Durand et l’Usap à un tournant

En se rendant en leur cathédrale Saint-Jean-Baptiste, les adeptes de l’Ovalie catalane n’allument plus un, mais deux cierges. Le premier, pour garder précieusement le Brennus en Catalunya et le second, pour conserver leur fils adoptif et capitaine de route, Nicolas Durand. Éventuellement, un troisième pour le XV de France…
Mais en cette ouverture de Tournoi, les supporters perpignanais gardent un œil attentif sur le parcours de leurs protégés. Les vacances de Nicolas et ses coéquipiers attendront le printemps. Ce vendredi soir, ils partent à la quête du temps perdu et des points égarés sur la pelouse de Jean-Dauger. Cette rencontre de la 14e journée, initialement prévue le 28 novembre, avait été reportée après le passage de la grippe A au-dessus d’Aimé-Giral.

Mieux vaut tard que jamais. Mais mieux aurait valu plus tôt. Car, l’Aviron moribond de l’automne a retrouvé sa fierté de Bayonnais, depuis la victoire de prestige face au voisin biarrot (15-0)."Nous allons affronter une équipe qui a un grand besoin de points et qui a prouvé tout son potentiel face à Biarritz", reconnaît Nicolas Durand. Pas de quoi effrayer un champion. Même un champion défait neuf fois en onze déplacements, cette saison. "Je ne suis pas inquiet. L’équipe a déjà prouvé qu’elle pouvait gagner à l’extérieur, au Racing-Metro et à Paris. Mais c’est vrai que cette année, chaque match devient plus compliqué, surtout à l’extérieur."

"Rien n'est encore signé"

À sept étapes de la ligne d’arrivée, les Catalans ne peuvent toutefois plus se contenter d’excuses universelles ou de lambeaux de certitudes. Surtout avant une épique trilogie : après Bayonne, les Catalans s’aventureront à Sapiac, le 20 février, puis à Marcel-Michelin, le 6 mars. Avec seulement cinq points de retard sur le leader castrais et neuf d'avance sur Brive, septième, tout reste possible. Pour le meilleur et aussi… "Nous avons deux déplacements très importants pour la suite de notre saison. Après nos matchs à Bayonne et Montauban, nous serons presque fixés sur notre classement final. Soit nous serons placés pour décrocher une place directe en demi-finales, soit nous devrons lutter pour les barrages."
Alors, sortons les calculettes et le tableau des hypothèses... Pas encore, temporise la voix du sage. La vérité se trouve peut-être ailleurs. "Au-delà du classement, notre objectif est clair : les huit matchs qui nous restent doivent permettre à l'équipe de se rapprocher de son meilleur niveau, aussi bien physiquement que mentalement." Les deux victoires bonifiées face au Racing-Metro (31-12) et Bourgoin (49-20), en janvier, ont d'ores et déjà rassuré sur l'efficacité du collectif catalan version 2010. "L’important est de continuer à emmagasiner de la confiance et de la sérénité pour parvenir à gagner les matchs décisifs. Après, l’avenir nous dira à quelle place nous finirons."
Tiens, en parlant d’avenir… Où se poursuivront les aventures du petit Nicolas la saison prochaine ? La rumeur envoie le demi de mêlée dans les mailles du séducteur Racing-Metro. "Je tiens à affirmer que rien n’est encore signé. Je suis en pleine discussion avec Perpignan qui veut me garder, mais aussi avec d’autres clubs. Il y en a plusieurs sur les rangs. Je serais fixé d’ici la fin du mois." Supporters catalans, à vos cierges...