Traille: Le retour du patron

Attention, Damien Traille est de retour. Contre Clermont, il a joué son premier match en tant que titulaire depuis six mois, à l'ouverture en plus, le poste qu'il souhaite occuper en priorité. Investi du rôle de capitaine, il s'en est particulièrement bien sorti, d'abord dans l'animation offensive, comme lors de l'extraordinaire deuxième mi-temps contre l'Ulster. Il n'avait pourtant disputé que 45 minutes des deux confrontations européennes et endurer 80 minutes d'un match de Top 14 n'était pas chose évidente.

Un véritable chef d'attaque

Sa présence physique pour attaquer la ligne et sa précision gestuelle dans les passes ont été remarquées dans une équipe qui n'a pas inscrit beaucoup d'essais (un seul de Bolakoro sur une passe au pied de Yachvili) mais qui a quand même produit trois ou quatre belles offensives : "Nous avons essayé de varier, mais nous avons pas mal attaqué autour du numéro 10 adverse. Je pense qu'au final, nous avons fait pas mal de jeu contrairement à ce qu'on dit du BO d'ailleurs, trop souvent caricaturé comme une équipe qui ne serait pas offensive. Mais je suis conscient que nous ne sommes pas encore au point en ce qui concerne l'efficacité." Damien Traille est à créditer d'un quasi sans faute dans ses décisions et il a plusieurs fois soulagé son équipe par son jeu au pied "king size". Dimitri Yachvili lui a d'ailleurs rendu hommage, lui qui se sentait un peu seul dans le rôle du gars qui tape loin devant pour faire reculer l'équipe adverse : "Ce poste à l'ouverture lui correspond bien en raison de ses qualités au-dessus du lot." Quand ils jouent ensemble, on imagine que c'est difficile de défendre sur la charnière du Biarritz olympique.

Et maintenant les Bleus ?

Très entouré dans le vestiaire d'Aguilera pour son retour en tant que patron, Damien Traille fut évidemment questionné sur l'équipe de France dont le groupe sera donné ce mercredi après-midi : "Je viens juste de revenir. C'est difficile d'espérer quelque chose et je préfère ne pas y penser, je reste concentré sur le BO." Mais il évident que ses 73 sélections peuvent être aussi bénéfique aux Bleus. Surtout, son expérience pourrait venir soulager un groupe tricolore qui reste sur un échec retentissant au mois de juin en Argentine. A moins d'un an de la Coupe du monde, il pourrait être le guide d'une ligne d'attaque française jeune et encore inexpérimentée.