Etcheto: "Si non seulement Bayonne perd mais en plus on se fait chier, la saison sera très longue"

Vous retrouvez le Top 14 après une saison en Pro D2 où vous avez beaucoup joué. Allez-vous garder les mêmes convictions de jeu en Top 14 ou serez-vous plus prudent ?

Vincent ETCHETO: Il y a bien sûr cette crainte de ne pas être au niveau. Si on doit lutter, c'est avec nos armes : du mouvement, mettre de la vitesse et progresser. On a été bons l'an dernier sur les bases. Si l'on regarde la finale contre Aurillac, ce n'est pas le match le plus spectaculaire que l'on a fait mais on a été bons en défense, costauds sur la conquête, on a joué des turn-overs. On va essayer cette saison d'avoir un rugby complet. Ça ne sera pas du 7. On va faire un rugby dans lequel on se retrouve, on prend du plaisir. Si on veut passer un hiver pas trop catastrophique, on doit essayer d'engranger des points, et prendre du plaisir. Si non seulement on perd mais en plus on se fait chier, la saison sera très longue.

Pensez-vous qu'il y a toujours un énorme fossé entre Top 14 et Pro D2 ?

V.E: Je ne sais pas. Beaucoup d'observateurs voient Lyon costaud et Lyon l'an dernier, on perd sur les deux matches de trois points au total. On n'est pas trop loin de Lyon même s'ils se sont beaucoup renforcés. On s'est renforcés nous aussi. L'an dernier, on avait fait des matches amicaux où on avait battu Pau à Pau. Franchement je ne sais pas. Je sais qu'on ne sera pas favoris et difficilement dans le ventre mou de ce Top 14. On va se jauger à chaque match et on n'en lâchera pas un.

Cette étiquette de candidat à la relégation vous énerve-t-elle ?

V.E: Elle est logique. On est montés au dernier moment comme tous les vainqueurs d'une finale d'accession de Pro D2. On a un groupe que l'on a amélioré quantitativement et qualitativement, mais qui est jeune dans son expérience, même si beaucoup de joueurs ont connu le Top 14. On a une ossature qui a travaillé ensemble et qui a bien évolué en Pro D2. On a rajouté des joueurs qui ont l'expérience du haut niveau. J'espère que ce sera suffisant. Ensuite, le temps que l'on va mettre pour s'adapter... On est dans le même état d'esprit qu'avant le premier match à Albi l'an dernier en Pro D2. On ne fera aucune impasse et on verra.

Il y a eu très peu de temps pour basculer d'une fin de saison euphorique à un début de saison qui s'annonce compliqué

Y a-t-il de l'excitation à l'approche de la reprise du championnat ?

V.E: Il y a eu très peu de temps pour basculer d'une fin de saison euphorique à un début de saison qui s'annonce compliqué quand on voit le calendrier. Je pense qu'après le stage à Saint-Lary et les Fêtes de Bayonne, on a basculé enfin vers le Top 14 cette semaine. Jusque-là, on était encore entre deux eaux. On était heureux de se retrouver, d'intégrer les nouveaux. On a évidemment préparé physiquement et techniquement la saison. Mais là, ça y est, depuis le début de semaine on est dans le détail pour aborder des matches qui seront de très haut niveau.

Jusqu'à présent, avez-vous l'impression d'avoir fait ce qu'il fallait pour être performants ?

V.E: On a mis une grosse priorité sur le physique comme d'habitude. On a vite intégré le rugby et beaucoup de travail défensif. On s'est aperçu l'an dernier que, même si on marquait pas mal d'essais, on en prenait aussi trop facilement. Ce sera dur de marquer des essais en Top 14, donc si on peut éviter d'en prendre facilement, ça nous permettra de réduire les écarts. Je pense que l'on s'est bien préparés. Sur le projet de jeu, on avait pris de l'avance l'an dernier. On y apporte quelques modifications. Je veux qu'on ait l'éventail le plus large possible pour qu'ensuite on puisse choisir stratégiquement et tactiquement. On a une palette avec de la variété. Je suis optimiste, vous le savez. On s'adaptera à ce qu'on a en face, mais on essaiera aussi d'imposer notre jeu. Je n'ai pas envie de subir face à quelques équipes que ce soit.