Castres, le sursaut d'orgueil

Pour le premier match délocalisé de la saison, Castres et Toulouse avaient rendez-vous avec l’antre d’une équipe mythique : Béziers et ses onze Boucliers de Brennus. Sous une chaleur étouffante malgré le fait de jouer en soirée, les Tarnais sont les mieux rentrés dans la partie pour prendre un avantage qui s’avèrera décisif au final. En effet, sur leur première incursion, ils ouvraient le score par l’intermédiaire de McIntyre, auteur d’un drop (2e). L’idéal de prendre de l’avance surtout face à des Toulousains en confiance après leur festival offensif contre Agen la semaine dernière. Le problème pour le champion d’Europe, c’est qu’il avait bien du mal à rentrer dans la partie et n’arrivait pas une seule fois à enchaîner. Le CO, au contraire, se montrait réaliste et Teulet montrait toute sa classe sur pénalité (12e) sanctionnant une faute d’Heymans. Les Haut-Garonnais faisaient preuve d’une incroyable indiscipline, concédant cinq pénalités dans les douze premières minutes du match.

Et dans la foulée, les protégés du duo Labit-Travers prenaient le large après une prise de balle de Diarra en touche à 5m de l’en-but toulousain. Albouy dynamisait et trouvait McIntyre. Ce dernier, prenait l’intervalle et servait intérieur Masoe qui allait à dame (16e). Un essai validé par M .Berdos mais le troisième ligne néo-zélandais avait lâché le ballon au moment d’aplatir. Castres était récompensé de par son envie et faisait preuve d’un réalisme glacial. En trois incursions dans le camp toulousain, il inscrivait treize points. Une drôle de performance face à des Stadistes apathiques et à dix mille lieues de la copie rendue contre Agen. Doussain débloquait le compteur de son équipe (32e) mais à la pause, le débours de dix unités infligeait un rictus de consternation au manager toulousain Guy Novès.

Un énorme déchet !

Au retour des vestiaires, les fautes d’indiscipline s’enchaînèrent. Les deux formations ne comprenaient pas qu’on ne pouvait pas protéger son partenaire lors des renvois ! Doussain (44e, 46e) et Teulet (45e, 51e) se chargeaient de faire fructifier le score mais sur le terrain, le spectacle offert n’était guère emballant. Toulouse dominait largement en mêlée fermée sans que cela ne soit récompensé par M.Berdos. Les Haut-Garonnais tentaient de jouer mais la machine s’avouait enrayée. La prestation défensive castraise se montrait de qualité, bien aidée aussi par l’étonnante maladresse de son adverse qui perdait un nombre incalculable de ballons (12 turnovers et 11 en-avant sur la rencontre !). Un déchet important qui profitait au CO.

Teulet creusait le trou toujours sur pénalité (66e) et mettait son équipe à l’abris avec un avantage de treize unités. Mais c’était sans compter sur le réveil des champions d’Europe qui marquaient un essai après une pénalité rapidement jouée à la main par Florian Fritz. David défonçait tout sur son passage et Nicolas était à la conclusion (69e). Teulet ratait par la suite une pénalité (71e), laissant aux Toulousains le gain du bonus défensif. Castres s’impose en toute logique (22-16) et retrouve le sourire après son échec inaugural face à La Rochelle. Surtout, les partenaires de Luc Ducalcon mettent fin à une série de cinq revers de suite en championnat, la dernière victoire remontant au 27 mars face à Bayonne. Toulouse devra se satisfaire d’un point dans une rencontre où il fit preuve d’un énorme déchet. Et ce n’est pas forcément dû à des mains moites. Guy Novès et son staff risquent de mettre les pendules à l’heure à l’entraînement lors de la semaine qui vient. Car c’est le leader, le Stade français, qui rendra visite aux Toulousains samedi prochain pour le choc de la troisième journée.