Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie Ollie PHILLIPS - Octobre 2010 - Stade Francais
    Joie Ollie PHILLIPS - Octobre 2010 - Stade Francais
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils vous racontent la grande partition jouée par Toulouse, la puissance de Fonua ou la performance de Phillips.

Stade français/Toulon : 22-15 – Arnaud BEURDELEY

L'an passé, il était la dernière roue du carosse. Celui qu'on couchait en dernier sur une feuille de match quand le chauffeur du bus n'était pas disponible. Mark Gasnier retourné dans ses pénates, Mirco Bergamasco passé chez le voisin francilien, Ollie Philipps est aujourd'hui en passe de devenir un ailier incontournable du Stade français. Et pour cause. Ses appuis déroutent, sa vitesse laisse pantois. Et avec Julien Arias, en grande forme (internationale ?), ils composent une paire imprévisible. Les mauvaises langues diront toujours que, faute de mieux, c'est lui qui enfile le plus souvent le maillot floqué du numéro 11. Alors certes, force est de reconnaître que l'ancien capitaine de l'équipe d'Angleterre à 7 n'est probablement pas le meilleur défenseur que Paris ait connu. Mais, pour ce qui est de l'attaque, il en connaît un rayon, le "rosbeef" comme le surnommait Jacques Delmas. Et ce n'est pas une surprise d'avoir vu Ollie Philipps, sourire toujours solidement accroché aux lèvres, non seulement inscrire le seul essai de la rencontre de samedi face à Toulon, mais aussi être à l'initiative du drop de Beauxis, délivrant définitivement le club de la capitale. Pour une telle performance, le jour de l'anniversaire de Max Guazzini, on verrait bien ce dernier demander à la Reine de l'anoblir. "Sir Ollie Phillips", ça aurait de la gueule, non ?

Castres/Agen : 38-11 – Emilie DUDON

A Agen, on manque de joueurs puissants. C'est l'un des principaux problèmes du club en ce début de saison. Mais le SUALG détient en la personne d'Opeti Fonua l'un des plus robustes rugbymen du championnat. Depuis son retour de blessure, contre le Stade français lors de la huitième journée, le bulldozer tonguien fait avancer toute son équipe. Et reculer ses adversaires. On se souvient qu'il avait fait exploser Mathieu Bastareaud il y a un mois. Il a récidivé le week-end dernier à Castres, mettant l'effrayant all black Chris Masoe sur les fesses. On jouait la 18e minute de jeu et Agen rivalisait encore. Ensuite, les choses se sont gâtées pour les Lot-et-Garonnais et Fonua ne s'est plus illustré. Mais il reste un phénomène. Et la meilleure arme des Agenais. Son entraîneur Christian Lanta dit de lui qu'il "n'est pas encore dans sa forme optimale" et lui-même affirme n'être qu'à "80%" de ses capacités. Ça promet. Reste que, malgré ses 137 kg, le joueur de 24 ans ne peut pas peser bien lourd dans une équipe qui semble actuellement trop légère pour le Top 14.

Toulouse/Perpignan : 38-29 - Philippe KALLENBRUNN

Combien d'équipes auraient résisté à ce Stade toulousain-là ? Les joueurs de Guy Novès ont disputé leur meilleur match de la saison, samedi, au Stadium. Après un incroyable début de rencontre où ils furent rapidement menés 13 à 0, les Rouge et Noir ont progressivement recollé au score avec beaucoup de maîtrise et ce brin de réussite qui sied à ceux qui entreprennent. Impressionnante, la machine toulousaine, d'autant que l'Usap, en quête de points, n'était pas venue faire de la figuration ! Sous les yeux d'Emile Ntamack, les Bleus du Stade ont également rassuré : Servat, Dusautoir, Jauzion et Médard, notamment, ont affiché une forme internationale et pris une part prépondérante à la victoire des leurs. La leçon de cette démonstration ? Au regard de sa performance, Toulouse paraît aujourd'hui en avance sur les autres gros bras du championnat.

Biarritz/Clermont : 16-13 – Jérôme PREVOT

Franchement, Clermont est passé très près de la victoire à Aguilera (défaite 16-13 après avoir mené 10-6 à la pause). Il s'en est fallu de très peu, surtout dans les dix dernières minutes, ce qui doit adoucir les critiques de ceux qui fustigent la huitième place des champions de France. Mais le match a basculé sur le carton jaune de Davit Zirakashvili poussé à bout par Sylvain Marconnet. Les Clermontois étaient les plus forts, mais c'était bien les Biarrots les meilleurs.

Montpellier/Bourgoin (28-3) – Guillaume VERDIER

Au stade Yves du Manoir de Montpellier, nous nous étions habitués au spectacle. Un rugby comme on l’aime, basé sur le jeu au sens propre du terme. Des attaques fulgurantes, dans l’axe comme au large, des renversement inattendus, des percées incroyables avec toujours un soutien omniprésent. Tour à tour, les plus grandes équipes comme Toulouse, le Racing-Métro ou encore Castres ont vu leur défense mal en point devant le jeu léché des hommes de Fulgence Ouedraogo. Avec tant de promesses, le public Montpelliérain est devenu exigeant. Et face à Bourgoin, ces ambitions rugbystiques n’ont été qu’un vague souvenir, au grand dam du public. Le souvenir d’un début de saison flamboyant, sous la chaleur de la fin d’été. Hélas, voici l’automne venu, et avec les premiers jours de froid les belles intentions ont laissé place au pragmatisme. Fidèle à son image d’empêcheurs de tourner en rond, les Berjalliens ont tout tenté mais sans grande réussite. Il n’était alors pas rare au stade d’entendre des "on s’ennuie", "quel mauvais match" ou encore "on ne peut retenir que le résultat" venus des spectateurs. Heureusement que Mamuka Gorgodze était là pour faire le spectacle… Mais au final et bien qu’en ayant souvent laissé le jeu aux visiteurs du jour, c’est bien Montpellier qui l’emporte, bonus offensif en poche. Même en pratiquant un jeu terne, avec un tempo qui n’était pas le sien auparavant, la victoire est de mise. On reconnait là habituellement les grandes équipes. Un match de reprise en somme, que l’on aura bien vite oublié. Vous l’avez bien compris, ce Montpellier-Bourgoin ne restera pas dans les annales…

La Rochelle/Brive (26-21) – Bruno FABIOUX

Tout le monde s'accorde pour dire que l'Atlantique Stade rochelais, des équipes du bas de tableau, est celle qui propose le plus de jeu. Le jeu le plus intéressant, en tout cas. De là à en faire un favori au maintien, il n'y a qu'un pas que d'aucuns franchissent allègrement. Reste... seize journées pour décrocher le pompon d'un tour gratuit en Top 14. Et à croiser les doigts pour que la poisse ne continue pas à sévir. Vu qu'elle a encore pointé son nez à Marcel-Deflandre, samedi dernier. Quand on a évacué Benjamin Ferrou sur une civière. Pied cassé et une absence évaluée à six semaines. Le malheur du meneur de jeu de l'ASR fera-t-il le bonheur de Damien Neveu, qui assurera l'intérim? Depuis qu'il s'est fait durement secouer les puces par Henry Tuilagi à Perpignan le 3 octobre, Damien Neveu n'a plus peur de rien. "Cette percussion, nous confiait-il ce week-end, je me demande encore comment je m'en suis relevé." Nous aussi.

Racing-Metro/Bayonne (15-9) - Léo HUISMAN

Pour ceux qui étaient passés par Colombes quand le Racing Metro officiait en Pro D2, le match de samedi a du rappeler de tristes souvenirs. En Pro D2, où le combat prime toujours sur le jeu, les Franciliens broyaient leurs adversaires grâce à leur puissance sans commune mesure. Ils gagnaient ainsi, à l’usure, sans déployer un jeu des plus attrayants. Vendredi, il y eu un peu de ça. La faute aux Basques venus avec l’intention de ne pas avoir d’intention de jeu, ou seulement celle de pourrir le jeu francilien. Les Racingmen eux n’ont jamais su trouver la solution et les pauvres spectateurs présents en ont payé les conséquences. Ah, parce qu’il y a bien quelque chose qui a changé au Racing. N’en déplaise à Max Guazzini, le stade de Colombes commence à trouver une âme. Lorsque Benjamin Boyet envoya une tentative de pénalité sur le poteau, une clameur retentit dans la nuit. Une clameur qui n’existait pas il y a encore deux ans.

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