Toulouse entre dans le dur

Au sujet d'un éventuel doublé H Cup-championnat, Guy Novès déclarait lundi dans Midi-Olympique: " Parlez-en encore cette semaine, après on verra. Moi je n'ai pas envie de l'évoquer.C'est simplement impossible. Je ne peux pas le demander aux joueurs. On ne peut pas rivaliser à ce niveau-là avec des clubs qui attendent patiemment qu'on se présente ". Lorsqu'il évoque ces clubs qui attendent éventuellement d' affronter Toulouse, il pense sûrement à Perpignan, qui aura eu trois semaines pour préparer sa demi-finale, contre le vainqueur du quart de finale entre le Castres et le Stade.

Car c'est bien à ce niveau que se situe l'impossibilité du doublé selon Guy Novès: ce n'est pas le nombre de match qu'il reste en cas de succès contre Castres (quatre si l'on compte la finale de coupe d'Europe), mais la différence de préparation et de temps de récupération entre le club de la ville rose et ses futurs adversaires. Un désavantage que les Castrais, exemptés de match le week-end dernier pour cause de demi-finales de H Cup, minimisent. Laurent Travers, l'entraîneur du CO, préfère stimuler et avertir ses troupes en insistant sur la force actuelle des Toulousains: " Ils sont monstrueux devant et, après leur qualification pour la finale de la H Cup, ils vont jouer d'autant plus libérés. C'est là qu'ils sont dangereux. Ce sera très compliqué. "

Jauzion : " Tout jouer à fond jusqu'à la fin "

Depuis le début de la saison, le manager toulousain, lui, n' hésite pas à dénoncer les effets du rythme démentiel imposé aux équipes engagées sur les deux compétitions: " Le calendrier n'est pas fait pour qu'une équipe française réalise le doublé. C'est flagrant ". De là à penser que Guy Novès n'y croit pas au fond de lui, il ne faut pas être naïf. Derrière le discours très sage et raisonnable de façade, tout un groupe est soudé, uni, et prêt à aller le plus loin possible pour honorer le maillot et l'histoire d'un club qui hait la défaite. Lancés sur leur dynamique européenne, les joueurs du Stade semblent, pour la plupart, atteindre leur pic de forme au moment d'attaquer la dernière ligne droite. Dès le début de la saison, l'équipe est programmée par les préparateurs physiques du club pour aborder ce sprint final dans des conditions optimales.

Et même si le menu des semaines à venir s'annonce copieux et usant pour les corps en cas de victoire contre les Tarnais, la tête est là pour prendre le relais des ambitions toulousaines: " Je pense que c'est faisable. Comme mes coéquipiers, je suis un charognard, je veux tout gagner. Le physique est là. Il ne faut surtout pas se poser de questions et tout jouer à fond jusqu'à la fin ", lance un Yannick Jauzion offensif, revigoré par des performances à nouveau étincellantes ces dernières semaines. Si les candidats au Brennus peuvent toujours espérer une baisse de régime sur le plan physique des Haut-Garonnais, ils savent désormais qu'en ce qui concerne leur état d'esprit, ils sont morts de faim.