Bilan: Clermont, et à la fin… rien
Prédestinés à tout remporter, les Clermontois ont finalement terminé la saison sans titre. Avec un sacré goût d’inachevé devenu récurrent.
TOUR D'HORIZON
Si la saison s’était arrêtée début mai, Clermont en aurait été le grand gagnant tant les Auvergnats paraissaient intouchables. Jusqu’au sprint final, l’équipe de Vern Cotter alliait beau jeu et efficacité comme peu de formations y étaient parvenues ces dernières années. Intraitables à Marcel-Michelin, défaits seulement six fois à l’extérieur toutes compétitions confondues, les Jaune et Bleu semblaient intouchables. Et pourtant, il a suffi d’un grain de sable pour enrayer une mécanique pas aussi irrésistible qu’on pouvait le croire. Un grain de sable nommé Toulon qui en l’espace d’une action en finale de H Cup a anéanti les espoirs de tout un peuple. Si l’on a coutume de dire qu’il faut payer pour apprendre, l’ASMCA a assurément beaucoup appris sur ce match. Car il lui a coûté très, très cher.
LE TOP: La saison régulière
Du mois d’août au mois d’avril, la saison clermontoise était en tous points magnifique. Grâce à une parfaite gestion de son effectif, Vern Cotter était parvenu à garder tous ses joueurs concernés avant les phases finales, à tel point que beaucoup d’experts parlaient de "deux équipes interchangeables" lorsqu’ils évoquaient la profondeur de banc auvergnate. Difficile donc de ne ressortir qu’un élément positif de cette saison de l’ASMCA, car ils furent nombreux; de la double victoire face au Leinster, au nul au Vélodrome contre Toulon avec une équipe largement remaniée en passant par l’élimination du Munster en demie de H-Cup. Les supporters Jaune et Bleu ont été gâtés. Seulement, sur ce gros gâteau il manquait une cerise dont l’absence a fait pleurer toute une région.
LE FLOP: Le sprint final
Avant les grands rendez-vous, tous les protagonistes ont coutume de dire que la rencontre se jouera sur "des détails". Rarement cette phrase aura été aussi vraie que lors de la finale de H Cup entre Clermont et Toulon. Alors que les Auvergnats menaient 15-9 et semblaient avoir pris le dessus en seconde période grâce à deux essais de Nalaga et James, ils s’évertuaient à relancer un ballon de leur camp. Un mauvais choix tactique que le RCT s’empressait alors de leur faire payer par l’intermédiaire de Fernandez Lobbé puis Armitage. Le premier grattait un ballon, le transmettait au second qui allait à dame non sans avoir chambré un Brock James impuissant. Wilkinson transformait et Toulon prenait définitivement l’avantage au score. Effondrés d’avoir laissé passer un titre qui leur tendait les bras, les joueurs Clermontois ne se relèveront pas et prendront une gifle, la semaine suivante en demi-finale de Top 14 face à Castres (25-9).
LE JOUEUR: Sitiveni Sivivatu
Arrivé en France à l’été 2011 Sitiveni Sivivatu avait réalisé un premier exercice des plus corrects en Top 14. Toutefois, ce n’était rien à côté de ce que l’international All Black a montré cette saison. Toujours juste dans ses choix offensifs, jamais pris à défaut en défense, il s’est avéré être le véritable leader de jeu de l’attaque clermontoise, n’hésitant pas à délaisser son aile pour se proposer partout sur le terrain. Son chef d’œuvre de la saison restera peut-être le quart de finale de H Cup face à Montpellier, au cours duquel il a écœuré à lui seul la défense héraultaise, en inscrivant un essai sublime après en avoir offert un sur un plateau à son capitaine Aurélien Rougerie.
LA REVELATION: Raphaël Chaume
Au départ barré par la concurrence du titulaire du poste en équipe de France (Thomas Domingo) et de sa doublure (Vincent Debaty), Raphaël Chaume a su se servir des circonstances pour tirer son épingle du jeu. Certes, il a terminé sa saison sur une pâle performance face à Castres, sombrant notamment en mêlée fermée à l’image du collectif clermontois. Toutefois, il ne faut pas que ce match fasse oublier toutes les promesses qu’il a auparavant laissées entrevoir et sans lesquelles il n’aurait jamais été titularisé par Vern Cotter pour une demi-finale de Top 14. Carl Hayman et Davit Kubriashvili se souviendront sans doute longtemps que le 10 novembre dernier, un jeune pilier gauche de 23 ans leur a fait tour à tour mordre la poussière 80 minutes durant. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Mike Ross, en H Cup, de subir le même châtiment. Le genre de performances qui marquent lorsqu’on débute sa carrière.
L'AVENIR
Après la défaite des siens en Coupe d’Europe et leur élimination en Top 14, Vern Cotter n’y est pas allé par quatre chemins dans ses déclarations, affirmant que, selon lui, les cadres du groupe avaient failli. Alors qu’il avait annoncé qu’il quitterait son poste en 2014 pour rejoindre la sélection écossaise, sa démission immédiate avait même un temps été évoquée par le club. Avant que tout ne rentre dans l’ordre quelques jours plus tard. La saison prochaine sera donc de la dernière occasion pour le coach néo-zélandais et son groupe de remporter un titre. Il ne faudra pas la manquer afin de terminer cette aventure de huit ans sur la meilleure note possible.
LES CHIFFRES CLES
Classement général: 1er, 91 points
Classement attaque: 1er, 779 points
Classement défense: 1er, 418 points
Meilleur réalisateur: Morgan Parra, 186 points
Meilleur marqueur: Napolioni Nalaga, 13 essais
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