Pourquoi Grenoble passe au révélateur face à Montpellier

• Parce que le FCG va savoir s’il a bien géré et digéré la trêve liée au Mondial

La saison dernière après les matches de Challenge Cup, où les cadres étaient ménagés, Grenoble a souvent eu du mal à remettre la machine en route en Top 14. Les défaites à Toulon (61-28) fin octobre, à domicile face au Stade français fin décembre (30-43) et à Brive (23-0) fin janvier le prouvent. Une fois qu’il a été éliminé de la petite Coupe d’Europe, le FCG s’est retrouvé avec un calendrier "gruyère", avec un match toutes les deux semaines de fin février à début mai. Là aussi, il a eu du mal à le gérer. En témoignent, les quatre revers consécutifs à partir de sa défaite contre Castres (12-16) fin mars.

Disons que l’année dernière lorsqu’il y avait des coupures, on sortait souvent de matches un peu compliqués où on avait des blessés, explique Fabrice Landreau, le directeur sportif du FCG. On se disait qu’on allait récupérer nos gars. Mais c’est vrai que ça cassait un peu le rythme. Cette année, j’ai le sentiment que l’on a pris de la maturité et un peu de recul par rapport à ça. Honnêtement, on n’a que l’embarras du choix pour le moment au niveau de notre effectif. On est assez chanceux. Surtout que l’on a de nouveau trois piliers gauches (Coulson, Dardet et Taumalolo, Ndlr). Pour nous, c’est plutôt de bon augure. On veut absolument faire marcher l’émulation avec des changements. L’important est que le groupe ait faim.

Diaby: "On a des certitudes par rapport au travail que l’on a fourni"

Cette saison, entre le 12 septembre, date de sa défaite au Racing 92 (24-13), et le 16 octobre, où il accueille Montpellier, le FCG a bénéficié d’une semaine de vacances, puis a repris pour deux semaines essentiellement axées sur le physique et sur quelques réglages au niveau des fondamentaux. La semaine dernière, il est rentré dans le spécifique rugby. Elle s’est conclue par une victoire en amical 68-19 à Nevers (Fédérale 1).

Cette semaine, place à la stratégie à adopter face au MHR. Je pense qu’on s’est bien préparé. Après, comme toute coupure, il faut se remettre dedans. On ne sait jamais vraiment comment cela va se passer mais en tout cas on a des certitudes par rapport au travail que l’on a fourni. On se rassure comme ça, raconte le troisième ligne Mahamadou Diaby.

• Parce que c’est son premier gros test de la saison à domicile

Grenoble a débuté sa saison au Stade des Alpes par les réceptions des deux promus, Agen et Pau. Bilan: deux victoires bonifiées, mais des matches compliqués, particulièrement le premier contre le SUALG. Néanmoins, sans manquer de respect à ces deux vaillants adversaires contre qui on a souffert, dixit Fabrice Landreau, avec Montpellier, le FCG s’attaque à un plus gros morceau. Oui, c’est une notre premier gros test à domicile, confirme l’ancien talonneur international. Je m’attends à un match très physique. Si on n’est pas prêt dans notre esprit à relever le défi du combat, on risque d’aller vers une désillusion.

Landreau: "Montpellier va jouer les premiers rôles, c’est certain"

• Parce que Montpellier ne lui réussit pas

Depuis son retour en Top 14 en 2012, Grenoble a perdu cinq fois sur six contre Montpellier. Toutefois, lors de leur dernière confrontation, le 21 février, dans des conditions dantesques avec la neige et le froid, le FCG s’est imposé 20-18 sur son terrain. Pourquoi Grenoble éprouve-t-il tant de difficultés face au MHR ? Pour Landreau, la raison est simple: la qualité de cette formation.

Avant l’éviction de Fabien Galthié, c’est une équipe qui depuis 2011 faisait régulièrement les phases finales ou était en finale du championnat. Elle possède des joueurs qui sont quasiment tous internationaux. Cette année, elle commence à vraiment se créer une identité propre façonnée par Jake White, basée sur le défi physique, avec beaucoup de travail d’avants et puis la capacité derrière, avec des joueurs "X factor" de faire la différence : Marvin O’Connor que l’on connaît bien à Grenoble, Fall, Trinh-Duc, Nagusa, Mogg..."

• Parce que le MHR a déjà démontré cette saison qu’il savait l’emporter loin de ses bases

En s’imposant à Bordeaux-Bègles (22-24), une autre de ses victimes préférées, la formation héraultaise a déjà démontré cette saison qu’il faudra compter sur elle autant à domicile, où elle a remporté ses deux premiers matches, qu’à l’extérieur. Une fois que tous ses nouveaux joueurs auront été totalement intégrés, que les petits réglages auront été effectués et qu’elle sera à 100 %, elle devrait faire encore plus mal à ses adversaires. C’est une équipe qui va être ultra-compétitive et jouer les premiers rôles, c’est certain, pronostique Fabrice Landreau.