de scie. On est rassuré sur le plan des résultats mais il y a encore du travail en fare. Perpignan, c’est un bon match, un rendez-vous bien maîtrisé. On a marqué quand il le fallait. On a été pragmatiques. Mais il va falloir être encore plus ambitieux."

Il va falloir le confirmer à Bayonne, première étape de l’année 2010. Parce que c’est loin d’Ernest-Wallon que Toulouse va devoir franchir un cap. Parce que Bayonne a désormais un statut de relégable. Parce que Toulouse doit assurer avant de perdre encore ses internationaux durant le Tournoi. Aussi parce que la Coupe d’Europe va arriver vite et que la préparation doit être optimale. Enfin et surtout parce qu’à multiplier les victoires, des questions ne se poseront plus en conférence de presse du Stade toulousain…