Sur le bord de la route...

Par Rugbyrama
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A l'image du pilier dacquois Julien Brugnaut, plusieurs joueurs renommés du Top 14 et de Pro D2 n’ont pas trouvé de club au terme de la période officielle des mutations, qui s’est clôturée mardi à minuit. Si la période est délicate, ils ont encore des solutions.

Sylvain Deroeux, le président de Provale, le confirmait à la fermeture du marché des transferts : "Depuis deux ou trois ans, on s"aperçoit que de plus en plus de joueurs sans club sont des internationaux. Avant, une sélection et un exploit avec les Bleus donnaient dix ans de contrat. Maintenant, on obtient trois ans tout au plus." "Inquiet" à ce sujet, le syndicat des joueurs évoque l"évolution logique "de ce qu"est le rugby aujourd"hui, à savoir un sport professionnel à part entière, avec ses caractéristiques."

Cette évolution – baisse des budgets, donc de la masse salariale et des salaires – est en grande partie due à la crise et ce sont les joueurs qui en payent les conséquences. Des rugbymen renommés se retrouvent aujourd'hui sans contrat. Les plus connus sont le pilier de Dax Julien Brugnaut (27 ans, 2 sélections), l'ailier parisien Nicolas Jeanjean (28 ans, 9 sélections), le troisième ligne de Castres Alexandre Bias (28 ans, champion du monde – 19) ou encore du troisième ligne de Pau Sorin Socol (32 ans, 43 sélections avec la Roumanie). Ils traversent une passe difficile : "C'est une période délicate", reconnaît Brugnaut. "Ce n'est pas simple de s'entraîner tout seul, renchérit Alexandre Bias, actuellement en rééducation après une opération d'une cheville. On n'a pas trop l'habitude de ça, on travaille tout le temps en groupe normalement. Mais il faut en passer par là."

Contacts à l'étranger

Pas d'abattement toutefois chez ces joueurs. Inscrits sur la liste officielle des chômeurs de Provale – dont une première version sera communiquée d'ici la fin de la semaine -, ils disposent de plusieurs semaines de délais pour trouver un club. Nicolas Jeanjean confirme : "Pour le moment, rien n'est définitif, grâce à ce délai supplémentaire mais aussi parce qu'il n'y a pas de date butoir à l'étranger." C'est vers les pays anglo-saxons en effet que ces joueurs se tournent avant d'envisager une saison en Pro D2 voire l'arrêt de leur carrière.

A 32 ans, Sorin Socol se projette déjà vers l'avenir. En vacances après avoir disputé la Coupe des nations avec la Roumanie, il est en train de monter une société de commerce de marbre et de granit. "Je voudrais bien faire la prochaine Coupe du monde et j'espère être pris dans un club en tant que joker médical. Je vais continuer à m'entraîner pour ça mais je n'ai plus 25 ans et je me disais que j'arrêterais d'ici deux ou trois ans. Alors si ça arrive maintenant, tant pis. Je sais quoi faire après." Ce n'est pas le cas de tout le monde malheureusement. Cette année, le rugby professionnel français comptera deux fois plus de chômeurs que l'an dernier (entre 70 et 80). C'est là que Provale entre en jeu. C'est la crise et les clubs de rugby sont des entreprises comme les autres...

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