Roi des entames, Grenoble doit maintenant éviter les coups de fatigue en cours de match

Agen, Toulon et les London Irish ont un point commun : avoir vécu une entame de match catastrophique face à Grenoble lors de leur visite au Stade des Alpes. Dans notre échauffement, tout s’enchaîne rapidement. L’idée est que les joueurs soient prêts pour cette première phase de 10-20 minutes qui est assez intense dans les matches, précise Gareth Adamson, le préparateur physique des Isérois.

Ça paye. Le FCG prend souvent un excellent départ en tenant le ballon, en imposant son jeu et son rythme, étouffant ses adversaires. 12-0 face à SUA après 13 minutes, 14-0 contre le RCT en un quart d’heure, 14-0 face aux Irish samedi dernier après 12 minutes. Je pense qu’on arrive à faire les choses qu’on a travaillées dès le début. On voit qu’on est déterminés à démarrer très fort. C’est bien. Après, il faudrait qu’on arrive à garder cette entame et être plus réguliers sur les vingt dernières minutes de la première mi-temps. Qu’on ne se relâche pas et qu’on ne fasse pas de petites erreurs qui laissent les équipes espérer et revenir au lieu de tuer les matches de suite, analyse Fabrice Estebanez.

Estebanez : "Savoir alterner"

Le FCG s’appuie beaucoup sur du jeu déployé et se met parfois dans le rouge. Notre jeu demande beaucoup d’énergie, c’est sûr. Après, c’est à nous de savoir alterner, réguler par rapport à notre condition physique à tel ou tel moment du match. Faire un peu plus d’occupation pour tout simplement récupérer. Sur nos temps faibles on prend souvent trop de points. Il faut réussir à mieux les gérer, explique le trois-quarts centre. C’est important de faire de très bonnes entames. Maintenant il faut vraiment qu’on apprenne à mieux contrôler les matches, prolonge Fabrice Landreau. Pour ça, ça passe aussi par plus de combat, chose qu’on a plutôt cherché à contourner qu’à affronter. Référence aux dernières sorties des Grenoblois.

Le match référence pour moi, c’est la réception de Toulouse la saison dernière, où on était quasiment au dos au mur. Le match a été super constant. Il y avait eu une bonne alternance dans notre jeu. C’est le message qu’on fait passer, mais on ne le voit pas encore sur le terrain. C’est aux leaders de prendre ça en charge, exhorte le directeur sportif du FCG. L’hiver qui arrive devrait aussi inciter à utiliser d’autres formes de jeu. Ballons portés pour fixer les avants adverses, chandelles pour mettre la pression à la retombée sont par exemple des pistes à creuser.

Landreau loue la qualité de la mêlée parisienne

La seule fois où Grenoble n’a pas pris le score chez lui, face à Montpellier, malgré une bonne entame, il s’est incliné. Face au Stade français dimanche à l’occasion de sa dernière réception de l’année en Top 14, il s’agira déjà pour le FCG de rivaliser sur la mêlée, en souffrance ces derniers temps. Or un des secteurs qui a permis au Stade français de devenir champion de France la saison dernière, c’est d’avoir eu la meilleure mêlée de France. Ils ont pris le dessus sur toutes les mêlées françaises. J’ai le sentiment que cette année c’est la même chose, estime Fabrice Landreau.

L’ancien talonneur garde aussi en mémoire que les Parisiens avaient été les premiers la saison dernière à faire chuter les Grenoblois dans leur antre avec 40 points encaissés. On avait été mis K.-O. par l’adversaire parce qu’on avait été pris sur des contre-attaques. Ils avaient été très réalistes. Ça avait été une grande désillusion ce soir-là. J’ai envie aussi qu’on se rappelle de ça. J’espère que les joueurs qui ont participé à ce match-là seront plus prudents et qu’on ne lâchera pas autant de ballons.

Le Stade français est en retard sur son tableau de marche, il sera donc d’autant plus désireux de venir s’imposer en Isère. Cette équipe est en retard mais la saison dernière elle était en retard aussi et on a vu comment elle a fini, rappelle Fabrice Estebanez. Il ne faudra pas être surpris par la détermination et l’engagement qu’ils vont vouloir mettre pour espérer gagner ici. Le FCG est sur ses gardes.