L’antisèche : Bordeaux, parole à la défense

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Capable d’annihiler deux énormes entames de mi-temps rochelaises ainsi que de résister vingt minutes à quatorze après l’exclusion de Dubié, la défense de l’UBB a écoeuré un leader rochelais coupable de trop nombreuses approximations (29-19).

Le match : Les entames rochelaises neutralisées

Faut-il y voir une forme d’hommage à Guy Novès, au surlendemain de la révélation du très probable limogeage du sélectionneur du XV de France ? Le fait est que, comme il en a pris l’habitude ces dernières saisons, Patrice Collazo a encore frappé avant ce déplacement des siens à Bordeaux. Et le fait que sept changements se trouvent apportés au motif d’une "épidémie de gastro-entérite" face aux hommes du futur sélectionneur Jacques Brunel n’en donnait finalement que davantage de sel… De quoi lancer sous des auspices explosifs un match qui a tenu toutes ses promesses, à l’image d’une énorme entame des Rochelais qui laissait sur le carreau Loann Goujon, et se voyait récompensée par une première pénalité de James. Sauf que les Girondins n’étaient pas là pour s’en laisser compter, exerçant un pressing permanent récompensé par une interception gagnante de Geoffrey Cros (lire ci-dessous). Si bien qu’après une nouvelle entame dominatrice mais infructueuse des Rochelais en deuxième période, on pensait l’UBB partie pour une victoire presque tranquille… Et puis, il y eut ce fait de jeu. Ce carton rouge infligé à Jean-Baptiste Dubié (lire ci-dessous) qui, couplé à un coaching massif de Patrice Collazo, permit aux Maritimes de recoller au score (19-14). De quoi relancer considérablement le suspense d’une partie qui vit les deux formations se rendre coup pour coup, avec un nombre de ballons perdus considérable des deux côtés, et finalement une estocade portée par Ravai après une longue séance de pilonnage, à laquelle la dernière réplique de Bouldoire ne put rien changer.

L’action : La "feuille morte" de Rattez

Sortir de son camp à la main, par le biais de longues séquences de jeu, c’est très bien. Les Rochelais s’en sont d’ailleurs fait l’admirable spécialité cette saison, et en ont d’ailleurs apporté la preuve sur le coup d’envoi de cette rencontre, puisque Priso fut tout proche d’ouvrir la marque. Sauf qu’il faut, parfois, savoir ne pas tomber dans l’excès… Or, c’est précisément dans ce piège qu’est tombé Vincent Rattez à la 25e minute. En effet, alors que son équipe évoluait en infériorité numérique depuis presque dix minutes et venait (par le biais de Botia) de récupérer un important ballon en défense devant ses propres 22 mètres, le moment semblait tout indiqué pour occuper le terrain girondin et attendre tranquillement le retour de Gourdon. Or, piégé par une illusion de surnombre sur les extérieurs, Rattez décida de lancer une longue passe sautée, avant de se raviser en voyant l’ailier adverse Geoffrey Cros sortir de la ligne. Sauf que le Rochelais ne retint pas totalement son geste… Résultat ? Une passe en feuille morte en forme de cadeau de Noël avant l’heure, et une interception facile pour le jeune ailier de l’UBB, qui permit aux siens de réaliser un premier break au score (13-3). Un essai symbolique, avec le recul, de la grosse perstation défensive des Bordelais.

Le facteur X : La cravate de Dubié

Comme souvent, c’est à l’heure de jeu que bascula la recontre. Le coaching massif de Patric Collazo, changeant un tiers de l’équipe d’un seul bloc (entrée d’une nouvelle première ligne mais aussi de Lamboley, Amosa et Lamb) constituait à ce titre une première lame. Mais la seconde vint de ce mauvais réflexe de Jean-Baptiste Dubié qui, face à un crochet intérieur de Vincent Rattez, cravatait l’arrière international, ne laissant à M. Charabas nulle autre alternative que de sortir un carton rouge. Un fait de jeu qui relança les Rochelais, lesquels en profitèrent immédiatement pour recoller au score par Amosa à la conclusion d’un ballon porté parfaitement structuré par un pack gorgé de sang frais. Sauf que cette expulsion eut également l’effet de transcender les Bordelais, dont les avants surent se multiplier lors d’interminables séquences de pick and go et de défense qui leur permirent de conserver leur avance, et même de l’accentuer dans le money time par le biais de Peni Ravai.

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— Philou (@philousports) December 23, 2017

La question : Gourdon avait-il commis un en-avant ?

La décision fera peut-être polémique. Kévin Gourdon méritait-il d’être sanctionné pour son intervention sur Yann Lesgourgues à la 16e minute ? M. Charabas jugea que oui, estimant que le ballon, tapé dans les mains du demi de mêlée de l’UBB par le flanker international, était retombé vers l’avant. Tout sauf évident sur les images… Reste que, l’action s’étant située en "zone critique" (à savoir dans les cinq mètres rochelais), elle fut couronnée d’une exclusion temporaire de dix minutes, dont profitèrent évidemment les Girondins pour inscrire treize points (deux pénalité de Jalibert assorties d’un essai de Cros) et reprendre le contrôle du match. Comme quoi, le simple angle de retombée d’un ballon peut prendre d’énormes conséquences...

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