Tian : "Un goût d'inachevé"

Par Rugbyrama
  • Sylvere TIAN - 04.11.2010 - Bourgoin
    Sylvere TIAN - 04.11.2010 - Bourgoin
Publié le Mis à jour
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Défait 20-37 dimanche lors du match "inversé" à Biarritz, Bourgoin s'est un peu plus enfoncé à la dernière place du Top 14. Le CSBJ, embourbé dans des soucis financiers et sportifs, n'y arrive pas. L'arrière Silvère Tian, débarqué cet été, tire un bilan lucide de la première partie du championnat.

Avec une nuit de recul, que retenez-vous du match à Biarritz ?

Silvère TIAN : Ce qui reste surtout, c'est un goût d'inachevé. Il s'agit d'une défaite un peu lourde compte tenu du scénario de la rencontre. Ce qui est désolant, c'est que nous avons pris des essais sur des petites erreurs. Et ça nous a obligé à aller chercher très loin pour essayer de revenir dans le match, sans succès. Les deux essais pris coup sur coup avant la mi-temps nous ont fait très mal.

On a tout de même vu des choses encourageantes durant ce match, en défense ou dans les rucks par exemple...

S.T. : Il y a eu des choses encourageantes, oui, mais quand tu prends vingt points au final, juste sur des petites erreurs, tu retiens surtout que c'est désolant. Imaginez-vous qu'on menait 13-11 à trois minutes de la mi-temps !

Que s'est-il passé alors ?

S.T. : Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de situations et ne sommes pas capables de les gérer correctement. L'équipe se met toujours en difficulté toute seule... C'était criant à Biarritz. Et c'est dommage parce que le club pouvait se remettre dans le coup et se redonner confiance.

Le fait que le match, prévu à Bourgoin, soit inversé en raison des conditions climatiques vous a-t-il perturbé ?

S.T. : Non, parce que nous aurions de toute façon joué à Biarritz à un moment ou à un autre... Et puis, cette inversion a provoqué beaucoup de rage dans le groupe. Une rage que nous n'aurions peut-être pas eue si le match avait eu lieu à domicile. On dit que cela nous a désavantagés mais, avant cela, nous n'avions pas été capables de l'emporter à Pierre-Rajon contre Clermont ou Bayonne.

Voilà maintenant le CSBJ à neuf points de Brive, le treizième du classement. S'agit-il d'un retard rédhibitoire ?

S.T. : Une victoire vaut quatre points alors tout peut aller très vite. Quatre points, c'est beaucoup et c'est peu à la fois. Ce qui est sûr, c'est que pour revenir, il va falloir gagner et casser cette spirale négative. Le problème, c'est que nous manquons de confiance et que ça va être difficile. Alors on s'accroche au fait que nous avons un jeu qui permet de marquer des essais et donner des difficultés à des équipes comme Biarritz, Toulouse ou Clermont.

Le CSBJ devrait connaître une deuxième partie de saison plus favorable avec sept réceptions et des déplacements à Agen et Brive. Comptez-vous là-dessus pour revenir ?

S.T. : Bien sûr mais il ne va pas falloir se rater. On avait dit qu'il fallait gagner contre Bayonne et on ne l'a pas fait. Agen est reparti de chez nous avec le point de bonus défensif et nous n'avons pas été capables d'aller le chercher à la Rochelle... C'est bien beau de parler et de faire des prévisions mais il faut surtout prendre des points. Et jouer à domicile n'est pas synonyme de victoire. Le club en a déjà fait la triste expérience.

Dans Midi Olympique, votre entraîneur Eric Catinot parle de "joueurs au bord de la crise de nerfs". Est-ce le cas ?

S.T. : Oui (il fait une pause). C'est vrai. On l'a vu sur le match à Biarritz. L'équipe ne fait pas toutes ces petites erreurs par hasard. En plus, Bourgoin n'est pas arbitré comme les autres équipes. Il faut le dire même s'il est difficile de critiquer l'arbitrage quand tu prends six essais comme ce fut le cas à Biarritz. Le CSBJ, c'est le petit, le dernier, celui qui va descendre, qui n'a pas le budget... D'une manière générale, la façon dont nous sommes arbitrés ternit l'image du rugby. Le rugby des terroirs est en train d'être mangé par celui des grandes villes et c'est dommage.

Quel est l'état d'esprit du groupe actuellement ?

S.T. : On veut absolument se maintenir sportivement. Si ça ne suit pas financièrement, c'est autre chose. Mais cela ne viendra pas de nous.

N'est-ce pas trop difficile à vivre au quotidien ?

S.T. : C'est dur. Parce que tu ne sais jamais ce qui va se passer, ce qui va se dire. Tu te dis en arrivant chaque jour qu'il va peut-être y avoir un souci... Alors nous, joueurs, nous essayons de nous sortir tout ça de la tête et de nous concentrer sur le terrain. Mais quand ça ne marche pas là non plus...

Le Challenge européen va-t-il vous permettre de vous vider la tête ?

S.T. : Je ne le crois pas. Cette compétition servira surtout à peaufiner notre jeu. Nous avons besoin de retrouver le goût de la victoire pour nous sauver. Sinon, le club va plonger dans la crise cet hiver.

La crise n'est-elle pas déjà là ?

S.T. : Elle est là financièrement mais Bourgoin n'est jamais descendu sportivement. Si cela devait arriver, ce serait une catastrophe pour la région et pour la ville.

Vous aviez refusé des offres d'autres clubs de Top 14, de Toulon notamment, pour venir à Bourgoin. Regrettez-vous ce choix aujourd'hui ?

S.T. : Je ne le regrette pas, non. Il s'agissait d'une décision réfléchie. Il y a eu pas mal de soucis en début de saison, tout n'a pas fonctionné comme prévu mais je suis content de connaître ce groupe. Après, ce qui arrive actuellement fait partie de la vie d'un sportif. Et des fois, on ne fait pas le bon choix.

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