Milloud : "J'ai douté"

Par Rugbyrama
  • Olivier Milloud Bourgoin retour
    Olivier Milloud Bourgoin retour
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19 mois après son dernier match, le 28 mai 2008, le Berjallien Olivier Milloud, 34 ans, a rechaussé les crampons jeudi contre Overmach Parme. Entré à l’heure de jeu, le pilier aux 50 sélections tricolores a savouré son retour d’enfer après trois opérations et un an et demi de galère.

Quelles ont été vos sensations lors de votre retour sur le terrain jeudi ?

Olivier MILLOUD : Ça s’est bien passé. Ça faisait longtemps qu’on attendait ça… Il y a eu beaucoup d’appréhension, beaucoup d’émotions. J’ai été très bien entouré et on peut dire que les choses se sont bien passées.

Comment vous êtes-vous senti physiquement ?

O.M. : Très juste ! Mais c’est normal. Je savais qu’il me restait encore énormément de travail pour retrouver un niveau correct. Il va falloir encore bosser, beaucoup bosser.

Pour ce faire, vous avez décidé de ne pas prendre de vacances en cette période de fêtes.

O.M. : Oui. J’étais conscient que, compte tenu de ma situation, il serait difficile d’en prendre de toute façon. Mais cela fait partie des choses qui ne me dérangent pas.

Pour vous, que signifie ce retour après dix-neuf mois de galère ?

O.M. : Maintenant, je sais que je peux rejouer et que je suis redevenu un joueur de rugby. Pour le mental, c’est très bon !

Avez-vous douté de rechausser les crampons un jour ?

O.M. : Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas eu de moments compliqués à gérer… J’ai douté, oui, même si j’ai toujours eu confiance en moi et en mes capacités. C’est bizarre, en vingt ans, je n’ai pas eu grand chose et là, en deux ans, j’ai cumulé les blessures graves… Ça a été dur effectivement.

Comment gère-t-on, quand on est sportif de haut-niveau, un an et demi loin des terrains ?

O.M. : C’est compliqué, c’est sûr… Même si tu sais que tu es dans le groupe, que tu en fais partie, tu es toujours un peu en marge et tu subis les performances de tes potes. Forcément, tu es en marge. Et quand tu es habitué à être dedans, toujours, c’est vraiment compliqué. Surtout quand tu ne sais faire que ça et que tu ne fais plus ce que tu aimes.

Comment gérer cela alors ?

O.M. : En s’entraînant, en faisant ce que tu peux, en te raccrochant à ce que tu peux. Tu cherches du réconfort à la maison, auprès des autres joueurs… C’est ça qui te permets de ne pas t’écrouler.

La mauvaise situation, sportive et extra-sportive, de Bourgoin, a-t-elle rendu les choses encore plus difficiles ?

O.M. : En tout cas, ça ne les a pas facilitées. Tant bien que mal, j’ai essayé d’aider mes coéquipiers sportivement, juste par des paroles parfois ou en m’entraînant avec eux, avec mon statut de joueur d’expérience.

Votre blessure vous a-t-elle poussé aussi à intégrer le comité directeur du club avec Julien Frier ?

O.M. : C’était un souhait. Nous voulions qu’il y ait deux joueurs au comité directeur pour représenter le sportif. De par notre ancienneté, notre expérience, c’était à nous de prendre ce rôle.

Vous l’avez pourtant quitté un peu moins de deux mois après votre arrivée, estimant "ne pas avoir été entendus". Avez-vous des regrets aujourd’hui ?

O.M. : Cela s’est révélé très très compliqué à gérer. Etant blessé, ça l’était déjà pour moi alors je n’imagine pas ce que cela a dû être pour Julien, qui était capitaine et qui jouait tous les dimanches. Ça a vraiment été compliqué, oui…

Etes-vous inquiet pour le CSBJ ?

O.M. : Dire que je ne le suis pas serait un gros mensonge. Il y a tellement de moments où des choses concrètes ont été avancées et où rien n’est venu… Pourtant on y croit encore, non pas au miracle, mais du moins on sait qu’on peut s’en sortir.

Avez-vous l’impression de pouvoir mieux aider votre club maintenant que vous êtes revenu à la compétition ?

O.M. : En tout cas, je peux maintenant faire la meilleure chose que je sache faire pour l’aider.

Quelles sont vos ambitions désormais ?

O.M. : Je veux seulement retrouver un niveau correct. Je ne peux que progresser désormais. J’ai encore beaucoup de travail physique à fournir pour raccrocher le bon wagon. Je n’arrive pas trop à expliquer ce que je ressens. Disons juste que je suis très, très satisfait d’être revenu.

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