L'antisèche : Le carton rouge d'Aguillon a tout changé...

Le jeu : D'une violence...

Après les barrages, on s'était inquiété de la violence des impacts. Finalement, ce n'était rien par rapport à cette première demi-finale à Marseille. On a assisté tout simplement à un combat de chars d'assaut, des panzers lancés pleine vapeur pour tout détruire sur leur passage. Pour les envolées, passez votre chemin. Un matraquage en règle qui a entraîné des en-avant et des fautes à gogo. De ce fait, seuls les buteurs ont fait fructifier le tableau d'affichage. Et alors que les Maritimes ont mené toute le partie, les leaders de la saison régulière se sont fait crucifier sur un drop du minot Belleau après la sirène. Un scénario tellement cruel pour La Rochelle qui ne méritait pas un tel coup de bambou derrière la tête.

Les joueurs : Belleau le sauveur

Ne cherchez pas bien loin le héros de la partie : il se nomme Anthony Belleau. Appelé au tout dernier moment pour suppléer François Trinh-Duc (forfait jusqu'à la fin de la saison), le jeune ouvreur varois a qualifié son équipe pour la finale via un drop après la sirène. Quel sang froid ! Jusqu'à là, il s'était montré sobre et appliqué. Gros match du pilier droit Marcel Van der Merwe, qui a tenu pendant 80 minutes et plus que résisté en mêlée fermée. Au sol, Vermeulen et Bastareaud ont été de véritables poisons.

Côté rochelais, la charnière Retière - James a été performante durant 50 minutes. Le premier a clairement du feu dans les jambes, le second a excellé au pied, que ce soit face aux poteaux ou en terme d'occupation. On attendait beaucoup de Victor Vito et le n°8 all black a quelque peu déçu. Le talonneur Jérémy Maurouard a pour sa part péché sur ses lancers en touche et eu du mal dans l'impact physique.

Ce qui a tout changé : le rouge d'Aguillon

La Rochelle va longtemps ruminer cette 51e minute. Sur une charge de Bastareaud, le centre toulonnais servait à hauteur James O'Connor lancé. Son vis-à-vis, Pierre Aguillon, le stoppait. Mais dans l'élan, il faisait basculer le Toulonnais, qui retombait sur la tête. Pascal Gaüzère appliquait alors le règlement à la lettre et expulsait le n°13 rochelais. Faisant ainsi basculer le match. Dans la dernière demi-heure, le RCT marqua 12 points sans en encaisser un seul. Et s'imposait ainsi 18-15.

Le tweet "instant beauté"

La stat : 0

0 minute. C'est l'incroyable chiffre de la soirée. Toulon n'a pas mené une seule petite minute durant cette demi-finale face à La Rochelle. Derrière au score dès la 20e minute de jeu, les joueurs de Richard Cockerill ont grappillé petit à petit leur retard (jusqu'à 9 points d'avance pour les Rochelais) grâce à la botte de leur arrière Leigh Halfpenny, égalisant à 10 minutes du terme. C'est finalement le jeune Anthony Belleau, du haut de ses 21 ans, qui va crucifier les Rochelais d'un drop salvateur après la sirène (80e+1). Quand on vous dit que le scénario fut cruel pour La Rochelle.

La décla : Guirado (Toulon)

Le talonneur international de Toulon était vraiment gêné après cette victoire inespérée contre La Rochelle

La question : Le match a-t-il basculé avec le carton rouge ?

Sans aucun doute. C'est évidemment le carton rouge qui change la donne, a admis le Toulonnais Guilhem Guirado. Le carton rouge de Pierre Aguillon n'est pas contestable même si le centre rochelais n'a aucune intention de faire retomber James O'Connor sur la tête. Pascal Gaüzère a pour sa part appliqué le règlement à la lettre. Rien à redire là-dessus. Mais oui, le match n'a plus été le même. Et sans ce carton rouge, Toulon n'aurait probablement pas remporté cette demi-finale.

Pendant 80 minutes, on n'a jamais senti la formation varoise avoir la solution pour forcer le coffre-fort rochelais. Physiquement, les Toulonnais ont multiplié les pilonnages, les défis un contre un. Il a surtout trouvé à qui répondre. Un adversaire encore meilleur que Castres la semaine dernière dans ce secteur, dans le sillage de ses monstres Atonio, Botia, Qovu ou Pelo. Pis, la meilleure formation de la saison régulière a su se montrer réaliste, grâce au pied de Brock James. A 15-6 au score, cela commençait à sentir très bon pour les Rochelais. Avant cette fatidique 51e minute...

A partir de ce moment-là, la physionomie de la rencontre a changé. Toulon n'a pas forcément dominé mais La Rochelle est apparue moins sereine. Holmes a raté 2 pénalités lointaines, Belleau réussi le drop de la gagne... Quoi de plus cruel pour les coéquipiers de Uini Atonio qui n'auraient en rien usurpé leur place au Stade de France dimanche prochain.