Willemse : "Je sens que nous sommes prêts"

Par Rugbyrama
  • Paul Willemse (Montpellier)
    Paul Willemse (Montpellier)
  • Paul Willemse
    Paul Willemse
  • Felix Lambey - Lyon LOU
    Felix Lambey - Lyon LOU
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Absent à Rennes en 2016 face à Toulon, lors de la dernière demi-finale disputée par le MHR (défaite 27-18), Paul Willemse (25 ans ; 2m01 pour 136kg) sera titulaire vendredi au Groupama Stadium de Lyon face au Lou. Revenu à son meilleur niveau sur cette deuxième partie de saison (18 matchs, 2 essais), il compte peser de tout son poids sur ce rendez-vous d’exception.

Rugbyrama : Quand avez-vous commencé à ressentir monter l’excitation liée à la demi-finale ?

Paul Willemse : Au moment où je me suis installé devant la télé pour regarder les quarts de finales (barrages, NDLR) de Top14. C’est à ce moment-là que je me suis senti prêt à disputer la demi-finale. Je suis content que cette semaine de préparation soit arrivée après deux semaines sans compétition.

Quelle analyse faites-vous de la qualification du Lou à Toulon (match nul 19-19, victoire au nombre d’essais marqués) ?

P.W : Cela a été pour moi aussi une belle surprise. Lyon a su parfaitement utiliser ses armes pour contrer Toulon, notamment grâce à sa défense. Les Lyonnais ont bien occupé le terrain au pied en se contentant de jouer seulement dans le camp du RCT et en se montrant aussi dangereux derrière des ballons de turnovers. Ce plan a fonctionné. Mais Toulon a commis beaucoup d’erreurs importantes. En phases finales, à chaque fois que tu rentres dans les vingt-deux mètres adverses, tu dois prendre des points ou tu le payeras à la fin. C’est une leçon que nous devons retenir pour vendredi. Après pour l’équipe, qui avait travaillé sur les deux adversaires possibles en demi-finale la semaine précédente, ce résultat n’a pas changé grand-chose.

Avez-vous trouvé le secret pour déjouer le redoutable contre Lyonnais et déstabiliser le meilleur alignement du Top 14 ?

P.W : Nous avons axé notre préparation sur leurs ballons portés, qui sont leur grande force. On a fait quelques ajustements liés à Lyon mais l’équipe a surtout peaufiné ce qu’elle a fait toute la saison. Car les mauls sont aussi une arme pour nous et on compte s’en servir. Le groupe a aussi analysé la touche du Lou en attaque et en défense, pour trouver les bonnes annonces et les bons "contestes". J’espère qu’on n’aura pas de mauvaise surprise car ce secteur sera une clé du match, qui peut apporter de l’avancée et des pénalités à l’équipe dominante.

Paul Willemse
Paul Willemse

Attendez-vous à être ciblé par les avants du Lou, qui ont dû remarquer votre capacité à "casser" les mauls adverses ?

PW : (sourire). Ils me connaissent et nous les connaissons… La victoire reviendra à celui qui se montrera le plus précis et déterminé. Nous allons commencer avec le plan préparé depuis trois semaines, mais si l’équipe est contrée, elle sera capable de s’adapter. Elle possède des joueurs intelligents et pourra donc changer sa stratégie. C’est un de nos nouveaux atouts cette saison, que Vern (Cotter) a beaucoup fait travailler au groupe. En phases finales, si tu rentres sur le terrain avec un seul plan en tête, tu es en danger, car beaucoup de choses peuvent arriver. Comme vingt minutes supplémentaires… Je sens que nous sommes prêts.

Au Lou, les deuxième ligne Hendrik Roodt et Félix Lambey, forment une paire redoutée. Que pensez-vous d’eux ?

P.W : Je connais Roodt et aussi l’autre Sud-Africain Oosthuizen, car j’ai joué avec eux sous le maillot des Lions. Ils se rapprochent tous les deux de moi, car nous avons les mêmes rôles sur le terrain. Ils aiment le combat, les nettoyages, les mauls et porter ballon. Félix Lambey est dans un autre rôle. Mais il est très fort en touche, sur les plaquages et les déplacements. C’est un super joueur. Je trouve qu’il est proche de mon coéquipier Nicolaas van Rensburg.

Felix Lambey - Lyon LOU
Felix Lambey - Lyon LOU

Justement, êtes-vous étonné des prestations de haut niveau réalisées par votre compatriote cette saison ?

P.W : Non, car je savais que Nicolaas avait du talent. Il est prêt pour cette demi-finale. Nous avons pu le voir au cours de la saison où il est devenu capitaine de touche et a souvent fait les bons choix. Il est bien dans sa tête et prend ses responsabilités. Nous avons pu beaucoup jouer ensemble cette saison et cela à améliorer notre entente. On se connait mieux, à l’image de toute l’équipe et cela fait la différence.

Montpellier, qui impressionne cette année et a terminé premier de la phase régulière, est le favori de cette demi-finale. Assumez-vous ce statut ?

P.W : Je ne sais pas si nous sommes réellement favoris car c’est une nouvelle compétition qui commence. Mais j’ai remarqué que le regard des autres équipes sur nous avait changé. J’ai l’impression qu’ils jugent Montpellier plus fort que l’an passé. Et je le pense aussi, car le groupe a vraiment gagné en cohésion. C’est peut-être la bonne année pour rêver, mais avant ça, il y a un premier gros obstacle à passer.

Vous n’avez jamais caché votre envie d’évoluer un jour sous le maillot du XV de France. Où en êtes-vous de vos démarches administratives ?

P.W : J’ai fait ma demande de passeport français il y a plusieurs semaines de cela mais je n’ai toujours pas de nouvelles. Je suis dans l’attente. J’ai souvent répété que jouer pour l’équipe de France était un rêve pour moi. Je veux me confronter un jour aux meilleures équipes du monde. Et pour cela, je dois commencer par répondre présent lors de rendez-vous comme cette demi-finale à Lyon. Pour prouver que j’ai le niveau suffisant pour découvrir les matchs internationaux par la suite.

Certes, mais pourquoi souhaitez-vous le faire sous le maillot des Bleus plutôt qu’avec celui des Springboks ?

P.W : Parce que je me sens bien en France. Dans nos têtes à ma femme et moi, notre futur est ici. J’ai fait les efforts pour parler un peu mieux votre langue (entretien réalisé en français) et je compte encore progresser. Chaque semaine, je discute avec de plus en plus de français et je me fais de nouvelles relations. En plus j’adore votre charcuterie, surtout le saucisson et vos fromages aussi (sourire). Et honnêtement, j’ai découvert la vie plus tranquille ici. En Afrique du Sud il y a beaucoup de problèmes. Ce n’est pas le cas ici, même si je sais que vous pensez le contraire ! J’ai également eu mon premier enfant à Montpellier, un petit garçon qui m’a fait découvrir l’importance de la famille et la chance que j’ai de pouvoir en profiter. Ça a changé ma façon de penser. Il y a plein de choses qui font que je aujourd’hui, je me sens aussi français…

Propos recueillis par Julien LOUIS

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