L’heure de passer la troisième

Et si Toulouse avait enfin lancé sa saison ? Depuis l’entame de l’exercice, le club haut-garonnais avait alterné bonnes et mauvaises sorties. Convaincants à certains moments, poussifs à d’autres, les hommes de Guy Novès manquaient de régularité et ont donc mis du temps à trouver leur rythme de croisière. Certainement le besoin d’un déclic, d’un match référence… Celui-ci est intervenu sur la pelouse du Stade de France, face au Stade français, avec une nette et large victoire (29-0). Avant la confirmation, une semaine plus tard, contre Montpellier (34-3). Au cours de ces deux rencontres, tous les ingrédients de la partition parfaite étaient réunis. "Nous sommes sur une bonne dynamique. L’équipe est appliquée et sur la bonne voie", garantit l’ailier Vincent Clerc, qui vient de prolonger pour trois saisons avec le club toulousain, dans La Dépêche du midi. Et Toulouse a l’occasion d’enchaîner, ce week-end, un troisième succès consécutif. Une première cette saison.

Cette série serait avant tout symbolique mais elle démontrerait que les Toulousains ont franchi un cap à tous les niveaux. Physiquement, mentalement et sur le plan du jeu. De bon augure au moment d’entamer une dernière ligne droite qui s’annonce chargée. Vincent Clerc détaille : "On entre dans le sprint final, celui du Top 14 où on lutte pour la meilleure place possible en vue des phases finales, puis ce quart de finale de Coupe d’Europe (contre le Stade français, le 11 avril, NDLR). Nous avons devant nous deux mois très concentrés en grands rendez-vous, deux mois hyper intenses". La meilleure place possible en championnat : c’est la première, voire la seconde ! En effet, toutes deux offrent directement un billet pour les demi-finales, sans passer par la case barrages. Et les Haut-Garonnais sont revenus à deux points du leader, et à une longueur du dauphin…

"Plus l’adversaire met le match en valeur…"

En somme, les Toulousains paraissent trouver la forme à l’instant crucial. "Il n’y a plus de calcul à faire, il nous fait enchaîner les victoires", explique Vincent Clerc. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les internationaux ont également fait leur retour après leur campagne victorieuse dans le Tournoi des 6 Nations. Dans quel état ? En début de semaine, Guy Novès a déjà trouvé les mots pour les remotiver : "On va vite voir si leur intention est de jouer avec le maillot rouge et noir ou de prendre des vacances en se disant qu'ils ont joué avec les Bleus et qu'ils méritent des congés. Moi, je crois qu'on est des pros. Ils sont suffisamment bien payéspuisqu'avec ce grand chelem, ils vont quasiment doubler leur salaire. Je ne pense pas qu'en plus, on va doubler leurs vacances…" Cela a le mérite d’être clair, même si tous ne devraient pas être alignés à Saint-Sébastien.

Saint-Sébastien… Anoeta… Un des sommets de la saison comme théâtre d’un éventuel troisième succès de rang. Et en face, les Biarrots, qui abattront leur dernière carte, veulent profiter de cet événement considérable pour se relancer dans la course aux barrages. Pour autant, les Toulousains ne sont pas impressionnés. Surtout pas Guy Novès… "Plus l’adversaire met le match en valeur, plus c’est facile pour nous de concentrer les joueurs", assure le manager, toujours dans La Dépêche du midi. Et son argumentation s’appuie sur un exemple teinté d’ironie mais difficilement contestable : "Quand on va jouer au Stade de France, avec les pompom girls, on ne s’occupe pas des pompom girls". Ses hommes l’ont prouvé il y a trois semaines…