Sans numéro 9, le Racing a su s'adapter... et ça a payé
FINALE TOP 14 - Comme en finale de Coupe d’Europe il y a quelques semaines, mais pour des raisons différentes, Maxime Machenaud est passé à côté de la finale du Top 14. Cette fois-ci, les conséquences sont aussi favorables qu’inexplicables.
Face aux Saracens en finale de Coupe d’Europe, c’est son corps qui l’avait lâché entraînant une perte de repère fatale aux Racingmen. En finale du Top 14, une seconde d’inattention et un geste mal maîtrisé lui ont valu un carton rouge. A la 18e minute, il a laissé ses coéquipiers à 14. Des coéquipiers alors promis à une lente et sûre agonie.
Sur le banc de touche, Chauveau a accéléré son échauffement, pour ne finalement jamais entrer sur la pelouse. Laurent Travers et Laurent Labit ont pris la décision et donc le risque de se passer de demi de mêlée pour disputer la dernière heure d’une finale du Top 14. Fallait oser ! On a essayé de vite calculer pour savoir quelle était la meilleure solution et la meilleur option explique Laurent Labit, entraîneur des arrières du Racing. Est-ce qu’il fallait rentrer un vrai 9 et sortir un joueur de la troisième ligne ? On s’est aussi que c’était risqué de ne pas rester à 8 devant. Sortir un trois-quarts, c’était aussi le risque de se retrouver en infériorité derrière…
Les entraîneurs du Racing ont donc décidé de ne rien décider et d’aviser au grès du match : Petit à petit, les choses sont rentrés dans l’ordre : Juan Imhoff allait se positionner à la mêlée sur nos ballons et sur leurs ballons, on jouait sans demi de mêlée.
L’éloge de la solidarité
Tous les joueurs ont donc été contraints pendant 60 minutes d’en faire un peu plus pour boucher les trous et combler les brèches. Si l’option a été bonne, c’est aussi grâce aux joueurs qui ont été exceptionnels. Ils ont été à la hauteur du stade dans lequel on a joué. En un mois, on a battu Montpellier, Toulouse, Clermont et Toulon : ça veut aussi dire qu’il se passe des choses fortes dans ce groupe. On a fait des prolongations la semaine dernière, on joue 60 minutes à 14 en finale… ce qu’ils ont fait en termes de solidarité c’est énorme.
Énorme comme cette capacité à se priver d’un des cerveaux de l’équipe en adoptant le jeu minimaliste qu’imposait la situation. Reste une question, cela dit : Pourquoi le RCT n’a-t-il pas cherché à exploiter ce surnombre notamment autour des mêlées ? Lors du point presse, Laurent Labit était visiblement lui aussi surpris de ne pas voir les Varois venir exploiter cette zone… Quoi qu’il en soit, cette stratégie dit toute l’intelligence collective de cette équipe. Et à ce moment-là de la saison, le cortex est un muscle au moins aussi important que les biceps.
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