L’antisèche : Castres n’a pas existé face à ce Toulon déjà en mode phases finales

Le jeu : Toulon tout feu tout flamme

Les deux dernières oppositions entre Toulon et Castres avaient donné lieu a des combats acharnés et des bras de fer violents. Mais les Tarnais n’avaient cette fois pas les armes pour tenir la dragée haute aux panzers varois. Moins saignants, ils ont subi et permis au RCT de mettre en place son jeu et de les punir avec, en tout, huit essais dans les valises. Les jeux étaient déjà faits à la pause avec cinq essais marqués par Toulon dont quatre sur cinq par des arrières et deux pour le seul Tuisova (5e, 34e).

Toulon a géré son avance après la pause et n’a remis un coup de collier que dans les dix dernières minutes en répondant par deux fois au seul essai castrais de la partie de Battle (73e), par des réalisations d’Ashton (79e) et Lakafia (80e+1).

Les joueurs : Isa inarrêtable, Belleau maître de cérémonie

Le manque d’agressivité des Castrais a ruiné leurs chances de ramener quelque chose de Mayol. Et le Toulonnais qui a mis le plus en lumière cette faille est Facundo Isa. On le sait, l’Argentin est doté d’une force exceptionnelle. Et lorsque l’intensité n’est pas au rendez-vous chez l’adversaire, il s’amuse. Il est grandement impliqué sur le premier essai de Tuisova (5e) avec deux grosses percussions dont la seconde où il parvient à avancer sans élan. Même topo sur le deuxième essai du RCT, qu’il inscrit, après avoir effectué, départ arrêté, cinq mètres malgré Jacquet, Taumoepeau et Kockott sur le rable (22e).

L’ensemble de la ligne arrière toulonnaise a également été à son avantage ce samedi, notamment la paire de centres Nonu-Bastareaud, qui a enfoncé le clou en fin de première période (34e, 40e), ou l’inévitable Chris Ashton, auteur d’une passe décive au pied pour Nonu (34e) et de son vingt-troisième essai de la saison en fin de partie (79e). Pour gérer cette belle brochette de stars, Anthony Belleau a fait preuve à la fois de maîtrise et de sang-froid, comme à la demi-heure de jeu où il n’a pas tremblé dans ses 22 mètres sur une action chaude en faveur du CO.

Le facteur X : Mayol, terre hostile

Toulon a disputé ce samedi son dernier match de phase régulière à Mayol, avant, peut-être, une dernière représentation en barrage. Le bilan parle pour lui : douze victoires, une seule défaite (29-40 contre le Racing 92) et une moyenne de points marqués qui frise les 40. Le RCT est galvanisé devant son public, comme a pu le constater Castres et son manager Christophe Urios, a qui les spectateurs ont réclamé une petite chanson en fin de partie. Si les Rouge est Noir terminent troisièmes ou quatrièmes au soir de la vingt-sixième journée, on peut souhaiter du courage à l’équipe qui se rendra à Mayol pour y disputer son barrage.

La stat : 740

C’est le nombre de points marqués par le RCT depuis le début de saison, soit la meilleure attaque du Top 14. Avec huit essais inscrits ce samedi, il porte son total à 89, provisoirement autant que Montpellier, la référence en la matière. Des chiffres qui nuancent à bien des égards les critiques sur le jeu proposé par la formation varois, certes pas toujours spectaculaire tout au long de la saison mais diablement efficace et prolifique.

La question : Toulon peut-il aller chercher la deuxième place ?

Le grand enseignement de ce carton est qu’il assure au RCT son ticket pour les phases finales. Ce sera même un barrage à Mayol si Lyon ne s’impose pas à Oyonnax ce samedi soir. Mais l’appétit vient en mangeant et Toulon ne peut plus s’en contenter. Avec ce bonus offensif, qui fait suite à la victoire convaincante au Vélodrome face au leader montpelliérain (32-17), les Rouge et Noir prennent provisoirement la deuxième place. La garder pour aller directement en demi-finales ? Cela dépendra avant tout des résultats du Racing 92 et de Toulouse. Mais si les deux ne font pas carton plein, alors le champ des possible s’ouvrira pour ce RCT en mode sprint final.