Fofana–Davies, paire d'as

  • Wesley Fofana et Jonathan Davies vont être associés au centre avec Clermont
    Wesley Fofana et Jonathan Davies vont être associés au centre avec Clermont
  • Wesley fofana, centre de Clermont - 16 août 2014
    Wesley fofana, centre de Clermont - 16 août 2014
Publié le Mis à jour
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Les centres Wesley Fofana et Jonathan Davies seront associés pour la première fois ce vendredi face à Montpellier. Connaissant leurs qualités, la doublette devrait faire des ravages. A condition de trouver rapidement des repères, et de faire avec les contraintes liées à leur statut d'internationaux.

A l'échelle européenne, cette doublette a peu d'équivalents. Wesley Fofana, 26 ans et 27 sélections en Bleu, associé à Jonathan Davies, même âge, 40 sélections avec le pays de Galles et 3 capes avec les Lions Britanniques: on est clairement dans le haut du panier continental. Des mensurations presque semblables, des qualités physiques et techniques comparables, la nouvelle paire de centres clermontoise fait saliver les observateurs et pourrait provoquer quelques mouvements de panique chez les adversaires. Reste maintenant à voir le duo faire ses gammes en match, ce qui n'a pour l'instant jamais été le cas depuis l'arrivée de Davies en Auvergne à l'intersaison. L'attente prendra fin demain à l'occasion de Clermont – Montpellier, pour un sérieux test face à leurs vis à vis héraultais.

Aujourd'hui, Fofana et Davies se connaissent surtout grâce à leurs nombreux face-à-face... Issus de la même génération, très tôt pensionnaires de leurs sélections respectives, ils se sont souvent croisés en matches internationaux. "J'ai joué pas mal de fois contre lui dans les sélections de jeunes, - de 18, - de 19, - de 20 ans, énumère Wesley Fofana... Puis avec l'équipe de France et en club face aux Scarlets. Donc je le connaissais pas mal avant qu'il arrive, en tant qu'adversaire surtout." Adversaires sur le terrain, les deux nouveaux partenaires l'étaient aussi, c'est plus surprenant, dans le monde virtuel des jeux vidéo. Par l'intermédiaire du néo-zélandais Regan King, ami commun passé par Llanelli avant son arrivée à Clermont et désormais retourné aux Scarlets, Fofana et Davies s'échangeaient il y a deux ans quelques cartouches dans des parties disputées sur internet. "C'est quelqu'un de très costaud et qui a des cannes. Il peut faire jouer ses partenaires avant ou après la défense. J'espère être aussi rapide, mais je ne suis pas aussi costaud, il faut bien dire ce qui est..."

Peu de temps pour trouver des repères

Deux ans plus tard, Fofana rend toujours quelques kilos à Davies. Mais il ne cherche plus à déceler ses failles, plutôt à identifier ses forces et ses habitudes pour parfaire leur association. Devant sa télé, il a apprécié la première apparition du Gallois à Brive. "C'était un match de reprise, il a dû prendre ses marques. J'ai retrouvé chez lui ce côté stratégique qui le caractérise. C'est un joueur très puissant et qui défend intelligemment. Il lui manque un peu de temps de jeu, mais quand il sera au top, ça peut être un gros atout pour nous." Blessé au pied à son arrivée en Auvergne, Davies a dû se soigner avant de faire ses premiers pas avec sa nouvelle équipe. "Arriver du pays de Galles et être blessé n'était pas agréable. A Brive, ce n'était pas vraiment moi. Croyez moi, j'étais vraiment rouillé." Un match sans fioritures mais solide, où la science du jeu et les qualités instinctives du Gallois ont compensé son manque d'automatismes. Mais Davies doit au plus vite trouver des repères, et progresser en français. A raison de quatre heures de cours hebdomadaires, personnalisés pour les joueurs de rugby... "J'apprends très lentement, confie-t-il. A l'école j'ai fait de l'allemand. Aujourd'hui je regrette de n'avoir pas fait du français... On est joueurs de rugby, et on doit être au top pour nos coéquipiers. Être capables de leur parler est plus important que de savoir commander à manger le soir..."

La barrière de la langue est heureusement effacée par de nombreux partenaires polyglottes, et le langage universel du jeu. "Brock James est très bon traducteur, et beaucoup des joueurs ont un bon anglais. Wesley n'est pas mal, et puis je n'ai qu'à le suivre. Il est suffisamment bon, on n'a qu'à faire des gestes de la main pour se comprendre. Comme avec tous les joueurs, on a juste besoin de passer du temps ensemble sur le terrain, essayer de dialoguer et de se comprendre. Cela viendra avec le temps, à force de jouer ensemble." Mais en tenant compte de la nouvelle règle fixée aux internationaux français qui ne doivent pas jouer plus de 30 matches par saison, on se demande combien de rencontres ces deux-là pourront débuter côte à côte. Internationaux incontournables tous les deux, ils devraient passer en cette saison pré-Coupe du monde un maximum de temps en sélection. Wesley Fofana, après deux saisons à 40 matchs, prend la chose avec philosophie. "Pour nous c'est parfois frustrant de regarder les copains jouer. On se dit qu'on est en pleine forme et qu'on aimerait participer à ces belles victoires comme à Brive et il y a une petite frustration. Mais ça a été vu l'année dernière avec le staff de l'équipe de France, avec Provale et ça ne nous tombe pas sur la tête d'un coup. J'espère qu'à la fin ce sera un mal pour un bien." Le public clermontois lui, savourera cette première apparition de son nouveau duo magique. Des paires d'as, on n'en touche pas si souvent...

Wesley fofana, centre de Clermont - 16 août 2014
Wesley fofana, centre de Clermont - 16 août 2014
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