Clermont - Racing 92 : comme on se retrouve...

Pour une rentrée à domicile, on pouvait difficilement faire plus alléchant. Après trois premiers matches disputés à l’extérieur, Clermont uvergne retrouve son public et le Racing 92, moins de trois mois après la folle demi-finale de Rennes remportée 34-33 par les Franciliens après prolongation. Impatient d’en découdre, le capitaine clermontois Damien Chouly sonne la charge. Le calendrier est tombé comme ça, ce sera un très gros match. Feu ! Nous devons tout faire pour gagner.

La venue du champion de France en titre devrait suffire à attirer le public, mais les Auvergnats ont fait le maximum pour remplir leur stade pour cette première à domicile. En s’offrant deux nuls et une victoire en trois matches à l’extérieur, et en montrant déjà de belles intentions de jeu que devrait concrétiser la nouvelle pelouse du stade Marcel-Michelin. Cela fait trois mois que l’on n’a plus joué ici. Content de retrouver enfin la maison, apprécie le coach Franck Azéma.

Pas une revanche ?

Les 18 000 spectateurs du Michelin rongent leur frein depuis la fin juin. Si les joueurs et le staff refusent de voir dans cette rencontre une revanche de la demie, leurs supporters attendent une victoire face au champion pour atténuer quelque peu la déception de l’élimination à Rennes. Franck Azéma répète, à raison, qu’un succès ce samedi ne changera pas la fin de saison dernière et n’effacera pas la déception de cette demi-finale à l’issue amère pour ses hommes. Très remonté après le match, envers l’arbitrage notamment, le coach est passé à autre chose. On en a suffisamment parlé, et se servir de ce match-là, franchement ça n’a pas d’intérêt. Ce n’est pas un match de phases finales. On retrouve un gros morceau à domicile, et il faut se concentrer sur ce que l’on a produit lors de nos trois premiers matches, on a des secteurs de jeu à améliorer.

Pour les joueurs, il reste tout de même de la colère à expulser. Le traumatisme a été profond pour certains. On pense au demi de mêlée Ludovic Radosavljevic, auteur de la passe interceptée qui a abouti à l’essai d’Imhoff dans les derniers instants du match au Roazhon Park, et muet face aux médias depuis. Samedi dernier, après le match nul sur la pelouse du Stade français (30-30), Morgan Parra évoquait ces retrouvailles face au Racing 92, et confirmait garder une profonde amertume de la demi-finale. Un sentiment confirmé par le capitaine Damien Chouly. Quand on sort d’une saison comme ça, ça reste forcément dans la tête. Mais on peut se repasser le match dans tous les sens, cela ne sert à rien. Une victoire samedi ne nous donnera le droit d’accéder à rien, mais le fait de jouer contre le Racing 92 rajoutera un peu d’excitation et de piment s’il en faut... Et le troisième ligne d’appeler les siens à se servir de cette frustration pour faire mieux cette saison. Parce qu’au-delà de la demi-finale, Clermont a été incapable de battre le Racing la saison dernière.

Une "bête noire" la saison dernière

Ils étaient venus nous battre chez nous (défaite 16-20 le 27 décembre). On avait fait un match plutôt bon chez eux sans parvenir à l’emporter (défaite 20-26 le 1er mai), se souvient Chouly. On reste sur trois défaites de rang face à eux, donc on va essayer d’inverser la vapeur. Ça promet d’être serré encore, glisse Franck Azéma. Sur le caractère et l’état d’esprit, le coach auvergnat salue ses joueurs, capables de s’imposer à Montpellier ou de remonter leur large débours à Paris. Mais pour enfin s’imposer face au Racing 92, le Catalan attend plus de réalisme lors des temps forts de son équipe.

Spectateur attentif de la victoire des Racingmen face à Toulouse dimanche dernier, il constate que le Racing 92 est au moins au niveau de la saison dernière. Il y a de la cohésion et beaucoup d’automatismes dans ce groupe qui a peu changé. Ils sont en place. J’ai trouvé Carter très frais, Imhoff ou Szarzewski en fers de lance, et je les ai trouvés très justes dans leurs choix. Ce qui est sûr c’est qu’ils sont en confiance. Ils sont champions de France, ça amène du standing, de la notoriété, et cela change le regard que les médias ou les arbitres portent sur eux. Maintenant on remet les compteurs à zéro…

Sur un billard

Ce premier Clermont - Racing 92 version 2016-2017 se jouera sur une pelouse flambant neuve. Exit l’ancien gazon, essoré, si vieux qu’il était devenu impossible à dater. Le club s’est doté cet été, pour 1,5 millions d’euros, de deux nouvelles pelouses sur son terrain d’honneur et son stade d’entraînement. Une pelouse hybride, choisie pour favoriser le jeu de mouvement et de vitesse prôné par le staff et le groupe. Adopté par la plupart des stades de foot anglais, à Twickenham ou au Stade de France, ce gazon naturel renforcé par des fibres synthétiques garantit une solidité, un rebond, et une densité constants, quelle que soit la météo. En clair, un nouveau billard pour faire galoper les adversaires. A tout seigneur tout honneur : c’est face au champion que se fera l’inauguration.