Le "meilleur championnat du monde" ? Ah bon...

Pour le spectacle, on repassera. On se faisait une joie d’assister aux premiers matches des phases finales du Top 14 et avouons-le tout de suite : quelle déception ! La première heure de Racing 92-Toulouse fut d’un ennui mortel alors que Montpellier-Castres a frôlé à plusieurs reprises l’indigestion. Le tribunes ? Clairsemées (64% de taux de remplissage à Colombes !). Les envolées ? Tellement rares. Les chocs ? Toujours plus impressionnants. Le rugby de démolition a clairement pris le pas dans notre championnat. Qui revendique pourtant à qui veut l’entendre qu’il est le "meilleur du monde".

Après les matches de ce week-end, on ne peut qu’en douter. Et plus généralement, après cette saison où le seul intérêt ne résida que dans le suspense pour la qualification. Même les stars ont bien eu du mal à nous faire lever de notre siège. Le produit Top 14 est-il alors surcoté ? La question revient de plus en plus. La colère gronde et les critiques envers notre championnat domestique demeurent toujours plus acerbes.

Devant le Super Rugby, on ne s'ennuie que rarement

Le but n’est pas de taper gratuitement sur le Top 14. Mais quand on a vu les test-matches de ce week-end, on s’est demandé si on regardait le même sport. Certes, la différence de niveau parait "logique" entre des matches internationaux et ceux d’un championnat. Il faut toutefois reconnaitre que le fossé semble immense. Les All Blacks ont effectué 205 passes lors de la victoire face aux Gallois, soit plus que l’ensemble du match Montpellier-Castres (197).

Des stats comme celles-ci, on pourrait vous en sortir pléthore. Comparons alors avec le championnat d’Angleterre. La demie Saracens-Leicester, ce fut 7 essais et 240 passes. Exeter-Wasps ? 6 essais et 213 passes. Question rythme, ce fut aussi autre chose. Et ce n’est peut-être pas anodin si samedi nos chers amis anglais ont réussi un énorme coup en gagnant en Australie au terme d’un match de qualité, disputé sur un rythme impressionnant et ce 80 minutes durant. Devant le Super Rugby, on ne s'ennuie que rarement. Les rencontres de Top 14, elles, peinent régulièrement à dépasser les 30 minutes de temps de jeu effectif (avec un temps fou passé à faire des mêlées). Sans remonter très loin, le RCT-UBB du 5 juin dernier a comptabilisé un temps de jeu effectif de... 21 minutes et 29 secondes. Et 31 pénalités sifflées ! N’en jetez pas plus...

Avec un peu de courage...

Bref, la déception est grande. Et celle du week-end est encore plus accrue. Par le niveau de jeu, vous l’aurez compris, mais aussi par certains faits de jeu ô combien surprenants. Pour Racing 92-Toulouse, il y a le cas de "l’étrange" blessure du pilier Pierre Maiau à peine son entrée en jeu, histoire de faire revenir Ben Tameifuna sur le terrain pour disputer la dernière mêlée du match, à 5m de l’en-but francilien. A Montpellier, la scène fut surréaliste lorsqu’il a fallu expliquer la règle de la carence à Jake White et son staff. Ou était-ce juste un moyen pour faire souffler ses joueurs ? Pour le "meilleur championnat du monde", cela n’est guère reluisant.

Nous aimerions croire que les demi-finales du Top 14 ce week-end vont nous faire mentir. Ce serait, ne le cachons pas, une belle surprise. Les droits TV ne cessent d’augmenter : il apparait évident que notre adrénaline puisse elle-aussi monter en conséquent. Et que nous nous emballions pour ce Top 14 prisé par les stars du ballon ovale. Des choses doivent changer. C’est facile à dire. Sûrement moins à faire. Quoique, avec un peu de courage...

Et vous, que prônez-vous pour améliorer le spectacle en Top 14 ?