La fusion ? 7 jours fous pour un projet à la petite semaine...

Par Rugbyrama
  • Supporters et joueurs du Stade français sur la pelouse de Jean-Bouin
    Supporters et joueurs du Stade français sur la pelouse de Jean-Bouin
  • Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
    Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
  • Paul Goze - le président de la LNR
    Paul Goze - le président de la LNR
Publié le
Partager :

TOP 14 - De l'annonce surprise de la fusion entre le Racing 92 et le Stade français, lundi matin par les présidents Jacky Lorenzetti et Thomas Savare, à leur marche arrière dimanche, le rugby français aura vécu une semaine folle.

Lundi

11h11. La presse reçoit un communiqué commun des deux clubs, intitulé "Plus forts ensemble!". Les deux blasons de ces rivaux historiques sont réunis pour ne former qu'un seul. La nouvelle a l'effet d'une bombe: personne n'était au courant autour des deux présidents et de leur bras droit respectif. La directrice des relations extérieures du Stade Français confiera avoir été informée une heure avant l'envoi du courriel.

13h22. "Sans moi", réplique le Parisien Sekou Macalou sur Twitter. Très vite, les joueurs du Stade Français, informés dans la matinée par leur président Thomas Savare au cours d'une réunion très tendue, disent sur les réseaux sociaux leur opposition catégorique: Paul Gabrillagues, Pascal Papé, Geoffrey Doumayrou... Nettement plus que ceux du Racing, parmi lesquels seul Henry Chavancy déplore : "on n'est malheureusement pas le 1er avril..."

Sans moi

— Sékou Macalou (@MacSekou) March 13, 2017

J'ai beau vérifier on n'est malheureusement pas le 1er avril.... ???

— Henry Chavancy (@HenryChavancy) March 13, 2017

16h00. Lorenzetti et Savare convient la presse au parc de Bagatelle, dans le bois de Boulogne où s'était tenue la première finale du championnat de France, entre les deux clubs, en 1892. Dans une ambiance surréaliste, ils lèvent leurs poings liés comme s'ils avaient gagné ensemble. Mais l'impression que le Racing "avale" son rival francilien demeure.

19h00. Joueurs et supporters du Stade Français se rassemblent sur la pelouse de leur stade Jean-Bouin. C'est le directeur sportif Gonzalo Quesada qui a lui-même ouvert la porte. Pascal Papé, taulier du vestiaire, mène la fronde et dénonce "la mort d'un club de 134 ans".

Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017

Mardi

17h30. De nouveau réunis à Jean-Bouin, qui fait également office de siège du club, les joueurs du Stade Français, rejoints par le président du syndicat des joueurs (Provale), Robins Tchale-Watchou, votent à la quasi-unanimité un préavis de grève illimitée. Et annoncent qu'ils n'iront pas jouer à Castres samedi en Top 14.

Mercredi

09h46. La Ligue nationale de rugby (LNR) annonce une réunion en urgence vendredi à son siège, avec les représentants des joueurs, des entraîneurs, des entités professionnelles et amateurs des deux clubs. Tchale-Watchou confie que la Fédération française de rugby (FFR) est en "désapprobation" avec le projet. Les Toulonnais annoncent qu'ils porteront dimanche, lors de leur match à Grenoble, un brassard rose en soutien au Stade Français.

Paul Goze - le président de la LNR
Paul Goze - le président de la LNR

Jeudi

10h30. Interrogé à Marcoussis sur le sujet qui parasite la dernière semaine du Tournoi des six nations, le sélectionneur du XV de France Guy Novès ne commente pas, pour ne pas "rajouter de pollution".

18h47. Provale invite "tous les amoureux et passionnés de rugby à venir dans les stades vêtus de rose", lors du week-end du Top 14, pour soutenir un Stade Français "dans la tourmente".

Vendredi

8h30. Les joueurs du Stade Français arrivent au siège de la LNR sous les acclamations de leurs supporters. "Je ne lâcherai rien", répond Thomas Savare, qualifié de "lâche" par un supporter.

11h39. La LNR publie un premier communiqué annonçant une nouvelle réunion lundi à 18h00. Elle salue "la reprise du dialogue" entre les participants.

13h39. Nouveau coup de tonnerre : la Ligue annonce le report exceptionnel des rencontres Castres-Stade Français et Montpellier-Racing, compte tenu du "caractère inédit de la situation".

14h36. Les Tarnais accueillent bien la nouvelle, pas les Héraultais, qui annoncent saisir le tribunal administratif de Paris et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) en urgence pour faire annuler le report. La saga prend pour la première fois un côté judiciaire. Montpellier en appelle aussi au président de la FFR Bernard Laporte.

19h09. "Nous restons sur notre position", dit sur Twitter Papé, après s'être entretenu avec ses coéquipiers.

Nous avons été reçus ce matin à la Ligue. Nous avons entendu,les différentes parties.
Nous restons sur notre position.
Rdv lundi.

— Papé Pascal (@PascalPape) March 17, 2017

19h43. Le CNOSF ne pouvant pas se réunir avant samedi soir, Montpellier confirme que son match contre le Racing est bien reporté mais maintient les procédures engagées.

Samedi

18h30. Le Top 14, chamboulé sportivement par l'annonce de la fusion, reprend tant bien que mal. Montpellier, qui a tout de même fait venir ses joueurs, fait constater par l'arbitre l'absence du Racing 92 sur sa pelouse.

Monsieur Poite et notre capitaine @FufuOuedraogo constatent l'absence de l'adversaire. #MHRR92 pic.twitter.com/x3zGsLq5MI

— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) March 18, 2017

Dimanche

12h39. Lorenzetti "renonce au rapprochement avec le Stade Français" devant "les fortes réticences" soulevées : "Je ne m'attendais pas à une telle résistance".

La fusion n'aura pas lieuhttps://t.co/biLxdKlz0L

— Racing 92 (@racing92) March 19, 2017

13h15. Savare confirme de son côté l'abandon du projet. Détail amusant et révélateur : il écrit "nous avons décidé" là où Lorenzetti use du "je".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?