Clermont, l'orgueil du champion

Par Rugbyrama
  • Elvis VERMEULEN - 02.04.2011 - Clermont Auvergne
    Elvis VERMEULEN - 02.04.2011 - Clermont Auvergne
Publié le Mis à jour
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Touché dans son orgueil, Clermont a écrasé Biarritz (41-13) et intègre de nouveau une place de qualifiable pour les phases finales. Volontaire, puissant à l'impact et inspiré offensivement, l'ASMCA a offert un récital et empoche le bonus offensif face à un Biarritz quelque peu démobilisé.

Ils l'ont fait. Après s'être dit leurs quatre vérités pour digérer leur non-match à Agen la semaine passée, les champions de France ont finalement tenu parole. Ils s'étaient jurés de ne plus jamais se mentir de la sorte. Aujourd'hui, ils ont vaincu avec panache un concurrent direct, Biarritz, s'offrant même le luxe de lui inscrire six essais. Vern Cotter, d'habitude si prompt à protéger ses hommes, a finalement eu raison de les mettre face à leurs responsabilités: "A partir de maintenant, il faut arrêter de parler car nous serons jugés sur nos actions". Message reçu fort et clair du côté des joueurs, Morgan Parra en tête, qui repris exactement les mots de son entraîneur. Fini de parler, place aux actes. Le pacte fut respecté dès les premiers instants de jeu, et cette entame tout simplement gigantesque des Jaunards qui sautèrent à la gorge des Biarrots. Trois minutes étaient à peine passées et James s'engouffrait déjà dans la défense basque, stoppé à cinq mètres de la ligne. Deux passes plus loin, Vermeulen s'écroulait dans l'en-but biarrot. Ceci n'était là qu'un tout petit aperçu de la suite: dix minutes plus tard, Joubert faisait parler sa puissance et résistait au plaquage de Vahafolau (17e), et Wesley Fofana effaçait trois défenseurs pour aller à dame (19e).

Vingt-deux à zéro après moins de vingt minutes de jeu, le décor était planté. Les Biarrots allaient vivre une sale après-midi malgré le beau soleil printanier qui chauffait l'enceinte du Michelin. Vingt-deux points, et une statistique: onze. Le nombre de plaquages manqués par les Biarrots en moins de vingt minutes. Impardonnable pour une équipe qui, malgré l'absence de ses cadres laissés au repos en vue du quart de finale de H Cup le week-end prochain, "venait pourtant faire un coup" comme le déclarait son ouvreur Julien Peyrelongue, dépité après la rencontre. Décriés après le match d'Agen, les avants clermontois ont voulu faire de leur victime un exemple, avec, en symbole, cette poussée monumentale de la bête auvergnate à la 29ème minute, alors acculée dans ses cinq mètres, et qui fissurait l'édifice biarrot. Avec le bonus offensif déjà en poche à la pause (22-0), le champion de France réussissait parfaitement son opération rachat.

Le faux réveil biarrot, le vrai réalisme clermontois

Au retour des vestiaires, les Biarrots sonnaient (enfin) la charge: coup d'envoi récupéré, enchainement de passes à hauteur et coup de pied rasant de Lesgourgues derrière la défense récupéré par Magnus Lund qui aplatit sans opposition. Biarritz avait enfin débloqué son compteur, et l'on espérait le match relancé. Il le fut, mais seulement pour un petit quart d'heure, avant que les Clermontois ne reprennent la rencontre à leur compte en inscrivant une nouvelle série de trois essais, le tout en moins de dix minutes avec Parra (56e), Debaty (62e) et Jacquet (64e). L'essai de Ngwenya, à cinq minutes de la fin, semblait bien anecdotique face à la correction reçue.

Les Biarrots n'ont en tout cas pas préparé leur rendez-vous européen de la semaine prochaine de la meilleure façon : eux qui souhaitaient engranger de la confiance en Auvergne avant de défier Toulouse à Anoeta, cet objectif semble pour le moins compromis, sans oublier que cette défaite les fait chuter de deux places au classement du Top 14. Ils sont désormais talonnés par Toulon, qui a vaincu haut la main le Stade Français à Mayol. Pas sûr que le staff biarrot, en faisant le choix de laisser ses cadres au repos, ait anticipé pareille déconvenue. Le champion de France a, en revanche, montré qu'il était toujours en course pour défendre son titre. Et de quelle manière !

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