La dernière finale Toulon-Racing ? Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître...

Par Rugbyrama
  • David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987
    David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987
  • En 1988 lors d'un Toulouse-Racing, on distingue Guy Novès, le deuxième en partant de la gauche. Chez les Racingmen, on reconnait Lafond et Guillard
    En 1988 lors d'un Toulouse-Racing, on distingue Guy Novès, le deuxième en partant de la gauche. Chez les Racingmen, on reconnait Lafond et Guillard
  • David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987
    David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987
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TOP 14 - Il y a 29 ans, Toulon et le Racing s'affrontaient déjà en finale du championnat de France, ce "rendez-vous des seigneurs" dixit le Varois Eric Champ qui avait dû ferrailler jusqu'au bout pour tenir à distance les noeuds-papillon roses de Philippe Guillard.

29 ans. Un autre monde. Depuis 1987, Toulon et le Racing ne se sont plus affrontés en finale du championnat de France. Les nostalgiques n'ont pas oublié que le RCT avait dû ferrailler ardemment pour soulever le bouclier de Brennus (15-12).

Avant ce 2 mai 1987, les Toulonnais d'Eric Champ étaient prêts à mourir pour le Brennus, raconte le troisième ligne Eric Champ. Il y avait une forte attente du peuple et c'est un euphémisme. Notre club avait connu un succès en 1931 et depuis il y avait eu des finales perdues (1948, 1968, 1971, ndlr) jusqu'à celle de 1985 contre Toulouse, soi-disant la plus belle finale du siècle (36-22 a.p). On voulait montrer qu'à Toulon, il y avait des hommes forts et turbulents, ce que tout le monde savait, mais aussi avec du talent. Au sein de notre collectif, on savait que c'était possible. Cette attente, la semaine de la finale, on la ressentait dans le regard des gens qui voulait dire "tu ne peux pas nous laisser tomber". A titre personnel, j'ai eu du mal à me débarrasser de cette pression, peut-être un peu excessive. Je me sentais comme paralysé. Mais on était une équipe assez aboutie, avec du vécu. Sans faire injure au Racing, je pense que c'était une équipe un peu en construction. Donc on avait le costume du favori.

L'ailier du Racing Philippe Guillard en convient aisément. Les Ciel et Blanc étaient clairement les invités-surprise. On avait battu juste avant le Stade toulousain d'un point (10-9) en demie et notre saison était un miracle permanent. C'était presque logique qu'on perde parce que cette finale, on était là pour la jouer plus que pour la gagner. Les Toulonnais étaient partis pour nous mettre une branlée.

Les fameux noeuds-papillon roses

A cette époque, le Racing est réputé pour ses facéties. Les arrières décident d'arborer un noeud-papillon rose pour cet épilogue au Parc des Princes. Cette année on avait joué avec un béret à Bayonne et Eric Champ avait dit que si l'on venait jouer à Toulon, il faudrait qu'on mette un casque à pointe, se souvient Guillard. Pour le quart, on avait un blazer du club durant la présentation des équipes et pour la demie, un bermuda et des chaussures dorés. Donc on s'était dit, à match de gala, tenue de gala. Le rose est venu naturellement car on avait une panthère rose comme mascotte.

En 1988 lors d'un Toulouse-Racing, on distingue Guy Novès, le deuxième en partant de la gauche. Chez les Racingmen, on reconnait Lafond et Guillard
En 1988 lors d'un Toulouse-Racing, on distingue Guy Novès, le deuxième en partant de la gauche. Chez les Racingmen, on reconnait Lafond et Guillard

Ça ne nous a pas perturbés, on était bien préparé et très concentrés, soutient Eric Champ. Mais j'ai trouvé que c'était un beau clin d'oeil. Quand tu portes ça, tu ne peux pas te rater... et d'ailleurs ils ne se sont pas ratés. J'ai le souvenir d'une finale très accrochée, avec des gros ferrailleurs devant.

Champ : "Il n'y avait pas eu de violence"

La finale, c'est le rendez-vous des seigneurs, assure Champ. Il n'y avait pas eu de violence. Rapidement, Toulon se détache jusqu'à mener 15 à 6, grâce à un essai de l'ailier remplaçant David Jaubert, âgé de 18 ans. David, c'est notre héros, s'enflamme Champ. Je lui dis encore: "merci à toi minot". Je me rappellerai toujours son plongeon en coin, où il échappé à deux-trois défenseurs.

Quand on a été mené 15-6, on s'est mis un peu à jouer dans tous les sens, souligne Guillard. On revient à 15-12, 15 minutes à jouer et j'ai senti que les Toulonnais commençaient un peu à paniquer. J'ai l'image de leur soulagement au coup de sifflet final...

David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987
David Jaubert (Toulon) marque un essai face au Racing - 22 mai 1987

Toulon fête son titre avec... le Racing

Après 56 ans d'attente, les Toulonnais sont accueillis triomphalement sur la Rade. Le retour avec le Brennus, c'est pour des moments comme ça que tu prends ton sac sur l'épaule pour aller à l'école de rugby, explique Champ. J'ai le souvenir du centre-ville noir de monde, complètement bloqué. C'était incroyable.

Mais la fête se prolonge deux semaines plus tard puisque les Racingmen sont invités à fêter le titre avec les Toulonnais. C'était génial. On avait disputé une revanche, on avait des bracelets et tout était gratuit pour nous. On avait été très, très bien reçu, assure Guillard. Et forts de cette expérience, les Ciel et Blanc soulèveront à leur tour le Brennus en 1990.

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