Plus qu’une seule descente en Top 14 : bonne idée… sauf pour le Pro D2

  • Sergio Parisse (Stade français) - 9 janvier 2016
    Sergio Parisse (Stade français) - 9 janvier 2016
  • Louis Picamoles (Toulouse) face à Toulon - 27 décembre 2015
    Louis Picamoles (Toulouse) face à Toulon - 27 décembre 2015
  • Mike Tadjer et Agen comptent jouer le jeu jusqu'à la fin de la saison
    Mike Tadjer et Agen comptent jouer le jeu jusqu'à la fin de la saison
  • Le XV de France en mars 2016
    Le XV de France en mars 2016
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - La LNR étudierait la possibilité de modifier le système de montée-descente dans l’élite du rugby français. Pour l’avenir du Top 14, cela semble être l’idéal. Bien moins pour le Pro D2, avec notamment le modèle envisagé.

Les idées fusent. A droite, à gauche, en haut, en bas... Après une Coupe du monde ratée et un dernier Tournoi des 6 nations bien décevant, le monde du rugby hexagonal tire la sonnette d’alarme et fait sacrément fonctionner ses neurones. Formation, calendrier, championnat, salary cap... Tout y passe. La LNR, elle, souhaiterait apporter sa contribution et aurait une petite idée derrière la tête : modifier le système de montée-descente avec un seul relégué automatique en Top 14 (le 13e disputerait lui un barrage). En soit, c’est un chamboulement qui va faire du bruit. Qui aurait le mérite de bouger les choses. Et honnêtement, cette idée a de quoi séduire.

Des joueurs libérés et plus de spectacle

On entend régulièrement que le Top 14 - autoproclamé meilleur championnat du monde - devient de plus en plus ennuyant, trop stratégique, basé sur le calcul et le rugby pourcentage. Plus ça va et plus c’est difficile de dire le contraire. Mais l’une des raisons, c’est cette satanée zone de relégation qu’il faut éviter à tout prix. Et deux descentes automatiques, c’est trop. Ce n’est pas anodin si nos voisins anglais n’ont instauré qu’une seule descente en Premiership. Le Super Rugby, tout comme la Ligue celte, ne savent même pas ce que c’est. Et niveau jeu, il faut bien reconnaître qu’on s’enthousiasme bien plus souvent.

Louis Picamoles (Toulouse) face à Toulon - 27 décembre 2015
Louis Picamoles (Toulouse) face à Toulon - 27 décembre 2015

Avoir moins de relégués entraînera moins d’équipes qui joueront avec le peur au ventre (et donc avec des jeunes lancés plus rapidement dans le grand bain ?). Par conséquent, ça va libérer les joueurs qui tenteront bien plus de choses. N’allez pas croire non plus qu’on aura droit à du week-end champagne à chaque sortie. Non, c’est même une certitude. Mais le public assistera à bien moins de matchs fermés, sclérosés et tristes à souhait. Et qui dit spectacle dit publicité positive pour le rugby. Pas forcément une mauvaise idée au moment où la LNR lance un appel d’offres pour les droits TV du Top 14 pour la période 2019-2023...

Trop de promus font l'ascenseur

Une seule descente automatique, cela signifie de ce fait qu’une montée de Pro D2. Mais ce que proposerait la LNR semble moins judicieux. La Ligue n’offrirait plus de billet direct au vainqueur du championnat mais à celui qui remporterait les phases finales entre les six premiers de la phase régulière. Là, le bât blesse. Et ce pour trois raisons. Je trouve inconcevable que le premier de la phase régulière (après 30 rencontres notamment !) ne puisse pas être récompensé. Ensuite, l’équipe qui serait promue aurait bien moins de temps pour constituer son budget et effectuer un recrutement digne de ce nom, ce qui la fragiliserait réellement (on le voit avec le 2e promu de Pro D2 qui éprouve les pires difficultés). Enfin, si c’est le 6e de la phase régulière qui décroche la montée, aura-t-il les reins assez solides ? Pas si sûr. Et il sera quasiment condamné à l’avance pour la saison d’après.

Mike Tadjer et Agen comptent jouer le jeu jusqu'à la fin de la saison
Mike Tadjer et Agen comptent jouer le jeu jusqu'à la fin de la saison

Avec ce système, les équipes de Pro D2 s’avèreraient lésées. C’est certain. Et un Top 14 aussi fermé entraînerait petit à petit la mise à l’écart des bastions du rugby français au bénéfice de celui des grandes villes. Beaucoup vont crier à l’injustice. Mais à y regarder de plus près, trop de clubs promus ont fait l’ascenseur l’année suivante (50% depuis 2007). De ce fait, ne faut-il pas évoluer avec son temps ? Le rugby est professionnel et qui dit monde pro dit argent. Pour recruter des joueurs de haut niveau, il est indispensable de bénéficier d’une manne financière forte (et donc d’un bassin économique à proximité). Les stars, ce sont elles qui donnent encore plus d’attrait et de piquant au Top 14.

De meilleurs rapports avec le XV de France ?

Diminuer le nombre de descentes automatiques rendrait peut-être aussi les rapports entre les clubs et le XV de France moins tendus. Les écuries de Top 14 pourraient s’avérer moins réticentes à mettre à disposition ses internationaux. Et les libéreraient quelques jours supplémentaires. Ce qui ne serait pas du luxe.

Le XV de France en mars 2016
Le XV de France en mars 2016

Bref, tout le monde y serait gagnant. Ne serait-ce pas le but recherché ? Bien des choses sont à revoir, cela ne fait aucun doute. L’immobilisme n’est bénéfique pour personne. Et ce sont avec de telles propositions que le rugby français, dans son ensemble, pourra se sortir de l'ornière...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?