Montpellier version haut de gamme

Et pourtant, cela avait mal commencé. Menés 13-0 dès la 17e minute et un essai cruel sur interception de Julien Saubade, faisant suite à deux pénalités de Jonathan Wisniewski, les joueurs de Montpellier auraient pu sombrer. Seulement voilà, ce MHRC millésime 2010-2011 n'abdique jamais. Les belles intentions entrevues la semaine passée à Biarritz se sont confirmées sur la pelouse du Stade Yves-du-Manoir. Dans la minute suivant l'essai de Saubade, Montpellier lâchait les chevaux. Les trois-quarts commençaient à réciter leurs gammes. Le jeune centre Geoffrey Doumayrou, 20 ans, faisait étalage de toute sa classe en inscrivant un doublé. Deux essais bien construits, emmenés par beaucoup de mouvement dans la zone de François Trinh-Duc (17-13, 25e). Un François Trinh-Duc dans tous les bons coups de son équipe. Formidable animateur, l'ouvreur montpelliérain s'est montré particulièrement à son avantage, gérant à la perfection le rythme et le tranchant des attaques de son équipe. Il a de plus réalisé une grande prestation au pied, inscrivant 16 points. Montpellier tuait le match avant la mi-temps, Nagusa profitant d'une bourde de VuliVuli pour aller inscrire un troisième essai (31e). La mi-temps était atteinte sur le score de 22-13, au terme de 40 minutes de grand standing.

Un Racing sur courant alternatif

Quand rien ne va... La deuxième période prenait les mêmes tournures que la première pour les joueurs des Hauts-de-Seine. Pris dans tous les duels, les Ciel et Blanc ont vu leur jeu se déliter au fil de l'avancement du match. Sans liant, sans âme, dépassé dans le combat, le Racing avait tout simplement moins envie de gagner que son adversaire. Pourtant, par intermitence, le Racing a montré tout son potentiel, derrière notamment, avec les bombes Bobo et Chavancy. Ce dernier à d'ailleurs réalisé une prestation majuscule...en défense. Le lot de tous les trois-quarts centre dont l'équipe est outrageusement dominée. "Nous nous sommes vus trop beaux", disait Sébastien Chabal au sortir du match. A tel point que lorsque la rencontre semblait terminée, plus d'une minute après la sirène, Geoffrey Doumayrou allait marquer l'essai du bonus après une contre attaque de soixante-mètre (80e+1). Montpellier avait plus envie. Cette fin de match en est le symbole le plus parfait. Reste que cette défaite fait très mal lorsque l'on analyse le calendrier à venir pour les Racingmen. Il faudra aller à Toulon pour la troisième journée, avant de recevoir Clermont. Deux gros morceaux. Tout sauf une sinécure.