Décembre, ce mois qui a tout changé dans la saison du Racing

Décembre est le mois des fêtes de fin d'année et peut légitimement être célébré au champagne du côté du Plessis-Robinson. Il fera en tout cas date pour le Racing. Déjà, parce qu'il est celui de l'intégration de Dan Carter, dont l'aura et l'effervescence médiatique qu'il suscite ont fait basculer de facto le club dans une autre dimension.

Mais c'est surtout grâce à ses résultats que la formation francilienne peut bomber le torse. Avec une double confrontation européenne face à Northampton et deux rencontres de Top 14 à l'extérieur, dont la dernière à Marcel-Michelin, le duo Travers-Labit avait de quoi se faire quelques cheveux blancs. Le gros morceau passé sans encombre, il peut jubiler.

Ses joueurs aussi: En voyant le calendrier, on n'aurait pas cru à de tels résultats et il est évident qu'on aurait signé tout de suite, avoue le trois-quarts centre Henry Chavancy. Maintenant, c'est une très bonne chose pour le club. Cela signifie qu'il a franchi un cap. Nous sommes excellemment bien placés dans les deux compétitions donc tous les espoirs sont permis en 2016. Et pour cause.

Une position confirmée en Coupe d'Europe

Tous les entraîneurs le disent, le plus dur dans le sport de haut niveau n'est pas tant de se hisser vers les sommets que de s'y maintenir. Meilleure équipe de la phase de poules de Champions Cup la saison dernière, le Racing s'est ouvert cette année aussi une voie royale vers les quarts de finale. D'abord en martyrisant Northampton à Colombes (33-3), bonus offensif à la clé, puis en tenant en échec ces mêmes Saints chez eux une semaine plus tard (9-9).

Avec deux matchs à domicile sur trois et déjà douze points au compteur, seul un accident peut désormais priver les partenaires de Maxime Machenaud d'un deuxième quart de finale à la maison. Une confirmation bienvenue dans leur logique de conquête du Vieux Continent.

Une deuxième place acquise grâce à une équipe mixte sur la pelouse de sa bête noire

En Top 14 aussi, le Racing a frappé fort. Si son nul obtenu au Hameau (15-15) ne restera pas dans les annales du rugby, son coup d'éclat à Clermont dimanche (16-20) perdurera dans la mémoire collective. Faire tomber Marcel-Michelin, une première pour les Ciel et Blanc depuis 1994, est une chose. Le faire sans Carter, Szarzewski, Dulin, Masoe, Charteris ou encore Le Roux dans le XV de départ en est une autre, plus remarquable encore.

Ces deux dernières saisons, nous avons pris des valises là-bas, se rappelle Henry Chavancy. On avait peur de revivre ça avec une équipe très remaniée après la coupe d'Europe. On a su montrer que nous avions un effectif très homogène qualitativement, qui nous a permis de réaliser un grand match. On est très content d'avoir battu Clermont chez lui pour la première fois sous l'ère Lorenzetti. Pour ma part, Marcel-Michelin était le dernier stade de Top 14 où je n'avais pas gagné et j'en suis très fier.

S'il était rentré bredouille d'Auvergne, le Racing aurait été éjecté du Top 6 et aurait dû courir après le train des phases finales lors de la deuxième partie de saison, comme c'était très souvent le cas les saisons précédentes. Au lieu de cela, c'est dans la position du gros qui fait peur qu'il entre de plein pied dans 2016. La résultante d'un mois de décembre encore plus doux qu'ailleurs dans les Hauts-de-Seine.